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Eric Zemmour a critiqué "l'assistanat" qui, selon lui, favorise l'immigration lors de son deuxième grand meeting de campagne à Lille, alors que sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen est attendue à Reims en fin d'après-midi pour tenter d'installer un duel face au quasi-candidat Macron.
Alors que plusieurs centaines de manifestants antiracistes ont manifesté dans les rues de Lille, avec quelques tensions et tirs de gaz lacrymogènes, Eric Zemmour, face à quelque 6.000 partisans galvanisés au Grand Palais de Lille, a tenu un discours axé sur le pouvoir d'achat, pour "donner l'espérance" que "la France du travail attend" selon lui.
"Ici encore plus qu'ailleurs, l'assistanat (des aides sociales) est une insulte", a-t-il fustigé, promettant d'être "le président qui réunira l'entrepreneur et le travailleur" tout en "mettant fin au gaspillage de l’argent du contribuable".
Parmi ses propositions qu'il n'a pas chiffrées, Eric Zemmour propose notamment une "prime zéro charges", versée par l'employeur au salarié "sans aucune taxe, ni aucune charges" et qui pourra représenter "jusqu'à trois mois de salaire net", a-t-il affirmé. Il veut aussi "donner 10.000 euros par naissance d’un Français dans une commune rurale".
Le candidat d'extrême droite a également évoqué "l'islamisation à grande vitesse" qui "se répend", une de ses thématiques préférées, décrivant la ville de Roubaix (Nord) comme "l'Afghanistan à deux heures de Paris".
Alors qu'Eric Zemmour a réaffirmé qu'il supprimerait la redevance pour financer la télévision publique, une journaliste de la chaîne privée TF1/LCI s’est fait cracher dessus par un sympathisant.
Présent dans la salle, Olivier Sénéchal, agriculteur de 36 ans, a affirmé à l'AFP aimer la "vision" du candidat d'extrême droite.
Une manifestation de 1.100 personnes opposées à la venue du candidat Reconquête! dont quelque 200 de l'ultra-gauche, selon la police, a eu lieu un peu auparavant, émaillée de tensions avant de se disperser. Les forces de l'ordre ont eu recours sporadiquement à des tirs de gaz lacrymogène face à plusieurs dizaines d'invidus vétus de noir.
Dans l'après-midi, la police avait procédé à six interpellations parmi les manifestants "antifas".
"Zemmour, nos parents ont connu ses idées, et ça continue: les gens sont sourds ou aveugles, je ne comprends pas!", a déploré Christian, un retraité de 68 ans.
Avant cela, 500 personnes selon la préfecture s'étaient également rassemblées en fin de matinée dans le centre de la ville nordiste contre la "haine" à leurs yeux du candidat Zemmour, dont Martine Aubry et l'association SOS Racisme.
- "Sérénité" -
Dans un duel à distance, la rivale d'Eric Zemmour Marine Le Pen devait également faire un discours devant quelque 3.000 militants, alors qu'un dernier sondage Ipsos pour Le Parisien les donne à égalité (14%) derrière la candidate LR Valérie Pécresse (16,5) et Emmanuelle Macron (24).
Marine Le Pen entend, elle, insister sur des "solutions concrètes" lors de sa "convention présidentielle" de Reims. Plus d'une centaine de personnes ont manifesté aux cris "Dehors l'extrême droite, Le Pen, Zemmour & Co".
Venue l'écouter, Annick, 58 ans, cheffe d’entreprise en Bourgogne Franche Comté, dit apprécier chez Mme Le Pen "son attachement à notre identité de Français" et une "image de fermeté" face à un Zemmour "qui n'a pas de sincérité".
Malgré le départ de trois eurodéputés RN chez son rival d'extrême droite, le temps est à la "sérénité", affirme la candidate, en deuxième position dans les sondages derrière Emmanuel Macron et juste devant Valérie Pécresse.
La candidate du RN n'a toutefois pas pu s'empêcher d'attaquer à nouveau son rival samedi, lui suggérant de "faire le ménage", en citant le mouvement d'ultradroite les Zouaves, accusé d'avoir agressé des militants de SOS Racisme au meeting de M. Zemmour à Villepinte le 5 décembre.
- "Vous me connaissez mal" -
A droite, Valérie Pécresse a, elle, tenu une table ronde sur "les enjeux de l'éducation, souhaitant "restaurer l'autorité à l'école", et proposant notamment "la fin du collège unique" ou encore "le développement de l'apprentissage".
Mal en point dans les sondages (autour de 3%), Anne Hidalgo a réuni à la Fondation Jean Jaurès un comité de soutien national présidé par l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, entourée par plusieurs élus et membres de la société civile.
Interrogée par des journalistes sur ses éventuelles inquiétudes de se voir "débrancher" par le PS, la maire de Paris a répondu du tac-au-tac: "Vous allez vous fatiguer avant moi. Vous me connaissez mal".
Chez Yannick Jadot, "30 citoyens sélectionnés par un organisme indépendant", "l'Assemblée des possibles", vont travailler jusqu'au 5 mars sur le volet démocratie du projet que portera le candidat écologiste.
Fabien Roussel, le candidat communiste, tient, lui, dimanche après-midi, un grand meeting à Marseille.
En attendant, la campagne reste toujours suspendue à l'annonce de candidature d'Emmanuel Macron, qui est attendu lundi en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine et mardi à Kiev pour échanger avec son homologue ukrainien. De quoi agacer ses opposants qui l'attendent de pied ferme dans la campagne.
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C.M.Harper--TFWP