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Plusieurs centaines de personnes, représentantes des "travailleurs essentiels" qui ont contribué à la bonne marche de l'économie au plus fort de la crise sanitaire, ont manifesté jeudi à l'appel de la CFDT pour réclamer des revalorisations salariales.
"Plus de 1.000 personnes", selon les organisateurs, se sont rassemblées quai André-Citroën à Paris, avant de défiler derrière une banderole demandant: "Dignité et reconnaissance pour les travailleurs essentiels, c'est pour quand ?".
Parmi les participants, des salariés des secteurs du nettoyage, de la propreté, de la sécurité privée, des services à la personne, de la grande distribution, du commerce, de la coiffure, du funéraire, de la santé, des secteurs social et médico-social, de l'agroalimentaire, ou des agents de catégorie C de la fonction publique.
"Nous sommes là pour peser auprès du patronat de ces différentes branches professionnelles et auprès des employeurs publics. Il faut absolument ouvrir des négociations dans toutes les branches professionnelles, dans toutes les entreprises, pour de réelles revalorisations salariales", a affirmé du haut d'un camion le numéro un de la CFDT, Laurent Berger.
Alors que certaines négociations ont abouti à des hausses substantielles (+16% dans le secteur hôtelleries, cafés, restauration, +5% chez les paysagistes), M. Berger a fustigé auprès de la presse les secteurs restés "inertes", comme la propreté, la sécurité privée ou la coiffure.
Dans la manifestation, Lyes Berkane, agent de sécurité âgé de 58 ans, brandit une pancarte "ma pancarte est pourrie, mon salaire aussi".
"Les agents de sécurité vivent dans la précarité (...) Pendant la pandémie on a beaucoup travaillé, on a même des salariés qui sont décédés dans les hôpitaux (...) On essaye d'entrer en négociation mais les employeurs ne veulent pas (...) S'il n'y a pas d'avancées le mouvement va se durcir", a-t-il prévenu.
Gwenaëlle Monnier, déléguée syndicale chez Auchan, âgée de 41 ans, déplore les "promesses" non tenues. "On nous a dit qu'on était un métier essentiel, on a nourri la population, et on n'est toujours pas reconnus" en terme de salaire, a-t-elle dit à l'AFP.
Cette mobilisation de la CFDT intervenait une semaine après une journée de grève et de manifestations à l'appel d'une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, qui a réuni entre 89.000 et 150.000 manifestants en France.
Interrogé sur le "regret" exprimé par certains adhérents de la CFDT qu'elle ne s'y soit pas jointe, M. Berger a affirmé ne pas vouloir s'inscrire dans des "logiques globales où on ne sait pas exactement ce qu'on réclame".
"Les logiques un peu fourre-tout ce n'est pas pour nous", a-t-il justifié.
G.Dominguez--TFWP