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Le scandale de la contamination à la bactérie E.coli de pizzas industrielles de la marque Buitoni s'étend: une plainte visant une deuxième gamme a été déposée mercredi, quelques semaines après la découverte de nombreux cas chez des enfants, mais les autorités n'ont pas établi de lien.
Une mère de famille de Perpignan, âgée de 34 ans, "hospitalisée pendant six jours" deux jours après avoir "consommé une pizza de la gamme Bella Napoli" a porté plainte pour "blessures involontaires" contre le fabricant appartenant au groupe Nestlé, selon son avocat, Me Pierre Debuisson.
La pizza Fraîch'Up de Buitoni était déjà visée par une enquête après une cinquantaine de cas de contamination à la bactérie Escherichia Coli, dont certains avaient pu être liés à la consommation de ces pizzas. Parmi eux, 48 enfants, dont deux sont décédés sans qu'un lien direct n'ait été établi à ce jour avec la consommation de pizzas.
"Les résultats d'analyses ont révélé la présence de la bactérie E.coli", comme pour les contaminations précédentes liées à la gamme Fraîch'Up, et d'une autre bactérie, Shigella, a indiqué l'avocat.
Mais la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) n'arrive pas à pas la même conclusion.
"On a eu connaissance de ce signalement début avril, les services locaux de la DGCCRF, en lien avec l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie ont réalisé des investigations dont le résultat a permis de conclure à l'absence de lien entre les souches bacteriennes STEC, telles qu'identifiées dans les pizzas Fraîch'Up, et la contamination qui a fait l'objet de ce signalement", a expliqué un porte-parole de la DGCCRF à l'AFP.
Contactée par l'AFP, la société Buitoni a affirmé prendre ce dépôt de plainte "très au sérieux", en soulignant que la gamme Bella Napoli "est tout à fait conforme aux critères de qualité et sécurité alimentaire".
Cette dernière gamme de pizza est produite à Caudry, comme les Fraîch'Up, et uniquement sur ce site, a expliqué de son côté à l'AFP Maryse Treton, de la fédération CGT de l'Agroalimentaire.
- Une enquête ouverte -
La plainte déposée à Perpignan survient quelques semaines après l'ouverture d'une enquête le 22 mars par le parquet de Paris pour "tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d'autrui, blessures involontaires et homicides involontaires".
Les investigations sont conduites par le pôle santé publique du parquet de Paris, mais manquent de transparence et d'efficacité, selon Pierre Debuisson.
"Nous attendons qu'il y ait moins d'opacité au niveau de l'enquête pénale, de savoir quand un juge d'instruction va enfin être désigné et une information judiciaire ouverte", assène l'avocat, qui exige aussi des "excuses de Nestlé".
Les autorités sanitaires avaient été alertées en février par la recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.
Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch’Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit.
Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n'interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry (Nord).
Des inspections y avaient pointé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage".
Des manquements qui pourraient être à l'origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés.
Des perquisitions ont eu lieu le 13 avril dans l'usine de Caudry, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine. Depuis, "on a aucune idée sur la date de démarrage des travaux de nettoyage, leur durée, et sur ce que Nestlé fera pour redonner confiance aux consommateurs", dit Maryse Treton, de la CGT.
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N.Patterson--TFWP