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Un record de 25 candidats, sans favori clair, briguent dimanche la présidence du Costa Rica, petit pays d'Amérique centrale réputé pour sa stabilité, sa qualité de vie et la richesse de son environnement qui attirait des millions de touristes avant la pandémie.
Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 et le seront jusqu'à 18H00 (12H00 à 00H00 GMT) pour trouver un successeur à Carlos Alvarado, qui ne peut se représenter pour un deuxième mandat consécutif de quatre ans aux termes de la constitution.
Quelque 3,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour ce scrutin, et pour élire également les 57 députés de l'Assemblée nationale.
Si aucun des candidats n'obtient 40% des voix dimanche, un deuxième tour sera organisé le 3 avril. Un scénario très probable puisque seuls sept des prétendants obtiennent plus de 2% des intentions de vote, selon les sondages.
Les deux partis traditionnels de centre-droit et centre-gauche, qui ont longtemps dominé la vie politique du Costa Rica, sont favoris.
Leur revanche devrait être éclatante sur le Parti d'action citoyenne (PAC, centre-gauche) du président sortant Alvarado, qui les avait bousculé dans les années 2000, remportant la présidence en 2014 et la conservant en 2018: son candidat ne recueille que 0,3% des intentions de vote.
José Maria Figueres, 67 ans, le candidat du Parti de la libération nationale (PLN, centre-gauche) fondé en 1953 et qui a eu neuf présidents élus, a déjà été président de 1994 à 1998.
Il arrive en tête des sondages avec environ 17% des intentions de vote, mais il est talonné par Lineth Saborio (environ 13% des intentions de vote), une ancienne vice-présidente (2002-2006) âgée de 61 ans, candidate du Parti Unité social-chrétienne (PUSC, centre droit) créé en 1983 et qui a remporté trois présidentielles.
- En embuscade -
Le prédicateur évangélique Fabricio Alvarado Muñoz, battu sur le fil par M. Alvarado il y a quatre ans, est en embuscade, avec environ 10% des intentions de vote.
Cependant, l'ex-ministre de l'Economie, Rodrigo Chaves, transfuge du gouvernement pour cause de désaccords, est donné en hausse dans la dernière ligne droite et lui dispute la troisième place.
Les électeurs étaient cependant plus de 40% à être indécis à quelques jours du scrutin, selon un récent sondage, et une surprise reste donc possible.
"Une première lecture, c'est que l'électorat donne une prime à l'expérience dont disposent les deux partis" traditionnels, observe l'analyste Alejandro Molina, de l'Observatoire de la politique nationale (OPNA). "L'autre (lecture) c'est qu'il y a une déception après deux mandats du PAC".
Le petit pays de cinq millions d'habitants, à la réputation flatteuse de "Suisse de l'Amérique centrale", est en effet confronté à une crise économique aggravée par la pandémie de coronavirus, ainsi qu'à des scandales de corruption d'une ampleur sans précédent.
Le chômage est en hausse depuis plus d'une décennie, pour atteindre 14,4% en 2021, en très léger recul par rapport à 2020, au plus fort de la pandémie.
L'année dernière 23% des habitants du Costa Rica vivaient en dessous du seuil de pauvreté tandis que la dette a atteint 70% du produit intérieur brut (PIB).
Des ministres, des anciens ministres et des maires ont en outre été éclaboussés l'année dernière par deux affaires de corruption concernant des malversations et pots-de-vin pour des marchés de travaux publics de plusieurs millions de dollars.
Ces scandales ont sapé la crédibilité et la réputation des politiques, et l'équipe au pouvoir atteint un score-record de 72% d'impopularité.
S.Jones--TFWP