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La réduction de la dette et des déficits publics va nécessiter dans les prochaines années "des efforts sans précédent" de maîtrise de la dépense publique, après les moyens d'une "ampleur inédite" mobilisés pendant la crise sanitaire, prévient mercredi la Cour des comptes dans son rapport annuel.
"En dépit d’une reprise économique robuste, le déficit public devrait rester très élevé en 2021 (7% du PIB) et 2022 (5% du PIB)", et le ramener à 3% en 2027 comme le prévoit le gouvernement suppose "des efforts de maîtrise plus importants que par le passé", estime la juridiction financière dans ce rapport entièrement consacré au bilan de la gestion de la crise liée au Covid-19.
Et avec la fin des dépenses d'urgences exceptionnelles, ce déficit "présente désormais un caractère exclusivement structurel".
La dette publique devrait ainsi s'accroître de 560 milliards d'euros entre la fin 2019 et la fin 2022, représentant environ 113% du PIB.
Les premiers efforts n'auront pas lieu cette année, malgré la reprise économique, l'institution pointant les baisses d'impôts "significatives" encore prévues en 2022 (taxe d'habitation, impôts de production, impôt sur les sociétés, taxe sur l'électricité...) et une hausse des dépenses de 1,1%, hors mesures de relance et de soutien liées à la crise.
Au total, ce sont "près de 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires chaque année" qui seront nécessaires pour limiter la croissance des dépenses à +0,4% en moyenne entre 2023 et 2027, selon la Cour, qui note qu'entre 2010 et 2019, les gouvernements successifs étaient sur une tendance de +1% en moyenne par an.
Pour l'institution, atteindre un tel objectif nécessitera donc des réformes, en priorité sur le système de retraite, l’assurance maladie, la politique de l’emploi, les minimas sociaux et la politique du logement, comme elle l'a déjà préconisé dans divers rapports.
La Cour passe aussi au crible dans son rapport annuel la gestion de la crise sanitaire par les administrations et organismes publics.
Elle réitère son constat d'une impréparation des acteurs publics même si elle salue leur mobilisation. Et elle souligne que l'urgence a pu entrainer "un surcalibrage ou un ciblage insuffisant des aides", qu'elles concernent les entreprises ou les particuliers.
Par ailleurs, la crise "a révélé ou accentué" certaines "fragilités structurelles" de services et organismes publics, estime la Cour des comptes, citant notamment les Ehpad, le modèle économique des aéroports parisiens et des clubs sportifs ou encore l'approvisionnement en produits médicaux.
X.Silva--TFWP