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A 15 jours d'une élection présidentielle américaine qui s'annonce très serrée, Kamala Harris doit se rendre lundi dans trois Etats clés, pendant que Donald Trump va relancer le débat sur les aides aux victimes des ouragans en Caroline du Nord.
"Je serai demain en Pennsylvanie, dans le Michigan et le Wisconsin. Je donnerai tout ce que j'ai", a déclaré la candidate démocrate lors d'une interview sur MSNBC dimanche.
Soutenue par les stars Lizzo et Usher samedi, puis Stevie Wonder dimanche - qui lui a chanté "Happy Birthday" - elle a notamment tenté de séduire les Afro-Américains en Géorgie, un électorat qu'elle ne considère pas "acquis d'avance".
Désormais sexagénaire, la vice-présidente a fait campagne sur son programme économique, le droit à l'avortement et l'inaptitude mentale et morale, selon elle, de Donald Trump à être chef d'Etat.
Son comportement "avilit" la fonction présidentielle, a-t-elle estimé, en réponse à une question sur les insultes grossières de son adversaire à son encontre.
"Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. (...) Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée. Dégage d'ici", avait lancé Donald Trump à ses soutiens lors d'un meeting samedi à Latrobe, en Pennsylvanie.
Le milliardaire a courtisé la classe populaire pendant le week-end, posant avec des ouvriers en casque de chantier samedi et jouant les serveurs dans un McDonald's dimanche.
Il affirme, sans preuve, que la démocrate n'a pas, comme elle le prétend, travaillé dans la chaîne de fast-food quand elle était étudiante.
- "Chagrin" -
Lundi, le candidat républicain a lui prévu de se rendre à Asheville, ville de Caroline du Nord (est) durement touchée par l'ouragan Hélène fin septembre.
"Je viens de prendre ma première douche chaude aujourd'hui", a raconté vendredi à l'AFP Shelley Hughes, habitante d'une commune proche d'Asheville, qui affirme qu'elle votera pour le candidat républicain.
L'eau est revenue dans ses tuyaux le 10 octobre, mais elle n'est toujours pas potable. "Tout ressemble encore à une zone de guerre, je n'ai pas de meilleur mot pour décrire" la situation, a-t-elle ajouté.
Hélène, le deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis continentaux en plus d'un demi-siècle, a fait au moins 240 morts dans l'est du pays. Deux semaines plus tard, 16 personnes ont perdu la vie à cause de son successeur, Milton.
Les deux ouragans ont rapidement pris une dimension politique. Donald Trump et des élus conservateurs ont martelé des accusations mensongères sur la gestion gouvernementale des catastrophes, dont plusieurs ont été démenties par les gouverneurs des Etats concernés, y compris des républicains.
L'ex-président avait notamment accusé les démocrates d'avoir "volé l'argent" de l'agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (Fema), "afin de pouvoir le donner à leurs immigrés illégaux".
La Maison Blanche a approuvé plus de 1,8 milliard de dollars d'aide pour les personnes affectées par Hélène et Milton, a indiqué la Fema vendredi.
Mais la vague de fausses affirmations a eu des conséquences sur le terrain, notamment en Caroline du Nord, où des agents de la Fema ont reçu des menaces.
Kamala Harris avait fustigé "ceux qui détournent les tragédies et le chagrin des gens vers le ressentiment et la haine" en "propageant la désinformation".
P.Grant--TFWP