The Fort Worth Press - Sous le pouvoir taliban, les entrepreneuses afghanes prennent leur destin en main

USD -
AED 3.673042
AFN 68.112673
ALL 94.198378
AMD 389.366092
ANG 1.801814
AOA 913.000367
ARS 1003.735016
AUD 1.538462
AWG 1.8025
AZN 1.70397
BAM 1.877057
BBD 2.018523
BDT 119.468305
BGN 1.87679
BHD 0.376794
BIF 2953.116752
BMD 1
BND 1.347473
BOB 6.908201
BRL 5.801041
BSD 0.99976
BTN 84.384759
BWP 13.658045
BYN 3.27175
BYR 19600
BZD 2.015164
CAD 1.39805
CDF 2871.000362
CHF 0.89358
CLF 0.035441
CLP 977.925332
CNY 7.243041
CNH 7.25914
COP 4389.749988
CRC 509.237487
CUC 1
CUP 26.5
CVE 105.825615
CZK 24.326204
DJF 178.031575
DKK 7.158304
DOP 60.252411
DZD 134.221412
EGP 49.650175
ERN 15
ETB 122.388982
EUR 0.95985
FJD 2.27595
FKP 0.789317
GBP 0.798053
GEL 2.740391
GGP 0.789317
GHS 15.795384
GIP 0.789317
GMD 71.000355
GNF 8617.496041
GTQ 7.717261
GYD 209.15591
HKD 7.78445
HNL 25.264168
HRK 7.133259
HTG 131.234704
HUF 395.000354
IDR 15943.55
ILS 3.70204
IMP 0.789317
INR 84.43625
IQD 1309.659773
IRR 42075.000352
ISK 139.680386
JEP 0.789317
JMD 159.268679
JOD 0.709104
JPY 154.770385
KES 129.468784
KGS 86.503799
KHR 4025.145161
KMF 472.503794
KPW 899.999621
KRW 1404.510383
KWD 0.30785
KYD 0.833149
KZT 499.179423
LAK 21959.786938
LBP 89526.368828
LKR 290.973655
LRD 180.450118
LSL 18.040693
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.882192
MAD 10.057392
MDL 18.23504
MGA 4666.25078
MKD 59.052738
MMK 3247.960992
MNT 3397.999946
MOP 8.015644
MRU 39.77926
MUR 46.850378
MVR 15.460378
MWK 1733.576467
MXN 20.428504
MYR 4.468039
MZN 63.910377
NAD 18.040693
NGN 1696.703725
NIO 36.786794
NOK 11.072604
NPR 135.016076
NZD 1.714237
OMR 0.384846
PAB 0.99976
PEN 3.790969
PGK 4.025145
PHP 58.939038
PKR 277.626662
PLN 4.16352
PYG 7804.59715
QAR 3.646048
RON 4.778204
RSD 112.294256
RUB 104.308748
RWF 1364.748788
SAR 3.754429
SBD 8.383555
SCR 13.699038
SDG 601.503676
SEK 11.036204
SGD 1.346604
SHP 0.789317
SLE 22.730371
SLL 20969.504736
SOS 571.332598
SRD 35.494038
STD 20697.981008
SVC 8.748021
SYP 2512.529858
SZL 18.034455
THB 34.480369
TJS 10.647152
TMT 3.5
TND 3.17616
TOP 2.342104
TRY 34.552504
TTD 6.790153
TWD 32.583504
TZS 2659.340659
UAH 41.35995
UGX 3694.035222
UYU 42.516436
UZS 12825.951341
VES 46.55914
VND 25419
VUV 118.722009
WST 2.791591
XAF 629.547483
XAG 0.031938
XAU 0.000369
XCD 2.70255
XDR 0.760497
XOF 629.547483
XPF 114.458467
YER 249.925037
ZAR 18.15566
ZMK 9001.203587
ZMW 27.617448
ZWL 321.999592
  • AEX

    13.6800

    879.8

    +1.58%

  • BEL20

    69.4500

    4228.29

    +1.67%

  • PX1

    41.8400

    7255.01

    +0.58%

  • ISEQ

    17.2700

    9613.97

    +0.18%

  • OSEBX

    3.8100

    1468.66

    +0.26%

  • PSI20

    48.3400

    6409

    +0.76%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.5000

    2989.04

    +2.98%

  • N150

    24.5300

    3295.3

    +0.75%

Sous le pouvoir taliban, les entrepreneuses afghanes prennent leur destin en main
Sous le pouvoir taliban, les entrepreneuses afghanes prennent leur destin en main / Photo: © AFP

Sous le pouvoir taliban, les entrepreneuses afghanes prennent leur destin en main

Quand Zainab Ferozi a vu les femmes autour d'elles plonger dans la pauvreté au retour du pouvoir taliban, elle a rassemblé ses économies et monté une usine de tapis. Comme elle, de nombreuses Afghanes lancent leur affaire, pour subvenir à leurs besoins et assurer ceux de leurs employées.

Taille du texte:

Huit mois après la chute de Kaboul, Mme Ferozi a investi 20.000 afghanis, environ 275 euros, amassés en donnant des cours de tissage, pour ouvrir son atelier à Hérat, dans l'Ouest.

Aujourd'hui, dit-elle à l'AFP avec fierté, elle "couvre toutes les dépenses du foyer" parce que son mari, journalier, peine à travailler.

Sa quinzaine de tisseuses sont d'anciennes travailleuses ayant perdu leur emploi ou des étudiantes frappées par l'interdiction faite aux filles d'étudier au-delà de 12 ans. Sous cet "apartheid de genre" selon l'ONU, le taux d'emploi des femmes dans le service public est passé de 26% "à zéro".

Touba Zahid, 28 ans et mère d'un enfant, a elle aussi dû rebondir après avoir été bannie de sa faculté de littérature. Dans le sous-sol de sa maison, elle fabrique confitures et condiments.

- Boom à la chambre du Commerce -

"J'ai rejoint le monde des affaires pour créer de l'emploi et pour que les femmes puissent avoir un salaire", raconte à l'AFP cette Afghane menue, souriante au milieu de ses employées en blouses blanches.

Ensemble, elles présentent les pots de confiture de figues et autres légumes marinés qui seront vendus sur place car les femmes sont de moins en moins admises en public.

Si certaines tiennent des échoppes, les marchés sont dominés par les hommes et "il n'y a pas de commerciales pour vendre ou promouvoir leurs produits", se lamente Fariba Noori, à la tête de la Chambre de commerce des femmes (AWCCI) à Kaboul.

Les femmes peinent aussi à s'approvisionner car elles ne se sont plus autorisées à faire de longs déplacements sans un chaperon mâle de leur famille, un "mahram", une gageure dans un pays où quatre décennies de guerres ont laissé de nombreuses veuves et orphelines.

Trouver "un mahram pour aller acheter leurs matières premières" est un défi, assure Mme Noori.

Malgré tout, l'AWCCI voit ses adhésions exploser: 10.000 aujourd'hui, principalement des PME, contre "600 grosses entreprises" en 2021, rapporte celle qui a rejoint le patronat il y a 12 ans.

- "Sans comparaison" -

Khadija Mohammadi, elle, a lancé sa marque "Khadija" de tapis et de couture il y a deux ans. Professeure mise au chômage par les nouvelles lois talibanes, elle emploie maintenant plus de 200 femmes.

"Je suis fière à chaque fois qu'une femme aide une autre à devenir indépendante", lance cette Afghane apprêtée qui dit payer ses employées entre 5.000 et 13.000 afghanis, soit 70 et 180 euros par mois.

L'une d'elles, Qamar Qasimi, travaillait encore l'an dernier dans un salon d'esthétique depuis fermé.

Aujourd'hui, cette mère de 24 ans avoue tisser des tapis pour 5.000 afghanis parce qu'elle n'a "pas d'autre choix" pour subvenir aux besoins des huit membres de sa famille.

"Comme esthéticienne, je pouvais gagner entre 3.000 et 7.000 afghanis en maquillant et en coiffant une seule mariée. C'est sans comparaison", affirme-t-elle, au milieu de femmes qui s'activent.

Il n'y a pas que les salons de beauté qui ont fermé. La plupart des espaces où les femmes pouvaient se retrouver ont suivi.

Pour tenter de leur offrir malgré tout un espace de détente, Zohra Gonish, 20 ans, a ouvert un restaurant réservé aux femmes à Badakhchan, dans le nord-est frontalier de la Chine.

- "Troubles psychologiques" -

"Les femmes peuvent venir pour des événements ou pour manger. Toutes nos employées sont des femmes pour que nos clientes soient à l'aise", explique-t-elle.

Si elle parle fièrement de son projet, en 2022 Zohra Gonish a dû batailler pour l'imposer dans un pays où la part des femmes dans le monde du travail est dix fois inférieure à la moyenne mondiale.

Elle a insisté une semaine auprès de son père qui a fini par céder quand elle a expliqué vouloir "être financièrement indépendante mais aussi l'aider", alors qu'un tiers des 45 millions d'habitants de l'Afghanistan survivent au pain et au thé.

C'est aussi pour aider ses parents que Soumaya Ahmadi a rejoint l'usine de tapis de Mme Ferozi à 15 ans à peine.

Privée d'école et "déprimée", elle voulait à tout prix sortir de chez elle.

"A la maison, j'étais énervée. Maintenant, on travaille et ça nous fait du bien, nos troubles psychologiques ont disparu", déclare-t-elle.

Avec son salaire, elle veut s'assurer que ses deux frères, eux, ne seront pas privés d'éducation.

"Comme les écoles sont fermées aux filles, je travaille à leur place", indique Soumaya Ahmadi.

"Je leur dis d'étudier pour pouvoir faire quelque chose de leur vie".

W.Matthews--TFWP