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Réduire les émissions de CO2 dans l'industrie lourde représente une tâche difficile mais essentielle, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui propose jeudi aux pays du G7 de financer des démonstrateurs technologiques ou encore de soutenir la demande pour des pratiques plus vertueuses.
L'agence basée à Paris a publié un rapport à la demande de l'Allemagne, dans le cadre de sa présidence du groupe des sept économies avancées, qui représentent 40% de l'économie mondiale et 25% des émissions de CO2 du système énergétique.
L'industrie lourde (chimie, ciment, sidérurgie) est un secteur crucial dans la lutte contre le changement climatique car elle est encore une grosse consommatrice de charbon et de gaz.
Elle émet 6 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus d'un sixième des émissions du système énergétique mondial.
"Il sera impossible d'atteindre la neutralité carbone sans réduire drastiquement les émissions de l'industrie lourde et les économies du G7 ont à la fois une responsabilité et une opportunité pour prendre un rôle moteur", a souligné le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol.
Cet objectif se heurte toutefois à un écueil de taille: les technologies destinées à réduire les émissions dans les secteurs concernées sont encore peu avancées, à l'état de prototype ou de démonstrateur.
La forte concurrence sur les marchés internationaux laisse aussi peu de marge de manœuvre financière aux entreprises pour investir.
Pour répondre à ces difficultés, l'AIE fait une dizaine de recommandations au G7.
Elle suggère d'abord d'établir d'ici 2025, dans chaque pays membre, une feuille de route pour donner à l'industrie des étapes et des objectifs clairs sur le chemin de la décarbonation.
Ensuite, elle propose de financer un portefeuille de démonstrateurs technologiques, avec au moins deux ou trois méthodes de production à faible émission à la fois dans le secteur de l'acier et dans celui du ciment.
Autre piste: encourager la demande pour des produits de manière plus vertueuse, avec par exemple des contrats publics sur le long-terme ou des mécanismes de "contrat carbone pour différence", permettant de combler le différentiel de rentabilité avec les produits plus néfastes pour le climat.
L'AIE encourage par ailleurs à inscrire le secteur du ciment au menu de la prochaine COP27 de novembre en Egypte, après des discussions jugées fructueuses sur l'acier lors de la COP26 à Glasgow.
L.Coleman--TFWP