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Le retournement de situation spectaculaire réussi dimanche face à la Croatie en Ligue des nations (2-0, 5 t.a.b à 4) dégage l'horizon de l'équipe de France et de Didier Deschamps après une année 2024 très agitée, le sélectionneur démontrant une nouvelle fois son exceptionnelle capacité de rebond.
Le fiasco du quart de finale aller (2-0), jeudi à Split, pouvait présager une période de fortes turbulences pour les Bleus et leur patron, critiqués depuis plusieurs mois pour leur jeu sans saveur.
Même si les Tricolores étaient parvenus à tenir leur rang en atteignant les demi-finales de l'Euro et en terminant à la première place de leur groupe en Ligue des nations, l'impression générale restait celle d'une formation incapable de se sublimer et d'un technicien guetté par l'usure du pouvoir dans la dernière ligne droite de son long parcours qui doit prendre fin après le Mondial-2026.
En l'espace d'une soirée magique au Stade de France, les gros nuages ont été chassés et au lieu de se lancer dès le mois de juin dans les qualifications pour la prochaine Coupe du monde avec des affiches peu alléchantes (Gibraltar, République tchèque), c'est un rendez-vous de prestige face aux champions d'Europe espagnols qui attend désormais les Français en demi-finales de la Ligue des nations, le 5 juin à Stuttgart. Une revanche de l'Euro qui s'annonce explosive.
Malgré les débats récurrents sur la qualité de leur production, les vice-champions du monde maintiennent ainsi leur statut parmi les cadors grâce à la souplesse tactique de Deschamps, dépositaire de la fameuse "culture de la gagne" qui a de nouveau fait ses preuves dimanche.
Obligé de remonter un handicap de deux buts, le sélectionneur n'a pas hésité à modifier son onze de départ et ses habitudes en alignant quatre joueurs à vocation offensive (Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Bradley Barcola, Michael Olise).
L'ex-capitaine des champions du monde 1998, qui avait décidé de profiter de la Ligue des nations pour "oxygéner" son groupe, a également vu sa volonté d'ouverture amplement validée.
- Nouvelle vague -
Michael Olise (23 ans), auteur d'une grande prestation dimanche avec un superbe but sur coup franc et une passe décisive pour sa 6e sélection, est le symbole de cette nouvelle vague.
"Il a eu des périodes plus compliquées mais étant donné ce qu'il fait avec son club (le Bayern Munich, ndlr), il a beaucoup progressé. Je suis content pour lui et cela laisse présager d'autres rendez-vous où il va gagner en confiance", a estimé Deschamps.
La rentrée pleine de culot du néo-Parisien Désiré Doué (19 ans) est aussi très prometteuse pour la suite et acte la mise sur orbite de la nouvelle génération.
A l'heure où les Bleus faisaient l'objet d'un certain désamour après une année 2024 très morose, le billet pour le "Final Four" acquis avec la manière a également eu le mérite de les réconcilier avec leurs supporteurs.
Outre un Stade de France plein à craquer et en fusion, la rencontre a attiré 6,3 millions de téléspectateurs sur TF1, selon Médiamétrie, soit la meilleure audience de la saison pour l'équipe de France.
"On avait besoin d'un match comme ça pour remettre le public avec nous", a déclaré le capitaine Kylian Mbappé, de retour en bleu pour ce stage après six mois d'absence.
S'il n'a toujours pas marqué depuis l'Euro-2024, l'attaquant du Real Madrid a été très actif sur et en-dehors du terrain, signe que ses déboires de l'automne sont derrière lui.
"Kylian est rayonnant, il est un formidable leader. Il a dégagé beaucoup d’enthousiasme et de volonté. Il a eu une période difficile, on ne va pas revenir là-dessus. C’est un grand joueur et il a été un formidable capitaine sur ce rassemblement", a jugé Deschamps.
P.Grant--TFWP