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Emmanuel Macron est arrivé mardi à Kiev en affirmant avoir "obtenu" des assurances de Vladimir Poutine "pour qu'il n'y ait pas d'escalade" supplémentaire dans la crise russo-occidentale liée à l'Ukraine.
Le président français a été accueilli à la mi-journée par son homologue Volodymyr Zelensky, qui lui a donné une poignée de main, dans un palais de Kiev, la capitale ukrainienne.
Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne. Face à l'une des pires crise russo-occidentales depuis la fin de la Guerre froide, les Européens ont intensifié les contacts diplomatiques.
"J'ai obtenu qu'il n'y ait pas de dégradation ni d'escalade", a affirmé le chef de l'Etat français aux journalistes dans l'avion l'emmenant de la capitale russe à Kiev.
"Il s'agissait pour moi de bloquer le jeu pour empêcher une escalade et ouvrir des perspectives nouvelles (...) Cet objectif pour moi est rempli", a-t-il ajouté, disant avoir trouvé son homologue russe "déterminé, assez sûr de lui et avançant avec sa logique".
Lundi soir, Emmanuel Macron avait déjà dit avoir reçu des assurances de la part de Vladimir Poutine concernant "la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine".
L'homme fort de la Russie a estimé que "certaines des idées" de M. Macron pourraient "jeter les bases d'avancées communes" et doit reparler au chef de l'Etat français après son déplacement en Ukraine.
Le parcours diplomatique d'Emmanuel Macron doit se poursuivre dans la soirée à Berlin par des entretiens avec le chancelier allemand Olaf Scholz, lui-même tout juste rentré de Washington.
L'inconnu subsiste quant aux réelles intentions de M. Poutine qui n'a dit mot lundi des troupes russes déployées aux frontières de l'Ukraine.
Il a en revanche une fois encore vilipendé le refus occidental de lui céder sur la fin de la politique d'élargissement de l'Otan et le retrait de ses moyens militaires d'Europe de l'Est. La Russie a présenté ces exigences comme étant les conditions d'une désescalade.
Mais, selon la présidence française, Vladimir Poutine a accepté de se pencher sur des propositions de M. Macron.
Il s'agit d'un engagement à ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires des deux côtés, de l'amorce d'un dialogue notamment sur le dispositif militaire russe, des négociations de paix sur le conflit en Ukraine et du début d'un dialogue stratégique.
La Russie s'engagerait aussi à retirer ses forces militaires du Bélarus, une fois des manoeuvres terminées en février.
Moscou a déjà annexé une partie de l'Ukraine en 2014, la péninsule de Crimée. Depuis la même année, des séparatistes prorusses soutenus par la Russie sont aussi en guerre avec l'armée ukrainienne dans l'est de ce pays (plus de 13.000 morts).
- "Lignes rouges" -
Le président français est le premier dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré Vladimir Poutine depuis l'aggravation des tensions en décembre.
Convaincre Kiev d'accepter des compromis, potentiellement très impopulaires, s'annonce difficile.
Lundi, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a insisté sur trois "lignes rouges" : aucun compromis sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, pas de négociations directes avec les séparatistes et pas d'ingérence dans sa politique étrangère.
Les discussions entre les présidents français et ukrainien s'annoncent "pas faciles", a du coup jugé Vladimir Poutine.
Américains comme Européens ont en outre prévenu qu'une nouvelle attaque russe de l’Ukraine aurait des conséquences terribles pour la Russie, avec l'adoption de sanctions dévastatrices.
Recevant Olaf Scholz à Washington lundi, Joe Biden a promis qu'un tel assaut signifierait "la fin" du gazoduc russo-allemand stratégique mais controversé Nord Stream 2.
Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont aussi envoyé des renforts militaires en Europe.
L'Ukraine elle-même prévoit de vastes manoeuvres militaires sur son territoire du 10 au 20 février, recourant aux drones de combats achetés à la Turquie ainsi qu'à des missiles antichars livrés par Washington et Londres, en parallèle des exercices russo-bélarusses.
"Je peine à comprendre en quoi menacer l'Ukraine fait avancer les objectifs du président Poutine", a observé le Premier ministre britannique Boris Johnson dans le Times.
"Nous ne pouvons pas récompenser, et donc encourager, une diplomatie reposant sur la force et une désescalade de la part de la Russie est donc la condition nécessaire à un dialogue fructueux", a-t-il dit.
G.Dominguez--TFWP