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Après une commémoration du 8 Mai 1945 sur des Champs-Elysées quasiment vides, Emmanuel Macron est arrivé à Lyon pour rendre hommage à Jean Moulin et à la Résistance. Quelques milliers d'opposants l'attendaient, tenus à bonne distance par les forces de l'ordre.
Pour éviter les risques de "casserolades", récurrents en marge des déplacements du chef de l'Etat depuis l'adoption de la réforme des retraites, la préfecture du Rhône a interdit les rassemblements et la circulation sur environ un kilomètre carré autour de la prison de Montluc, où a lieu la cérémonie.
Le dispositif est "impressionnant", "un peu exagéré", estime à l'AFP Elena, une étudiante de 20 ans.
Ces rassemblements, "c'est un peu déplacé, on doit faire une sorte de parenthèse le 8 mai", a estimé sur BFMTV la députée RN Marine Le Pen.
Dans la matinée, les commémorations sur les Champs-Elysée ont aussi été très encadrées par les forces de l'ordre.
Le chef de l'Etat, escorté par la Garde républicaine, a remonté, en voiture, une avenue quasi vide, avant de se recueillir sur la tombe du Soldat inconnu, de raviver la flamme, comme le veut la tradition, et de serrer quelques mains dans la tribune officielle.
"On voulait voir le président, on est très déçus. On comprend pas bien pourquoi il y a tout ce bazar", a déploré Adrien Prevostot, bloqué avec sa fille à 200 mètres de la célèbre avenue. "Les cérémonies militaires, c'est fait pour que la population soit derrière le drapeau. C'est quand même dommage pour la France", a abondé Stanislas, un habitant du quartier.
- Nouveau cycle mémoriel -
Dans l'ancienne prison de Montluc, Emmanuel Macron va rendre hommage à la "Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie", précise l'Elysée.
La cérémonie, à l'approche du 80e anniversaire de l'arrestation et de la mort de Jean Moulin, ouvre un nouveau cycle mémoriel qui se poursuivra le 6 juin 2024 avec la commémoration du Débarquement en Normandie et s'achèvera le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la Victoire.
Préfet de 1937 à 1940, premier président du Conseil national de la Résistance (CNR), Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo, Klaus Barbie.
Affreusement torturé, il garda le silence et décéda, des suites des blessures infligées, le 8 juillet 1943 en gare de Metz dans le train qui le conduisait en Allemagne.
Emmanuel Macron se rendra dans sa cellule et dans celle du "boucher de Lyon", Klaus Barbie, qui passa une semaine à Montluc après son arrestation en 1983.
Il fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité quatre ans plus tard.
- "Esprit de résistance" -
Le chef de l'Etat va exalter à travers Jean Moulin "cet esprit de résistance qui est propre au peuple français", indique l'Elysée.
"C'est ce qui a permis au général de Gaulle de devenir un acteur incontournable vis-à-vis des Anglo-Saxons" et à la France de rejoindre le camp des vainqueurs après les errements du régime collaborationniste de Vichy, souligne la présidence. "Tout cela n'aurait pas été possible si Jean Moulin n'avait pas assemblé autour de lui toutes les forces du renouveau", venant de tous les horizons politiques.
Le chef de l'Etat, qui tente de tourner la page de la crise des retraites, en profitera-t-il pour lancer un nouvel appel à la "concorde" ?
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P.McDonald--TFWP