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L'équipe de France de handball débute mardi (18h00) contre le Qatar à Porec (Croatie) le Mondial, cinq mois après le camouflet olympique, guidée par un nouveau capitaine et orpheline de trois grands anciens, dont Nikola Karabatic.
L'icône, qui a raccroché cet été, avait déjà tout gagné à de multiples reprises quand les Bleus ont brodé une sixième et dernière étoile sur leur maillot, en 2017.
Depuis, ils ont vu le nouveau grand rival danois se parer de l'or mondial trois fois d'affilée, une série inédite, la dernière fois (2023) en les battant en finale à Stockholm (34-29).
C'est en revanche dès leur entrée en lice aux JO, fin juillet, que la bande emmenée par le meilleur joueur du monde Mathias Gidsel leur a administré une leçon (37-29) qui a lancé sous de mauvais auspices un tournoi terminé en eau de boudin. Par une défaite après prolongation en quarts de finale contre l'Allemagne (35-34 a.p.) alors qu'ils menaient d'un but avec la possession de balle à six secondes de la fin du temps réglementaire.
"Une cicatrice" éternelle pour Dika Mem, auteur de la boulette qui a offert la prolongation à la Mannchaft, et au plan collectif pour les joueurs, bien décidés selon le nouveau capitaine Ludovic Fabregas à "remettre l'équipe de France à sa juste place".
Soit tout en haut, ce qui serait une belle manière de fêter, le 2 février à Oslo (lieu de la finale), le 30e anniversaire du premier titre mondial, décroché par les "Barjots" un peu plus au nord, à Reykjavik en Islande.
- "Esprit d'équipe" -
Après la désillusion olympique, les Bleus ne partent pas de si loin selon Mem: "Il n'y a pas non plus énormément de choses à changer, en janvier (2024) on a été champions d'Europe".
"Il faut retrouver de la fluidité dans le jeu et l'esprit d'équipe. Aux JO le ballon circulait moins, et les individualités" primaient sur le collectif, a ajouté l'arrière droit.
L'effectif, justement, a évolué, avec les retraites de Nikola Karabatic et de Vincent Gérard, l'arrêt de la carrière internationale de Valentin Porte voire de Timothey N'Guessan, et le changement de statut de Luka Karabatic, désormais simple soldat après avoir cédé le brassard à Fabregas.
"Oui, il y a une reconfiguration d'équipe, une redéfinition des statuts, l'idée d'une nouvelle phase, d'une nouvelle dynamique", a déclaré le sélectionneur Guillaume Gille.
- Montée en puissance -
Elle a été lancée par quatre victoires, deux en novembre (37-31 contre la Suède et 31-27 en Norvège) et deux la semaine dernière en préparation (38-27 contre la République tchèque et 44-38 face au Portugal).
Ces deux derniers galops d'essai ont permis aux deux grands blessés de l'automne, Mem et Elohim Prandi, de retrouver la compétition.
Mais pas à Hugo Descat (hernie discale), non retenu dans le groupe pour ce Mondial dont le premier tour très abordable autorise aux Bleus une montée en puissance, avec au programme, après le Qatar, le Koweït puis l'Autriche.
"On joue des équipes que l'on rencontre très rarement, avec des styles de jeu un peu atypiques, peu de références. Est-ce que pour autant un tapis rouge se déroule devant nous ? On aura besoin de faire des efforts, d'être performant et cette montée en puissance ne se fera que si on est capable de poser les briques les unes sur les autres pour aller plus loin", a répondu Gille.
Le tirage au sort de ce Mondial à 32 équipes, donc peu dense, a également épargné la France au tour principal, où elle croisera avec le groupe de la Hongrie, des Pays-Bas et de la Macédoine du Nord.
Un boulevard se présente à elle jusqu'aux quarts de finale, où sa route s'était brutalement arrêtée il y un peu plus de cinq mois, à Villeneuve-d'Ascq.
S.Jones--TFWP