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L'armée israélienne a mené dimanche soir des frappes aériennes au Liban contre des bureaux d'une société financière qu'elle accuse de financer le Hezbollah, après avoir pilonné à travers le pays des positions du mouvement pro-iranien.
La Force de paix de l'ONU au Liban a pour sa part accusé l'armée d'avoir "délibérément" détruit une "tour d'observation" des Casques bleus dans le sud du Liban, dernier d'une série d'incidents contre ses positions qui ont valu à Israël une volée de critiques internationales.
L'agence de presse libanaise Ani a rapporté quatre frappes israéliennes contre des "filiales d'Al-Qard al-Hassan" dans la banlieue sud de Beyrouth, et une visant le même groupe dans l'est du Liban, après des appels israéliens à la population à évacuer les abords des bureaux de cet organisme, sous sanctions américaines.
La société financière "Al-Qard al-Hassan est impliquée dans le financement des opérations terroristes du Hezbollah", a déclaré sur X Avichay Adraee, le porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.
A Saïda, dans le sud, un correspondant de l'AFP a vu des personnes s'enfuir à la hâte des environs d'un site de cet organisme.
Plus tôt, l'armée avait annoncé avoir visé un "centre de commandement" du Hezbollah près de la capitale et mené des frappes aériennes sur des dizaines de localités dans le sud.
Elle a aussi annoncé dimanche soir avoir intercepté dans l'espace aérien syrien un drone s'approchant "depuis l'est".
- Maisons "dynamitées" -
Après un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le gros de ses opérations au Liban, où elle mène d'intenses frappes contre le mouvement islamiste depuis le 23 septembre et une offensive terrestre depuis le 30 dans le sud.
Plus de 50 localités ont été bombardées dimanche dans cette région frontalière d'Israël, selon l'Ani, qui a également rapporté que l'armée israélienne y "dynamitait" des maisons dans des villages.
L'armée libanaise, qui ne prend pas part au conflit, a annoncé la mort de trois soldats dans une frappe israélienne dans le sud.
Visitant des troupes dans le nord d'Israël, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a assuré que l'armée "détruit" le Hezbollah, "dans tous les villages le long de la frontière". Israël dit vouloir y neutraliser le mouvement islamiste pour permettre le retour chez eux de quelque 60.000 habitants du nord d'Israël, déplacés par ses tirs de roquettes incessants.
Le Hezbollah a de son côté revendiqué des tirs de roquettes dans le nord d'Israël visant notamment trois bases militaires près de Haïfa et Safed, ainsi que contre des troupes israéliennes dans le sud du Liban.
Au moins 1.470 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, et à la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.
Samedi, M. Netanyahu, avait accusé le mouvement chiite libanais d'avoir tenté de l'assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël.
Le Hezbollah n'a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé qu'il était derrière l'attaque.
Le Hezbollah "a fait une grave erreur", a averti le Premier ministre, des accusations qui amplifient les craintes d'une escalade au Moyen-Orient, alors qu'Israël a menacé de riposter à une attaque de missiles lancée le 1er octobre par l'Iran, son ennemi juré.
- "Mourir de faim" -
Parallèlement, l'armée israélienne intensifie son offensive dans la bande de Gaza contre le Hamas, dont elle a tué mercredi le chef, Yahya Sinouar.
Elle a annoncé dimanche y mener des opérations dans "le nord, le centre et le sud".
Dimanche, des familles pleuraient leurs proches tués dans la frappe sur Beit Lahia à l'hôpital Kamal Adwan, l'un des principaux du secteur.
Israël a affirmé avoir visé une "cible" du Hamas et assuré que le bilan des autorités de Gaza "ne correspondait pas" aux informations en sa possession.
Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de "plus de 400 morts" dans le nord de Gaza depuis le début de l'offensive lancée par l'armée israélienne le 6 octobre dans le secteur de Jabalia.
Les Palestiniens vivent des "horreurs indescriptibles" dans la zone, a dénoncé samedi la cheffe intérimaire de l'ONU pour l'aide humanitaire, Joyce Msuya.
"Nous sommes pris au piège, sans nourriture, eau et médicaments, et risquons de mourir de faim au milieu des décombres et destructions", témoigne pour l'AFP à Beit Lahia Ahmad Saleh, un Palestinien de 36 ans.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l'attaque sans précédent contre Israël du 7 octobre 2023 ayant déclenché la guerre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Au moins 42.603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
S.Jones--TFWP