The Fort Worth Press - "J'ai peur": quand les violences déferlent sur les salles de naissance

USD -
AED 3.673028
AFN 68.999894
ALL 89.087918
AMD 387.750172
ANG 1.804889
AOA 928.494993
ARS 962.749702
AUD 1.465846
AWG 1.8
AZN 1.701522
BAM 1.753412
BBD 2.022028
BDT 119.677429
BGN 1.76065
BHD 0.376858
BIF 2894
BMD 1
BND 1.293151
BOB 6.920294
BRL 5.430203
BSD 1.001511
BTN 83.756981
BWP 13.175564
BYN 3.277435
BYR 19600
BZD 2.018612
CAD 1.355145
CDF 2871.000384
CHF 0.84729
CLF 0.033735
CLP 930.860338
CNY 7.06801
CNH 7.070165
COP 4164.25
CRC 518.757564
CUC 1
CUP 26.5
CVE 99.250592
CZK 22.480044
DJF 177.720107
DKK 6.68207
DOP 60.199865
DZD 132.544665
EGP 48.529301
ERN 15
ETB 115.255129
EUR 0.89579
FJD 2.19785
FKP 0.761559
GBP 0.752735
GEL 2.729752
GGP 0.761559
GHS 15.699112
GIP 0.761559
GMD 68.503104
GNF 8652.505606
GTQ 7.741513
GYD 209.457218
HKD 7.794225
HNL 24.842772
HRK 6.799011
HTG 131.977784
HUF 353.015982
IDR 15176
ILS 3.75257
IMP 0.761559
INR 83.62355
IQD 1310
IRR 42092.499098
ISK 136.440027
JEP 0.761559
JMD 157.339131
JOD 0.708698
JPY 142.808499
KES 129.000262
KGS 84.275015
KHR 4069.99968
KMF 441.350455
KPW 899.999433
KRW 1328.279704
KWD 0.30494
KYD 0.834476
KZT 479.593026
LAK 22084.999971
LBP 89600.000199
LKR 304.846178
LRD 194.250287
LSL 17.495312
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.770379
MAD 9.711993
MDL 17.473892
MGA 4512.201682
MKD 55.240768
MMK 3247.960992
MNT 3397.999955
MOP 8.038636
MRU 39.714984
MUR 45.870267
MVR 15.359885
MWK 1736.000219
MXN 19.287101
MYR 4.209995
MZN 63.850089
NAD 17.500514
NGN 1640.319462
NIO 36.851777
NOK 10.482865
NPR 134.027245
NZD 1.600218
OMR 0.38496
PAB 1.001511
PEN 3.744984
PGK 3.976063
PHP 55.582497
PKR 278.532654
PLN 3.827835
PYG 7817.718069
QAR 3.651075
RON 4.456404
RSD 104.874024
RUB 92.174634
RWF 1348.572453
SAR 3.752516
SBD 8.320763
SCR 13.619641
SDG 601.498562
SEK 10.155635
SGD 1.29162
SHP 0.761559
SLE 22.847303
SLL 20969.494858
SOS 572.343029
SRD 29.853005
STD 20697.981008
SVC 8.762579
SYP 2512.529936
SZL 17.500595
THB 33.150078
TJS 10.644256
TMT 3.5
TND 3.024001
TOP 2.349805
TRY 33.998781
TTD 6.806508
TWD 31.929522
TZS 2724.439511
UAH 41.500415
UGX 3718.795247
UYU 41.141269
UZS 12758.480028
VEF 3622552.534434
VES 36.72403
VND 24580
VUV 118.722009
WST 2.797463
XAF 588.099177
XAG 0.032172
XAU 0.000386
XCD 2.70255
XDR 0.742235
XOF 588.078087
XPF 107.29912
YER 250.324993
ZAR 17.50259
ZMK 9001.19797
ZMW 26.062595
ZWL 321.999592
  • AEX

    15.8000

    908.42

    +1.77%

  • BEL20

    28.3100

    4253.1

    +0.67%

  • PX1

    170.4900

    7615.41

    +2.29%

  • ISEQ

    211.4000

    9998.62

    +2.16%

  • OSEBX

    10.6400

    1411.02

    +0.76%

  • PSI20

    -34.4500

    6720.43

    -0.51%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    26.3700

    2586.49

    +1.03%

  • N150

    47.9200

    3375.76

    +1.44%

"J'ai peur": quand les violences déferlent sur les salles de naissance
"J'ai peur": quand les violences déferlent sur les salles de naissance / Photo: © AFP

"J'ai peur": quand les violences déferlent sur les salles de naissance

Biljana Cicic-Stanic tremble encore lorsqu'elle repense à la douleur, à la violence et à l'humiliation qu'elle a ressenties au moment de donner naissance à son fils. Un accouchement malheureusement banal dans les hôpitaux de Serbie, où la parole commence tout juste à se libérer.

Taille du texte:

Dans son salon de Novi Sad (nord), elle raconte le temps passé seule en salle d'accouchement, alors que le travail avait commencé.

Quand les soignants sont arrivés, ils l'ont sanglée au lit, puis les infirmières ont appuyé sur son ventre - "l'expression abdominale", une pratique, interdite en France depuis 2007, qui consiste à appuyer violemment sur le ventre d'une femme en train d'accoucher pour aider à l'expulsion du bébé.

Dans ses oreilles, les insultes de l'équipe médicale résonnent encore.

"Tout était si violent. Ils vous mettent dans un lit, vous obligent à rester immobile, pendant que quelqu'un vous ouvre violemment le col, perce votre membrane et vous dit de vous taire".

Un récit tristement familier en Serbie, où les violences obstétricales sont monnaie courante, fruit d'un mélange de valeurs patriarcales profondément enracinées et d'une législation qui peine à protéger les femmes.

La question a fait la une des journaux début 2024, lorsque Marica Mihajlovic, une femme d'origine Rom, a publiquement accusé son obstétricien de lui avoir "sauté sur le ventre", et d'avoir proféré des insultes racistes pendant son accouchement.

Sa fille est décédée peu après - une mort causée par "un accouchement violent", selon la mère.

Leur histoire a déclenché un torrent d'indignation, des manifestations, et poussé des milliers de femmes à parler.

"Tout le monde a une tolérance différente à la douleur", a balayé la ministre de la Santé serbe, Danica Grujicic.

- 'Hystérique' -

Selon une étude parue en 2022 et fondée sur des centaines de témoignages, les femmes serbes sont régulièrement victimes de violence dans les maternités - qu'il s'agisse d'expression abdominale, d'actes réalisés sans consentement...

Insultes, cris et humiliations sont aussi fréquents, selon cette étude. Jusque dans la plus grande clinique obstétrique de Belgrade.

"Souvent, les soignants agissent contre la volonté des patientes", écrivent les auteurs du rapport. "Les patientes sont attachées avec des sangles si elles se plaignent de la douleur, et après l'accouchement, les épisiotomies sans anesthésie sont courantes".

Les femmes qui avortent sont elles aussi soumises à des traitement dégradants - "laissées seules, obligées d’avorter dans leur lit", parfois dans des chambres qu'elles partagent avec des femmes enceintes.

Biljana Brankovic, 37 ans, en a fait l'amère expérience.

En 2021, cette habitante de Belgrade a du interrompre sa grossesse à 24 semaines, après la découverte de très graves malformations sur le foetus.

Mais une fois à la clinique, l'équipe médicale l'a ignorée - trop occupée à regarder la télévision, raconte-t-elle à l'AFP. "Arrêtez d'être hystérique !", lui a-t-on dit lorsqu'elle a appelé à l'aide.

"Dix minutes plus tard, j'ai senti les contractions. Seule, sans personnes autour. Ni infirmier, ni docteur".

"J'ai hurlé pendant 10 minutes", ajoute-t-elle. "Mais je n'avais aucun intérêt pour eux, puisque mon enfant était mort".

L'équipe médicale lui a ensuite fait un curetage sans anesthésie, qui l'a rendue stérile, selon trois rapports médicaux.

- 'Peur' -

Une gynécologue a bien voulu parler à l'AFP, sous couvert d'anonymat - et reconnu les problèmes soulevés par le rapport. Tout en affirmant que la plupart des médecins "font bien leur travail".

"Les hôpitaux doivent documenter les cas d'abus. La responsabilité incombe à ceux qui dirigent les institutions, et ne sanctionnent personne lorsque des erreurs ont lieu en salle d’accouchement", dit-elle.

Mais sans aucune réforme en vue, et le désintérêt d'une partie de la classe politique, les femmes serbes qui veulent un enfant n'ont d'autre choix que la peur.

Sladjana Spasojevic, dont le terme est prévu dans quelques semaine, ne sait toujours pas où elle veut accoucher. Les souvenirs de la naissance de son premier enfant la hantent encore.

"Ma plus grande peur, c'est que je ne sais pas où aller. J'ai peur d'aller à l’hôpital, et de finir avec le même médecin".

W.Lane--TFWP