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Présent depuis 1965 à Lyon, le Centre de recherche international sur le cancer (Circ), émanation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a inauguré vendredi son nouveau siège au cœur du "biodistrict" dans le quartier de Gerland.
"C'est un nouvel espoir pour la prévention, la recherche et le contrôle de la maladie. Ce centre va permettre de mener un travail plus innovant et percutant, après des années marquées par la crise du Covid qui a pénalisé les soins et la recherche contre le cancer", a salué Jérôme Salomon, l'ex-directeur général de la Santé français nommé cette année sous-directeur général de l'OMS.
L'imposant monolithe creusé d'un large cylindre et aux angles ouverts comprend 15.000 m2 de laboratoires dernier cri, espaces de réunion et bureaux ainsi qu'en sous-sol une vaste "biobanque" sécurisée abritant quelque 6,5 millions d'échantillons stockés en congélateurs ou cuves d'azote.
Construit en trois ans sur un terrain dépollué, le nouveau Circ accueille quelque 350 chercheurs internationaux qui ont quitté en février leur vieille tour Guillot-Bourdeix du 3e arrondissement.
La vocation du Circ réside dans la formation et la recherche sur la prévention et les causes de la maladie, en particulier sur le rôle des facteurs de risque liés à l'environnement et au mode de vie, et sur l'étude de leur interaction avec le capital génétique de chacun.
Le centre n'intervient en revanche pas directement dans les mesures de lutte contre le cancer ou dans le domaine des traitements et soins, contrairement aux centres de pointe lyonnais Léon Bérard ou Lyon Sud.
"Nous sommes mieux équipés que jamais pour faire avancer la recherche, notre +biobanque+ peut contenir 10 millions d'échantillons et nous avons la capacité de doubler notre personnel, voire de le porter à 1.000 collaborateurs grâce au télétravail", s'est satisfaite la directrice du Circ Elisabete Weiderpass, récemment réélue pour un deuxième mandat de cinq ans.
"D'ici 2040, les cas de cancer devraient augmenter de 40%, donc le Circ va devoir grandir", a-t-elle prévenu.
Financé par la Métropole de Lyon, la mairie, l'Etat et la région, ce nouveau siège apporte "une réponse adaptée aux besoins de la prévention et des traitements", a salué de son côté le ministre de la Santé François Braun, célébrant "la Capitale des gaules" comme "l'une des places fortes de la santé mondiale".
Situé dans le 7e arrondissement au sud-est de la ville, le "Biodistrict Lyon Gerland" accueille déjà le Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), nombre d'entreprises du secteur (Sanofi Pasteur, Genzyme, L'Oréal, Aguettant, Boehringer Ingelheim...), le laboratoire P4 Jean Mérieux consacré aux virus les plus dangereux et quelque 3.000 chercheurs dans les domaines de la santé et des biotechnologies.
L'OMS doit également y ouvrir en 2024 un centre mondial de formation visant à accueillir quelque 16.000 personnes par an.
P.Grant--TFWP