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Kamala Harris est devenue sexagénaire dimanche, avec un "happy birthday" entonné par Stevie Wonder dans une église afro-américaine, son rival Donald Trump l'accusant de mensonge depuis un fast-food de Pennsylvanie.
Plutôt que son âge, la démocrate a surtout évoqué durant le week-end celui du républicain de 78 ans, selon elle "instable" et "inapte" à diriger à nouveau les Etats-Unis.
A 16 jours du scrutin offrant les clés de la Maison Blanche, la vice-présidente et le milliardaire mettent les bouchées doubles dans une course trépidante et de plus en plus tendue.
Kamala Harris, qui est baptiste, a pris la parole dans deux églises de la région d'Atlanta fréquentées par des fidèles afro-américains.
Dans la première, elle a insisté sur la "compassion", le "respect" et l'"amour" face à "ceux qui attisent les divisions, propagent la crainte et provoquent le chaos".
Dans la seconde, elle a reçu le soutien de Stevie Wonder, immense vedette noire, après avoir bénéficié la veille de celui de la rappeuse Lizzo et du chanteur de RnB Usher.
La vice-présidente enregistre des intentions de vote relativement décevantes chez les Afro-Américains, une catégorie d'électeurs pourtant majoritairement démocrates.
Elle a ensuite mis le cap sur la Pennsylvanie, qui fait figure de trophée royal parmi les sept Etats-pivots où se jouera la présidentielle du 5 novembre.
- Trump au McDo -
Donald Trump s'y trouvait déjà. Il s'est mis en scène dimanche dans un fast-food McDonald's, jouant le rôle d'un employé à la friteuse, une opération visant à dénoncer selon lui un mensonge de Kamala Harris.
Protégé par un tablier, on l'a vu égouttant le panier à friture, salant généreusement les frites avant de les mettre en sachet.
Kamala Harris assure avoir eu un job d'été chez McDonald's, en 1983, quand elle était étudiante. Elle aurait alterné entre la caisse enregistreuse, la friteuse et la machine à glaces d'un restaurant d'Alameda, près d'Oakland en Californie.
Donald Trump affirme que cela est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s'identifier des millions d'Américains.
L'équipe de campagne du républicain n'a apporté aucune preuve de la thèse du mensonge. Et celle de la démocrate n'a montré aucun élément matériel accréditant ce job d'été chez McDonald's.
- Epuisement réel ou non ? -
L'issue de la présidentielle reste plus indécise que jamais, Donald Trump et Kamala Harris étant au coude-à-coude dans les sondages.
Après avoir longtemps retenu ses coups sur la question de l'âge de son adversaire, la vice-présidente en fait désormais un angle d'attaque privilégié, comme une revanche au nom de Joe Biden, écarté prématurément de la compétition en juillet pour cette raison.
A Atlanta, elle a accusé son adversaire "d'esquiver les débats et d'annuler les interviews pour cause d'épuisement".
Pendant ce temps le septuagénaire a tenu plus d'une heure et demie sur scène à Latrobe, en Pennsylvanie, alternant entre des anecdotes, des attaques personnelles, des promesses et des projections de clips de campagne.
Kamala Harris est une "ratée qui a moins d'énergie qu'un lapin", avait-il lancé cette semaine. Samedi il est allé plus loin, dans une diatribe ciblant sa rivale.
"Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d'ici", a-t-il lancé à la foule, encourageant ses électeurs à lui faire passer ce message dans les urnes.
- Chèques de Musk -
Pour grappiller des précieuses voix susceptibles de faire la différence, le tribun populiste peut compter sur l'implication croissante d'Elon Musk.
Le richissime patron de Tesla et SpaceX fait désormais davantage que battre le rappel sur les réseaux sociaux et mettre la main au portefeuille: il fait physiquement campagne pour Donald Trump.
On l'a vu depuis jeudi sillonner la Pennsylvanie, où il offre 100 dollars à chaque électeur prêt à signer une pétition pro-Trump.
Samedi, il a même remis un chèque d'un million de dollars à l'un des signataires, lors d'une séance de questions-réponses à Harrisburg.
W.Lane--TFWP