AEX
-0.4400
Au moins dix personnes ont trouvé la mort dans de violentes intempéries ayant frappé dans la nuit de jeudi à vendredi le centre de l'Italie, remettant le changement climatique au centre du débat politique à une semaine des législatives.
Quatre autres personnes ont été portées disparues après les torrents de pluie qui ont dévasté rues et habitations. Selon le journal Il Corriere della Sera, environ 400 mm de pluie sont tombés jeudi soir en deux heures, une quantité qui tombe normalement en six mois dans cette région.
A Ancône, un grand port sur l'Adriatique, plusieurs quartiers se sont retrouvés sans électricité et téléphone. Les écoles ont été fermées dans les zones les plus touchées.
Une vidéo des pompiers tournée à Senigallia, une ville portuaire de la région des Marches, montre les secouristes dans des rues désertes, avec l'eau jusqu'à la taille, en train de rechercher des personnes en ramant à bord d'un canot pneumatique.
L'eau a également envahi les caves, et de nombreuses voitures ont été emportées par la force du courant ou ensevelies sous des coulées de boue.
Des chutes d'arbres et des éboulements de terrain ont coupé de nombreuses routes locales, compliquant le travail des secouristes.
Parmi les quatre personnes portées disparues figure un enfant de huit ans qui se trouvait avec sa mère en voiture. Cette dernière a été sauvée par les pompiers mais la force du courant a emporté son enfant, selon l'agence AGI.
"Des dizaines de personnes qui s'étaient réfugiées sur les arbres et les toits des maisons ont été secourues", ont annoncé les pompiers vendredi sur Twitter, faisant état d'un bilan de "plus de 150 interventions".
Les maires des localités touchées par ces violents orages ont déploré l'absence d'alerte de la part des autorités compétentes.
- "Phénomènes climatiques extrêmes" -
Toute la classe politique a exprimé son soutien à la région des Marches et à sa population, même si d'autres régions voisines ont également été touchées mais plus légèrement, sans déplorer de victimes.
Matteo Salvini, chef de la Ligue souverainiste, et Enrico Letta, chef du Parti démocrate (PD, centre-gauche) ont ainsi été parmi les premiers à exprimer leur solidarité, suivis par Giorgia Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI).
Le président de la région Francesco Acquaroli, membre de FDI, a pour sa part indiqué avoir reçu des appels téléphoniques de solidarité de la part du président de la République Sergio Mattarella et du chef du gouvernement Mario Draghi.
"Je pleure les victimes de la tragédie qui s'est abattue sur les Marches. L'Italie et l'Europe doivent prendre au sérieux le changement climatique", a écrit sur Twitter le commissaire européen à l'Economie, l'Italien Paolo Gentiloni.
"Ca s'appelle crise climatique, pas intempéries", a réagi pour sa part sur Twitter la branche italienne de "Fridays for Future", le mouvement des jeunes pour le climat, tandis que le président de la Croix Rouge italienne Francesco Rocca s'est dit "préoccupé par la hausse de phénomènes climatiques extrêmes".
Comme ses voisins européens, l'Italie est affectée par le changement climatique. La plaine du Pô, le plus grand fleuve du pays, a connu cet été sa plus grave sécheresse en 70 ans. Et le 11 juillet, 11 personnes ont été tuées lors de l'effondrement d'un pan du glacier de la Marmolada dans les Alpes italiennes.
J.M.Ellis--TFWP