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Des tortues géantes des Galapagos, en danger d'extinction, continuent à avaler du plastique et d'autres déchets d'origine humaine malgré l'interdiction des objets en plastique jetable dans l'archipel équatorien depuis 2015, selon une étude publiée mercredi.
Selon cette étude de la Fondation Charles Darwin (FCD), qui se consacre à la recherche scientifique et aux efforts de conservation aux Galapagos, les tortues de l'espèce Chelonoidis porteri "ingèrent du plastique dans et autour des zones urbaines" sur l'île de Santa Cruz, la plus peuplée (15.000 hab.) de l'archipel de l'océan Pacifique.
Cette espèce est classée en danger critique par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La FCD a prélevé 5.500 échantillons de matières fécales dans des zones où les tortues entrent en contact avec les activités de l'Homme, et y a trouvé 597 débris d'origine humaine (à 86% du plastique, mais aussi du verre, du métal, du papier, du carton et du tissu). En revanche, seuls deux débris ont été découverts dans les 1.000 échantillons prélevés dans les zones protégées du parc national des Galapagos.
"Les tortues géantes peuvent mettre jusqu'à 28 jours pour digérer ce qu'elles mangent. Nous sommes donc préoccupés par l'impact que l'ingestion de déchets non-organiques peut avoir" sur leur santé, souligne l'autrice principale de l'étude, Karina Ramon, évoquant des risques d'occlusions intestinales, de blessures et de changements hormonaux dus aux composants chimiques.
Depuis 2015, l'utilisation d'articles en plastique à usage unique, tels que les pailles et les sacs, est interdite aux Galapagos. Mais dans la pratique, la consommation de ce type d'objet reste élevée dans l'archipel, dont la population a fortement augmenté ces dernières décennies et qui reçoit de nombreux touristes.
L'étude "démontre que les zones protégées du parc national sont essentielles au bien-être des espèces endémiques", a souligné le professeur Santiago Ron, co-auteur du document.
Sur les 15 espèces de tortues géantes qui vivaient autrefois aux Galapagos, trois se sont éteintes au cours des derniers siècles.
L'archipel à l'écosystème fragile, situé à un millier de kilomètres du continent sud-américain, a inspiré le naturaliste britannique Charles Darwin (1809-1882) pour sa célèbre théorie sur l'évolution des espèces.
P.McDonald--TFWP