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Le casse-tête du remaniement touche à sa fin: l'Elysée doit annoncer jeudi après-midi la nouvelle équipe gouvernementale, avec une surprise, la nomination d'Aurélien Rousseau, l'ex-directeur de cabinet d'Elisabeth Borne, à la Santé, et Gabriel Attal à l'Education.
Le casting s'est précisé avant même l'annonce formelle, qui sera suivie vendredi matin par un Conseil des ministres.
Le changement à la tête de ces deux ministères-clés, sur des dossiers prioritaires du second quinquennat d'Emmanuel Macron, semblent indiquer que la Première ministre a réussi en partie son pari.
Ministres et conseillers décrivaient depuis lundi une bataille feutrée entre la cheffe du gouvernement, qui espérait renouveler au moins ces deux postes pour asseoir son autorité, et le président de la République qui, lui, ne voulait qu'un remaniement marginal pour conserver la cartouche d'un grand chambardement pour des temps plus difficiles.
Jeudi matin, le ministre sortant de la Santé, François Braun, semblait encore en passe de réussir à sauver son poste, et s'était présenté, non sans panache, sur le plateau de BFMTV, "plus que jamais" à "la tâche".
- Bergé aux Solidarités -
Finalement, il va être remplacé par Aurélien Rousseau, 47 ans, un proche d'Elisabeth Borne qui, avant de passer un an à Matignon, dirigeait l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France.
A l'Education nationale, c'est le départ d'un autre ministre de la société civile, nommé en 2022 sur volonté de M. Macron: Pap Ndiaye qui, aux yeux de ses collègues, n'a pas réussi à imprimer sa marque, va céder sa place au ministre sortant du Budget, Gabriel Attal, 34 ans, étoile montante de la Macronie.
Issu lui aussi de la société civile, le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe va avoir comme successeure la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé.
La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, est, de l'avis de tous, sur le départ après avoir été épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne.
Olivier Véran, un temps donné sur le départ, va rester porte-parole du gouvernement.
Dîner à l'Elysée, apéritif pour marquer la fin d'une session parlementaire particulièrement agitée: les derniers jours ont parfois pu virer au supplice pour les ministres dans l'incertitude.
- Rentrée difficile -
"Ce ne sont jamais des moments très agréables", mais "il faut toujours les traverser avec le maximum de calme, d'esprit du collectif et de respect" a concédé M. Macron mercredi soir devant les parlementaires qui le soutiennent, réunis chez le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester.
Le président a fixé à son camp la feuille de route de la rentrée à dérouler avec "audace", "innovation" et une ligne "rassembleuse": "innover" pour répondre aux émeutes, "inventer une écologie de progrès et de solutions" et se saisir du sujet explosif de l'immigration pour ne pas laisser "les extrêmes se nourrir".
Or le gouvernement ne dispose toujours pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Après l'épreuve du feu des retraites l'hiver dernier, Mme Borne va de nouveau batailler à coups de "49.3" pour faire adopter le budget 2024 face à des oppositions déterminées à en découdre.
Autant d'échéances sur lesquelles la Première ministre pourrait donc trébucher, après avoir déjà échappé de peu à une motion de censure sur les retraites.
"Ce qui intéresse les Français, ce n’est pas de savoir si on va remplacer des inconnus par d'autres inconnus", a critiqué jeudi sur France 2 le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont, estimant "qu'en gardant la même Première ministre, on voit très bien que le cap n'a aucune chance d'être changé".
"Cela m’importe assez peu de savoir qui va monter sur le Titanic", a aussi ironisé le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, sur CNews.
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