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Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a rencontré mardi le Premier ministre israélien au début d'une tournée au Proche-Orient, où il espère encourager un cessez-le-feu à Gaza au moment où Israël intensifie son offensive au Liban contre le Hezbollah.
Au moment où M. Blinken rencontrait Benjamin Netanyahu à Jérusalem, l'aviation israélienne a mené plusieurs frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement islamiste libanais, après avoir appelé la population à évacuer.
Cette mission est la onzième de M. Blinken depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
La guerre a gagné depuis un mois le Liban, où Israël a promis de neutraliser le Hezbollah, un allié du Hamas soutenu lui aussi par l'Iran, dans les zones frontalières du sud de pays.
L'un de ces bombardements a fait lundi 18 morts près du plus grand hôpital public du pays à Beyrouth, situé en dehors des bastions traditionnels du Hezbollah, selon un bilan publié mardi par le ministère libanais de la Santé.
Des enfants jouaient dehors et, "quand le premier missile est tombé, suivi d'un autre, je les ai vus déchiquetés", a témoigné Ola Fahed Eid, une actrice habitant le quartier, qui a dit avoir aidé neuf rescapés à s'extraire des décombres.
L'hôpital Rafic Hariri a été légèrement endommagé et quatre bâtiments ont été rasés dans son voisinage, selon un correspondant de l'AFP.
Washington a affirmé lundi oeuvrer à un règlement "au plus vite" du conflit au Liban, et M. Blinken entend également dissuader les Israéliens, qui préparent une riposte à une attaque de missiles menée par l'Iran le 1er octobre, de toute action susceptible d'embraser encore plus la région.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a averti mardi que "l'Iran répliquerait de manière équivalente" en cas d'attaque israélienne.
- Possible "crime de guerre" -
Dimanche et lundi, l'armée israélienne avait étendu ses attaques au système financier du mouvement et bombardé des bureaux de la société de microcrédit Al-Qard al-Hassan, liée au Hezbollah et accusée par Israël de financer ses "activités terroristes".
L'armée a annoncé mardi la mort en Syrie d'un haut responsable chargé des "transferts de fonds du Hezbollah" et affirmé avoir visé un bunker du groupe contenant "des dizaines de millions de dollars".
Amnesty International a estimé mardi que les frappes contre Al-Qard al-Hassan devaient faire l'objet d'une enquête pour un possible "crime de guerre".
Le Hezbollah a assuré mardi que cette société, qui fait partie de son réseau d'associations, écoles et hôpitaux très implanté au sein de la communauté chiite mais aussi au-delà, remplirait ses engagements envers ses épargnants.
Il a aussi revendiqué l'attaque de drone qui a visé samedi, en son absence, la résidence privée de M. Netanyahu à Césarée, dans le centre d'Israël, à laquelle le Premier ministre a promis de riposter.
Le Hezbollah a également revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs positions militaires en Israël.
Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis les premières frappes israéliennes massives le 23 septembre contre le Hezbollah, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
A la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés dans le pays.
Le 30 septembre, l'armée israélienne a lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban contre le Hezbollah, affirmant vouloir permettre le retour dans le nord d'Israël d'environ 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis un an.
- "Seize jours de siège" -
Pour mettre fin à la guerre, les Etats-Unis disent vouloir s'appuyer sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait acté la fin du précédent conflit entre Israël et le Hamas en 2006, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés dans le sud du Liban. Le Hezbollah a néanmoins maintenu sa présence dans cette région.
Antony Blinken doit se rendre mercredi en Jordanie pour discuter notamment de l'assistance humanitaire à la bande de Gaza, assiégée par Israël qui contrôle l'entrée de l'aide.
Tous les efforts de médiation menés par les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte pour parvenir à un cessez-le-feu ont échoué jusqu'à présent.
L'armée israélienne poursuit depuis le 6 octobre une offensive meurtrière contre le Hamas dans le nord du territoire palestinien, qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de personnes.
A Jabalia, où l'armée a appelé de nouveau la population à évacuer, "de nombreux hommes" ont été arrêtés, a raconté à l'AFP Nevin Al-Dawasah, une ambulancière réfugiée non loin de là, dans la ville de Gaza, après "16 jours de siège sans ravitaillement" dans un centre de déplacés de la ville.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
Au moins 42.718 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
C.M.Harper--TFWP