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Un adolescent palestinien a été tué par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée lors de heurts en marge d'une opération présentée lundi par l'armée comme visant à démolir le domicile d'un autre Palestinien accusé d'une attaque.
Mohamed Abou Salah, 17 ans, a été touché par balle à la tête dans la nuit, dans le village de Silat al-Harithiya près de la ville de Jénine, et a succombé à ses blessures, a indiqué le ministère de la Santé palestinien.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué être entrée dans le village "pour démolir l'étage de l'immeuble où résidait le terroriste Mohamed Jaradat", accusé du meurtre en décembre d'un étudiant en religion de 25 ans dans la colonie de Homesh en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Des centaines de personnes, dont des hommes armés et cagoulés, ont assisté aux funérailles du jeune Palestinien dans son village d'Al Yamoun, non loin de Silat al-Harithiya, ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Punition collective -
Lors de l'attaque en décembre à Homesh, plusieurs autres colons avaient été blessés et les forces israéliennes avaient arrêté plusieurs personnes.
Les forces israéliennes détruisent régulièrement les domiciles de Palestiniens accusés d'attaques anti-israéliennes en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Cette pratique, qui exacerbe souvent les tensions, est condamnée par ses détracteurs comme une forme de punition collective, mais Israël affirme qu'elle contribue à dissuader les attaques.
Environ 475.000 colons juifs vivent en Cisjordanie, de même que quelque 2,9 millions de Palestiniens.
Toutes les colonies sont considérées comme illégales au regard du droit international mais celle de Homesh est considérée comme illégale par l'Etat d'Israël lui-même.
Elle avait été évacuée en 2005 par les forces israéliennes mais les colons sont ensuite revenus, attisant les tensions avec les Palestiniens.
L'opération militaire israélienne à Silat al-Harithiya est survenue quelques heures après des heurts entre manifestants palestiniens et police israélienne dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, durant lesquels 31 Palestiniens ont été blessés dimanche.
- Colonisation -
Les affrontements à Cheikh Jarrah, un quartier sensible devenu le symbole de la lutte contre la colonisation israélienne à Jérusalem-Est, ont éclaté après une visite controversée d'un député d'extrême-droite israélien qui a y voulu installer un bureau pour "défendre" les résidents juifs.
En mai 2021, des rassemblements de soutien à des familles palestiniennes menacées d'expulsion au profit de colons israéliens y avaient dégénéré en affrontements avec les forces israéliennes. Des centaines de Palestiniens avaient été blessés.
Dans la foulée, le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien, a lancé des salves de roquettes vers Israël qui a répliqué. Ces violences ont donné lieu à une guerre de 11 jours entre le Hamas et l'armée israélienne.
Plus de 300.000 Palestiniens et 210.000 colons israéliens vivent aujourd'hui à Jérusalem-Est. Les Palestiniens ambitionnent de faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur Etat, alors qu'Israël considère toute la ville de Jérusalem comme sa capitale.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui a autrefois dirigé une organisation de colons, est hostile à la création d'un Etat palestinien et a exclu la reprise des négociations de paix avec les Palestiniens au point mort depuis 2014. Il a toutefois dit vouloir améliorer leurs conditions économiques.
F.Carrillo--TFWP