The Fort Worth Press - Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

USD -
AED 3.672982
AFN 69.341529
ALL 89.034836
AMD 387.423953
ANG 1.803813
AOA 928.497564
ARS 962.737101
AUD 1.467005
AWG 1.8
AZN 1.698888
BAM 1.752415
BBD 2.020823
BDT 119.608265
BGN 1.760945
BHD 0.376828
BIF 2901.136119
BMD 1
BND 1.29238
BOB 6.916171
BRL 5.425799
BSD 1.000914
BTN 83.716457
BWP 13.169307
BYN 3.275482
BYR 19600
BZD 2.017409
CAD 1.356175
CDF 2870.999673
CHF 0.846485
CLF 0.033735
CLP 930.860485
CNY 7.054399
CNH 7.056535
COP 4165.25
CRC 518.478699
CUC 1
CUP 26.5
CVE 98.795796
CZK 22.481007
DJF 178.230951
DKK 6.68147
DOP 60.08153
DZD 132.318019
EGP 48.53034
ERN 15
ETB 115.187488
EUR 0.895798
FJD 2.19835
FKP 0.761559
GBP 0.752355
GEL 2.730006
GGP 0.761559
GHS 15.764174
GIP 0.761559
GMD 68.504871
GNF 8648.20307
GTQ 7.736831
GYD 209.357752
HKD 7.79045
HNL 24.828192
HRK 6.799011
HTG 131.899147
HUF 353.059948
IDR 15091
ILS 3.774495
IMP 0.761559
INR 83.61595
IQD 1311.118478
IRR 42092.499865
ISK 136.410021
JEP 0.761559
JMD 157.248201
JOD 0.708704
JPY 142.14703
KES 129.109745
KGS 84.275012
KHR 4062.396402
KMF 441.350158
KPW 899.999433
KRW 1330.535023
KWD 0.304902
KYD 0.834087
KZT 479.369574
LAK 22100.764289
LBP 89627.804458
LKR 304.66727
LRD 200.173823
LSL 17.438602
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.767579
MAD 9.706293
MDL 17.46575
MGA 4509.533367
MKD 55.207111
MMK 3247.960992
MNT 3397.999955
MOP 8.03489
MRU 39.619734
MUR 45.870213
MVR 15.359616
MWK 1735.530896
MXN 19.313895
MYR 4.187499
MZN 63.850098
NAD 17.438602
NGN 1639.930192
NIO 36.834607
NOK 10.490565
NPR 133.938987
NZD 1.601809
OMR 0.38495
PAB 1.000914
PEN 3.75751
PGK 3.973765
PHP 55.536501
PKR 278.366694
PLN 3.83065
PYG 7813.059996
QAR 3.648899
RON 4.455501
RSD 104.859708
RUB 92.1763
RWF 1347.932048
SAR 3.75252
SBD 8.306937
SCR 13.620704
SDG 601.497663
SEK 10.15669
SGD 1.290315
SHP 0.761559
SLE 22.847303
SLL 20969.494858
SOS 572.007132
SRD 29.853005
STD 20697.981008
SVC 8.757515
SYP 2512.529936
SZL 17.425274
THB 33.108013
TJS 10.639297
TMT 3.5
TND 3.031476
TOP 2.349802
TRY 34.089899
TTD 6.803337
TWD 31.912996
TZS 2727.402968
UAH 41.476059
UGX 3716.579457
UYU 41.116756
UZS 12750.992321
VEF 3622552.534434
VES 36.755452
VND 24567.5
VUV 118.722009
WST 2.797463
XAF 587.732958
XAG 0.032167
XAU 0.000386
XCD 2.70255
XDR 0.741793
XOF 587.732958
XPF 106.857097
YER 250.325041
ZAR 17.518396
ZMK 9001.197264
ZMW 26.047299
ZWL 321.999592
  • AEX

    15.8000

    908.42

    +1.77%

  • BEL20

    28.3100

    4253.1

    +0.67%

  • PX1

    170.4900

    7615.41

    +2.29%

  • ISEQ

    211.4000

    9998.62

    +2.16%

  • OSEBX

    10.6400

    1411.02

    +0.76%

  • PSI20

    -34.4500

    6720.43

    -0.51%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    26.3700

    2586.49

    +1.03%

  • N150

    47.9200

    3375.76

    +1.44%

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question
Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question / Photo: © AFP

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

Ses organisateurs promettent d'en faire un tournoi neutre en carbone mais la Coupe du monde de football au Qatar, qualifiée d'"aberration écologique" par ses détracteurs, s'annonce beaucoup plus nocive pour le climat que prévu.

Taille du texte:

"Nous sommes engagés à assurer une Coupe du monde de football totalement neutre en carbone. Nous y arriverons en mesurant, réduisant et compensant toutes les émissions de gaz à effet de serre associées au tournoi", a promis Hassan Al-Thawadi, le secrétaire général du Comité d'organisation du Mondial.

Cet engagement peine pourtant à convaincre et des personnalités ont annoncé vouloir boycotter la Coupe du monde en raison de son bilan écologique et humain. L'ancienne star de Manchester United Eric Cantona a dénoncé une "aberration écologique, avec tous ces stades climatisés" ainsi qu'une "horreur humaine", tandis que plusieurs grandes villes françaises ont renoncé à installer des écrans géants pour diffuser les matchs.

La promesse de neutralité carbone est "de la poudre aux yeux", juge Julien Jreissati, directeur de programme pour Greenpeace au Moyen-Orient. Ce "n'est pas une réponse à l'urgence climatique et peut être considéré comme du greenwashing/sportswashing", selon lui.

"Cette publicité autour de la neutralité carbone est trompeuse et n'est pas fidèle à l’impact climatique réel que l'événement va avoir", abonde Gilles Dufrasne, auteur d'un rapport sur le sujet pour l'ONG basée en Belgique Carbon Market Watch.

Selon un rapport commandé par la Fifa, la compétition devrait générer 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, contre 2,1 millions lors de la précédente édition en Russie, en 2018. La vaste majorité (95%) provient d'émissions indirectes, liées essentiellement au transport, à la construction des infrastructures et au logement.

Mais ce bilan des émissions est incomplet, juge Carbon Market Watch, qui estime que l'empreinte carbone de la construction des stades pourrait avoir été sous-estimée d'un facteur huit: il faudrait comptabiliser 1,6 million de tonnes de CO2 et non 0,2 million.

Une différence majeure qui reflète un choix méthodologique: le Qatar juge en effet que les stades seront utilisés après la Coupe du monde, et donc que leur impact sur l'environnement n'est pas attribuable au seul événement, tandis que Carbon Market Watch pense l'inverse. La pleine utilisation des stades après 2022 dans un pays de 2,4 millions d'habitants est sujette à caution, estime l'ONG.

Hôte de la Coupe d'Asie de football à l'été 2023, le Qatar, lui, annonce qu'un stade sera entièrement démonté et que les sept autres seront partiellement dédiés à d'autres usages pour le grand public, écoles, bureaux, hôtels etc.

- "Enorme erreur" -

La climatisation des stades, souvent retenue comme symbole de gâchis énergétique et environnemental, ne pèse pourtant pas lourd dans le bilan. "C'est relativement minime comparé aux émissions totales de la construction des stades ou aux émissions totales du transport aérien", confirme Gilles Dufrasne.

Compte tenu de l'impact climatique de la construction des infrastructures, certains observateurs pensent qu'un pays mieux équipé aurait dû être choisi.

"Une énorme erreur a été commise en décembre 2010 au moment de l'attribution de la Coupe du monde face à un pays (les Etats-Unis, NDLR) qui avait toutes les infrastructures", estime Gilles Paché, spécialiste de logistique et professeur à l'université d'Aix-Marseille.

"On partait avec le Qatar sur rien, ex nihilo. On partait sur un événement de taille mondiale fondé sur du sable", ajoute-t-il, alors que "les Etats-Unis étaient vraiment bien équipés" en stades et en hôtels.

Pour atteindre la neutralité, les organisateurs promettent aussi que les émissions du tournoi seront intégralement compensées: ils vont acheter des crédits carbone, correspondant en théorie à une réduction des émissions équivalente à celles du Mondial, réalisées par des tierces parties (par exemple avec des projets d'énergie renouvelable en Turquie).

"La compensation carbone crée une diversion, car elle véhicule l'illusion qu'une solution qui ne nécessiterait pas d'efforts de réduction d'émissions de gaz à effet de serre impliquant des décisions politiques ambitieuses est possible", critique Julien Jreissati. "Nous devons réduire les émissions à la source le plus rapidement possible", estime-t-il.

Pour les prochaines Coupes du monde, Gilles Dufrasne propose une "réflexion systémique" plutôt que de chercher à verdir l'événement à la marge: "réfléchir à la fréquence" ou par exemple "répartir les matches à travers le monde pour jouer dans un stade qui est le plus proche pour les deux équipes qui s’affrontent".

C.Rojas--TFWP