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Une gauche encore plus divisée avec Christiane Taubira qui n'arrive pas à rassembler les autres candidats, une extrême droite tiraillée entre Marine Le Pen et Eric Zemmour: les adversaires d'Emmanuel Macron cherchaient lundi une nouvelle dynamique à un peu plus de deux mois du premier tour de la présidentielle.
La Primaire populaire, initiative citoyenne inédite en France rassemblant près de 400.000 votants, avait l'ambition de rassembler une gauche scotchée à un score historiquement bas dans les sondages, avec seulement un quart des intentions de vote.
Les vibrants appels pour une "gauche unie et debout" de Christiane Taubira, après sa victoire dimanche soir, se sont fracassés sans surprise sur le refus ferme de ses rivaux: l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo.
- "Hauteur et distance" -
L'euphorie de la victoire passée, l'ancienne ministre de la Justice a regretté lundi matin sur franceinfo la réaction des autres candidats de sa famille politique, "mépris est peut-être un mot trop fort, mais cette façon de tenir en distance de façon hautaine un processus démocratique".
"La question ce n'est pas de savoir si je m'entends bien avec les autres candidates et candidats, si on est contents de boire un chocolat chaud ensemble", a lancé Mme Taubira, créditée d'environ 5% des intentions de vote, derrière le leader insoumis (autour de 10%) et le candidat écologiste (autour de 7%).
"La question, c'est de répondre au problème du pouvoir d'achat de millions de Français, de s'assurer qu'ils ont des services publics sur l'ensemble du territoire, d'accompagner les métiers d'enseignement et les métiers du soin, etc", a-t-elle martelé. Ces thématiques, avec notamment une flambée des prix des carburants, constituent les premières préoccupations des Français.
Les prochains sondages donneront une indication pour savoir si elle a su créer une dynamique puissante en rassemblant le "peuple de gauche".
Ou si en prenant des points à Yannick Jadot et surtout à Anne Hidalgo, elle n'a fait qu'affaiblir ses rivaux les plus proches, notamment le PS, ancien parti de gouvernement ayant donné deux chefs d'Etat au pays et menacé aujourd'hui de disparition en étant tombé sous la barre des 5% dans les sondages.
- "Espèce de panique" -
Au sein de l'extrême droite, dont le poids électoral est plus conséquent avec environ 30% des intentions de vote, les "trahisons", petites phrases assassines et autres querelles familiales scandent désormais chaque jour de campagne.
Les atermoiements de Marion Maréchal, qui "penche" pour l'ex-polémiste Eric Zemmour, ont ravivé les plaies du clan Le Pen. "C'est brutal, c'est violent, c'est difficile pour moi", avait réagi vendredi, visiblement affectée, sa tante Marine Le Pen, déjà confrontée à des défections récentes de deux eurodéputés RN au profit de son rival d'extrême droite.
Un psychodrame familial qui a contraint Jean-Marie Le Pen à dire dimanche qu'il soutenait "bien sûr" sa fille... tout en assurant avoir de la "sympathie" pour Zemmour.
Il y a une "espèce de panique" au RN, a affirmé lundi Eric Zemmour après des propos jugés "assez pitoyables" de son président par intérim Jordan Bardella.
Ce dernier avait dénoncé la veille les "méthodes déloyales" de l'ex-polémiste pour attirer les cadres du RN. Chez "Eric Zemmour, ils ont contacté tout le monde, ils promettent de l'argent, des investitures aux élections législatives (...) Je me demande si l'opération Eric Zemmour n'est pas là pour empêcher l'élection de Marine Le Pen".
Réponse indignée de Zemmour: "Je suis assez triste pour Jordan Bardella", "ce qu'il est obligé de faire est assez pitoyable (...) On pourrait l'attaquer pour diffamation. Je n'ai jamais donné un sou à quiconque".
Pendant ce temps, la majorité présidentielle prépare l'entrée en campagne du président sortant, donné en tête au premier tour depuis plusieurs mois avec 25% des intentions de vote.
Le site de campagne, avecvous2022.fr, a été lancé la semaine dernière, invitant les internautes à "faire entendre leur voix".
Et les "Jeunes avec Macron" vont présenter leurs propositions en début de soirée au siège parisien d'En Marche.
C.Dean--TFWP