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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est efforcé jeudi à Bruxelles d'obtenir le soutien de ses alliés occidentaux, au sein de l'Otan et de l'UE, à son plan "pour la victoire", censé mettre son pays en position de force avant toute négociation.
"L'Ukraine est prête à faire une vraie place à la diplomatie mais, pour cela, nous devons être forts", a-t-il lancé devant les dirigeants des 27 Etats membres avant de retrouver plus tard dans la journée les ministres de la Défense de l'Alliance atlantique.
Et "si nos alliés restent unis, nous ne perdrons pas", a-t-il lancé jeudi après-midi devant la presse, du siège de l'Otan, aux côtés du nouveau secrétaire général de l'Otan Mark Rutte.
Ce dernier l'a aussitôt assuré de la solidité de l'engagement des 32 pays de cette organisation. "Nous ne perdrons pas notre unité", a-t-il lancé alors que M. Zelensky n'avait pas encore fini sa réponse.
- Changer de stratégie -
Plusieurs Etats membres de l'Alliance se montrent pourtant circonspects sur ce plan.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays est dans l'Otan, l'a ainsi qualifié jeudi de "terrifiant".
"Nous sommes en train de perdre cette guerre, cette stratégie ne marche pas, il faut en changer !", a-t-il affirmé sur sa page Facebook, réclamant l'ouverture "immédiate" de négociations avec la Russie, où il s'était rendu en juillet pour une "mission de paix" très controversée.
Le Kremlin a rejeté le plan ukrainien, n'y voyant qu'une tentative de Kiev d'entraîner directement l'Otan dans la guerre, un acte "lourd de conséquences", selon son porte-parole Dmitri Peskov.
Mais, pour Kiev, il y a urgence à le mettre en oeuvre. Plus de deux ans et demi après le début de l'invasion russe, l'Ukraine recule, notamment sur le front oriental du Donbass, où l'armée russe revendique presque chaque jour la conquête d'un nouveau village, comme elle l'a encore fait jeudi matin.
Autre motif d'inquiétude, selon Volodymyr Zelensky, 10.000 soldats nord-coréens se préparent "dans leur pays" à un possible déploiement en Ukraine ou en Russie pour combattre aux côtés de l'armée russe.
"Nous n'avons aucune preuve que des soldats nord-coréens participent aux combats mais nous savons que la Corée du Nord soutient la Russie", a déclaré de son côté Mark Rutte.
Après avoir déjà défendu son plan à Washington, Londres, Paris, Berlin et Rome, le président ukrainien en a révélé mercredi les grandes lignes devant le Parlement à Kiev.
Levée des restrictions dans l'usage des armes que les Occidentaux fournissent à l'Ukraine, déploiement sur le territoire ukrainien d'armes de dissuasion non nucléaires... Aucune de ces demandes n'a pour le moment rencontré un soutien sans équivoque du côté des Alliés.
Selon M. Zelensky, les discussions ont cependant été positives avec les pays de l'UE. "Après nos conversations très franches, la majorité de ceux qui se sont exprimés (au sommet des 27) l'ont fait pour soutenir le plan", a-t-il affirmé pendant une conférence de presse.
- Rêve d'une adhésion à l'Otan -
Le plan défendu par l'Ukraine préconise également de lui adresser dès maintenant une invitation à rejoindre l'Alliance atlantique, sa seule véritable garantie de sécurité, selon le président ukrainien
"L'Ukraine sera dans l'Otan", a promis M. Rutte. Mais il faudra encore attendre et, "jusqu'à temps que cela se produise, nous devons nous assurer que l'Ukraine a tout ce dont elle a besoin pour l'emporter", a-t-il expliqué devant la presse.
Il a ainsi rappelé l'engagement des Alliés qui ont déjà débloqué près de 21 milliards d'euros au premier semestre de cette année, sur les 40 milliards promis en 2024 à l'Ukraine.
D'autres pays se sont montrés plus enthousiastes, appelant leurs partenaires dans l'Alliance et dans l'UE à soutenir ce plan.
"Nous voulons que ce plan réussisse et nous allons travailler avec l'Ukraine et encourager les autres pays à travailler avec l'Ukraine", a assuré jeudi le ministre britannique de la Défense, John Healey.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a toutefois appelé mercredi à "tout faire" pour empêcher la poursuite du conflit en Ukraine, y compris en discutant avec le président russe Vladimir Poutine, en concertation toutefois avec Kiev.
P.Navarro--TFWP