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Un record de 25 candidats, sans favori clair, briguaient dimanche la présidence du Costa Rica, petit pays d'Amérique centrale réputé pour sa stabilité, sa qualité de vie et la richesse de son environnement qui attirait des millions de touristes avant la pandémie.
Les bureaux de vote, ouverts à 06H00, ont fermé leurs portes à 18H00 (00H00 GMT). Les premiers résultats officiels devraient être connus environ deux heures plus tard.
Quelque 3,5 millions d' étaient appelés aux urnes pour trouver un successeur à Carlos Alvarado, qui ne peut se représenter pour un deuxième mandat consécutif de quatre ans aux termes de la constitution. Il devaient également élire les 57 députés de l'Assemblée nationale.
"Nous sommes parmi les démocraties les plus fortes du monde (...) Nous avons des élections de manière ininterrompue depuis 1953", a souligné le président sortant après avoir voté.
La journée électorale s'est déroulée "de manière normale", avec "une participation très importante des électeurs", a assuré Eugenia Zamora, présidente du Tribunal suprême électoral (TSE).
Le Costa Rica "est un pays avec une démocratie robuste (...). Il montre des éléments qui peuvent servir d'exemple à d'autres pays, a salué Isabel de Saint Malo, qui conduit la mission d'observation du scrutin de l'Organisation des Etats Américains (OEA).
Si aucun des candidats à la présidence n'obtient 40% des voix, un deuxième tour sera organisé le 3 avril. Un scénario très probable puisque seuls sept des prétendants obtiennent plus de 2% des intentions de vote, selon les sondages.
Les deux partis traditionnels de centre-droit et centre-gauche, qui ont longtemps dominé la vie politique du Costa Rica, sont favoris.
José Maria Figueres, 67 ans, le candidat du Parti de la libération nationale (PLN, centre-gauche) fondé en 1953 et qui a eu neuf présidents élus, a déjà été président de 1994 à 1998. Il arrive en tête des sondages avec environ 17% des intentions de vote.
Sur une population d'environ cinq millions d'habitants "il y a un million et demi de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, et un demi-million en pauvreté extrême", a-t-il souligné après le vote.
Le candidat du PLN est est talonné par Lineth Saborio (environ 13% des intentions de vote), une ancienne vice-présidente (2002-2006) âgée de 61 ans, candidate du Parti Unité social-chrétienne (PUSC, centre droit) créé en 1983 et qui a remporté trois présidentielles.
"Nous sommes confiants pour les résultats. Nous allons continuer à progresser", a-t-elle dit après avoir glissé son bulletin dans l'urne.
- En embuscade -
Le prédicateur évangélique conservateur Fabricio Alvarado Muñoz, battu sur le fil par M. Carlos Alvarado il y a quatre ans, est en embuscade, avec environ 10% des intentions de vote.
Cependant, l'ex-ministre de l'Economie, Rodrigo Chaves, transfuge du gouvernement pour cause de désaccords, est donné en hausse dans la dernière ligne droite et lui dispute la troisième place.
A la veille du scrutin 31,8% des électeur étaient encore indécis, selon un dernier sondage, et une surprise reste donc possible.
"Une première lecture, c'est que l'électorat donne une prime à l'expérience dont disposent les deux partis" traditionnels, observe l'analyste Alejandro Molina, de l'Observatoire de la politique nationale (OPNA). "L'autre (lecture) c'est qu'il y a une déception après deux mandats du PAC".
Le petit pays, à la réputation flatteuse de "Suisse de l'Amérique centrale", est en effet confronté à une crise économique aggravée par la pandémie de coronavirus, ainsi qu'à des scandales de corruption d'une ampleur sans précédent.
Le chômage est en hausse depuis plus d'une décennie, pour atteindre 14,4% en 2021, en très léger recul par rapport à 2020, au plus fort de la pandémie.
L'année dernière, 23% des habitants du Costa Rica vivaient en dessous du seuil de pauvreté tandis que la dette a atteint 70% du produit intérieur brut (PIB).
Des ministres, des anciens ministres et des maires ont en outre été éclaboussés l'année dernière par deux affaires de corruption concernant des malversations et pots-de-vin pour des marchés de travaux publics de plusieurs millions de dollars.
Ces scandales ont sapé la crédibilité et la réputation des politiques, et l'équipe au pouvoir atteint un score-record de 72% d'impopularité.
G.Dominguez--TFWP