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Sébastien Ogier et Sébastien Loeb, 17 titres mondiaux à eux deux, s'affrontent au Rallye Monte-Carlo de jeudi soir à dimanche, un duel qui éclipse le début de lutte pour le titre, car les Français ne participeront pas à la saison complète.
Certaines choses changent, comme la motorisation du WRC qui passe à l'hybride. Et d'autres ne changeront jamais (ou presque): Ogier, 38 ans et double tenant du titre, et Loeb, 47 ans, refusent de dire adieu à leur discipline de coeur.
Ogier (Toyota), huit fois titré depuis 2013, va connaître pour la première fois le rôle de pigiste de luxe. Loeb, lui, est un habitué des retours intermittents après ses neuf titres (2004-2012) et sera cette fois au volant d'une M-Sport Ford.
"Au début d'une étape différente de (sa) carrière", Ogier revient avec "un sentiment un peu différent" et un nouveau copilote (Benjamin Veillas), Julien Ingrassia ayant quitté le navire. Mais pour ce rallye si spécial pour lui, le natif de Gap souligne: "je suis toujours un compétiteur et je veux toujours gagner".
Loeb, tout juste de retour du Dakar en Arabie saoudite (2e), rappelle qu'il est "certainement moins préparé que les autres".
"Mais le feeling avec la Puma Hybrid Rally1 a été immédiatement très bon et tout s'est mis en place", continue le Français, "impatient de (s)'amuser avec Isabelle (Galmiche), (sa) nouvelle copilote".
- Armada de prétendants -
En 2021, Ogier avait établi un nouveau record au Monte-Carl' grâce à un huitième succès (7 pour Loeb).
Ils auront, cette fois, face à eux l'armada des prétendants au titre mondial: Elfyn Evans (Toyota), vice-champion 2020 et 2021, Thierry Neuville (Hyundai), cinq fois vice-champion, et Ott Tänak (Hyundai), champion 2019 et seul à avoir stoppé l'hégémonie des Sébastien.
La jeune garde aussi sera là avec Kalle Rovanperä (Toyota), 21 ans, Oliver Solberg (Hyundai), 20 ans, et Adrien Fourmaux (M-Sport Ford), 26 ans.
Pour la première fois depuis 2006, c'est à Monaco que le parc d'assistance s'est installé, après des années à Valence puis Gap. C'est de la place du casino que sera donné le coup d'envoi officiel jeudi à 18h45.
Pour la première des treize manches du calendrier, la principauté sera le décor de deux anniversaires: la 50e édition du championnat du monde et la 90e du Monte-Carlo. Et d'une naissance: le WRC hybride.
C'est la grande nouveauté: un moteur électrique s'ajoute au thermique. Outre le poids des véhicules qui augmente, c'est l'accélération qui pourra être décuplée ponctuellement grâce au "boost" hybride.
"Évidemment, c'est une puissance supplémentaire. Elle n'est pas toujours disponible mais nous essayons de l'obtenir autant que possible", explique Neuville.
Comme à chaque changement technologique, la hiérarchie pourrait être chamboulée entre les trois constructeurs, Toyota, Hyundai et M-Sport Ford - dans l'ordre de leur classement 2021.
- "Très ouvert" -
En pleine pandémie, les trois ont dû mener de front lutte pour le championnat et développement de leur modèle 2022. L'ultime préparation ne s'est pas faite sans remous. Evans (Toyota), Craig Breen (M-Sport) et Neuville (Hyundai) ont été accidentés lors des essais.
Pour le Belge, la frayeur a été grande après une chute d'une trentaine de mètres dans un ravin en décembre. Pilote, indemne, et copilote, blessé à l'épaule, ont pu remercier la solidité de leur cellule de survie.
Vainqueur en 2020, seul autre que Loeb et Ogier à avoir gagné le Monte-Carlo ces dernières années, Neuville est un favori naturel.
Très critique l'an passé vis-à-vis des hybrides WRC, il reste prudent quant à cette technologie qui change la donne: "comme nous n'en sommes qu'au début du développement, alors qu'avec les précédentes voitures nous étions à la fin d'une longue période de cinq ans, la différence est facile à sentir".
Evans aussi: "Il y a beaucoup de nouvelles choses auxquelles il faut s'adapter (...) en toute honnêteté, c'est très, très ouvert".
Qui signera le premier succès hybride? Pour un premier élément de réponse, rendez-vous jeudi en nocturne dans les Alpes-Maritimes: "Lucéram/Lantosque" (15,20 km) et "La Bollène-Vésubie/Moulinet" (23,25 km), avec au programme le col de Turini.
P.Grant--TFWP