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Du vent, une piste inédite et une neige à brûler les semelles: les rois de la vitesse, à commencer par le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, s'élancent loin de leurs repères pour la descente dimanche, première épreuve de ski alpin des Jeux olympiques de Pékin.
. L'énigme "The Rock"
Si la Stelvio de Bormio est le jardin de l'Italien Dominik Paris et le Lauberhorn de Wengen celui du Suisse Beat Feuz, "The Rock" n'appartient à personne: ce ruban de 3 km, serpentant entre les rochers et buissons d'un massif aride, n'a livré ses premiers secrets que jeudi lors du premier entraînement.
Et l'ultime entraînement samedi a été annulé après le passage de trois coureurs, en raison du vent culminant à 61 km/h, au grand dam des concurrents soucieux d'apprivoiser cette piste nouvelle.
Les épreuves tests prévues avant les Jeux ayant été annulées à cause du covid, la Chine, et son domaine flambant neuf de Yanqing, n'ont en effet jamais accueilli de compétition internationale.
Si la piste est assez "belle et variée" pour convenir "à beaucoup de monde", selon Alexis Pinturault, encore faut-il en apprivoiser les courbes, le dévers, les trois bosses, le mur à 68% et l'étonnant canyon final.
Il faudra aussi faire les bons choix de matériel, sur une neige artificielle et très abrasive.
. Le favori: Kilde reprend le flambeau norvégien
La descente des JO-2018 de Pyeongchang avait réussi à un duo norvégien, Aksel Lund Svindal (retraité) et Kjetil Jansrud (en perte de vitesse). Celle de Pékin pourrait bien récompenser un autre "Attacking Viking", Aleksander Aamodt Kilde, qui vise à 29 ans une première médaille dans un grand rendez-vous international.
Le vainqueur du gros globe du classement général de la Coupe du monde 2020 n'a jamais semblé aussi fort que cet hiver avec six victoires - il est N.1 mondial en descente et en super-G - même s'il ménage encore son genou droit gravement blessé en janvier 2021.
. La grosse cote: Odermatt, bizuth olympique
Il n'a jamais gagné de descente en Coupe du monde, et n'a jamais participé aux Jeux olympiques. Pourtant, Marco Odermatt est-il un simple outsider?
Le prodige suisse (24 ans) écrase la Coupe du monde cette saison et reste sur une épatante deuxième place dans la deuxième descente de Kitzbühel (Autriche) il y a deux semaines. Sur la piste inédite de Yanqing, ses adversaires ne peuvent pas compter sur l'expérience pour contenir son insouciance.
Son compatriote Beat Feuz, vainqueur de la deuxième descente sur la mythique Streif de Kitzbühel, médaillé de bronze en Corée du sud en 2018 et détenteur des quatre derniers globes de descente, tient lui une belle occasion à 34 ans de remporter le seul titre manquant à son palmarès.
. Le Français: Clarey, doyen en embuscade
Il a resurgi au meilleur moment pour battre son propre record du plus vieux skieur sur un podium de Coupe du monde, en finissant deuxième fin janvier de la première descente de Kitzbühel: Johan Clarey, à 41 ans, rêve de décrocher sa première médaille olympique.
"Je suis dans une meilleure optique qu'il y a quatre ans, plus en forme", explique celui qui se voit comme un "outsider".
C.Dean--TFWP