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Largement remaniée et rajeunie, l'Italie est à la recherche d'un premier succès depuis 2015 dans le Tournoi des six nations mais Paolo Garbisi y croit: "Notre jeunesse est une chance", assure le demi d'ouverture de 21 ans dans un entretien à l'AFP.
QUESTION: L'Italie est plutôt une terre de foot. Comment êtes-vous venu au rugby?
REPONSE: "J'ai débuté au foot à six ans mais je n'ai pas aimé. Comme mes parents tenaient à ce que je pratique un sport, mon père m'a proposé d'essayer le rugby alors que personne dans ma famille n'y jouait. J'y suis allé et... je suis encore là! Ce qui m'a plu, c'est que j'étais assez bon et c'est plus facile quand tu es bon, non? Je me suis toujours amusé au rugby, je m'amuse toujours: c'est un jeu, même si c'est devenu un métier. Ca me permet de voyager partout en Europe, de jouer aux côtés de mecs fantastiques... Tout est allé très vite pour moi mais j'ai du mal à me rendre compte car j'ai toujours été quelqu'un qui n'aime pas regarder en arrière, je préfère toujours aller de l'avant. C'est aussi pourquoi je poursuis des études de droit avec l'intention de devenir avocat."
Q: Comment s'est passée votre arrivée en club à Montpellier?
R: "En avril, j'ai joué avec Trévise contre Montpellier en Challenge européen (22 des 25 points de Benetton, NDLR). Une semaine après, mon agent m'a dit que le club était intéressé. Au début, j'ai été surpris, je ne m'y attendais pas du tout. Je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps, j'ai eu un entretien avec Philippe Saint-André (manager du MHR, NDLR) mais j'étais déjà convaincu avant! Tout s'est très bien passé, j'ai été chanceux car mes coéquipiers m'ont beaucoup aidé. La ville est très belle, il fait beau, il y a la mer... C'est impossible de ne pas aimer Montpellier!"
Q: A quelques jours du premier match de l'Italie dans le Tournoi (5 fév-19 mars) contre la France dimanche, quel est votre objectif?
R: "Nous avons une équipe très jeune, qui manque un peu d'expérience, mais notre jeunesse est une chance, c'est quelque chose de positif car nous serons en sélection encore dans dix ou douze ans. Notre plus grand défi sera d'ailleurs de maintenir notre niveau pendant tout ce temps. Mais, en tous les cas, ce ne doit pas être une excuse parce que nous devons absolument faire mieux que les années précédentes et, pour cela, travailler, travailler encore... et montrer une Italie différente de celle de l'an dernier (record de points concédés et d'essais encaissés dans la compétition, sixième cuillère de bois consécutive, NDLR). Cette année, peut-être plus que jamais, tous nos adversaires jouent à très haut niveau."
Q: Que manque-t-il à l'Italie pour rivaliser avec eux?
R: "Notre objectif, c'est d'être compétitifs à chaque match du début jusqu'à au moins l'heure de jeu, ce serait déjà bien. Réussir à maintenir le niveau que nous avons produit cet automne contre la Nouvelle-Zélande (défaite 47-9, NDLR) pendant 70 ou 75 minutes, voire 80, constitue notre plus grand défi. Parce que nous savons bien jouer mais, ce qui nous manque, c'est la constance, notamment au niveau physique".
Q: La presse italienne vous compare déjà à la légende Diego Dominguez, qu'est-ce que cela vous inspire ?
R: "Cela me fait très plaisir car il a été le N.10 le plus important de notre histoire. Mais la pression, celle des médias ou des réseaux sociaux, je n'ai besoin de personne pour me la mettre car je me la mets déjà bien assez tout seul!"
Propos recueillis par Laure BRUMONT
T.Harrison--TFWP