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Kamala Harris a promis mercredi que sa présidence ne serait pas "une continuation" de celle de Joe Biden, lors d'une interview tendue sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs américains.
"Comme chaque nouveau dirigeant qui prend ses fonctions, j'apporterai mon vécu, mes expériences professionnelles et des idées nouvelles", a affirmé la candidate démocrate, à 20 jours de l'élection présidentielle américaine.
La vice-présidente, qui a remplacé Joe Biden mi-juillet dans son duel face à Donald Trump, fait face à un délicat exercice d'équilibriste -- bien obligée d'imprimer sa propre marque sur la campagne, sans pour autant renier le mandat du dirigeant octogénaire.
"Je représente une nouvelle génération de leaders", a martelé lors de cet entretien la candidate qui soufflera 60 bougies dimanche.
Interrogée par un journaliste chevronné de Fox News durant une trentaine de minutes, Kamala Harris a été bousculée par moments, tout particulièrement sur le dossier de l'immigration ou quand elle a été sommée de dire si elle avait remarqué un déclin cognitif chez Joe Biden.
La vice-présidente en a aussi profité pour accuser Donald Trump de "rabaisser" les Américains.
"Le président des Etats-Unis devrait être capable de faire face à des critiques sans pour autant menacer de mettre leurs auteurs en prison", a-t-elle taclé.
Juste avant sa première interview sur Fox News, Mme Harris s'était déjà adressée aux républicains lors d'un rassemblement en Pennsylvanie, en citant le général Mark Milley, l'ancien haut responsable militaire de M. Trump, qui l'a décrit comme étant "fasciste jusqu'au bout des ongles".
"Pour ceux qui nous regardent, si vous partagez ce point de vue, quel que soit votre parti, quel que soit celui pour lequel vous avez voté la dernière fois, il y a une place pour vous dans cette campagne", a déclaré Kamala Harris qui a de nouveau estimé que l'ancien président était un "déséquilibré".
- Le rythme s'accélère -
A l'approche de la présidentielle, Kamala Harris et Donald Trump s'aventurent hors de leur zone de confort, cherchant à faire une percée au sein d'électorats peu sensibles à leur discours.
Face à un parterre de femmes, l'ancien président républicain s'est ainsi présenté de son côté comme le "père de la fécondation in vitro", affirmant que les républicains avaient été "plus actifs" que leurs adversaires dans ce domaine. Mais sans développer cette idée.
Donald Trump est largement distancé dans les sondages par Kamala Harris au sein de l'électorat féminin, qui regarde de près les déclarations liées à cette question sensible du droit à l'avortement.
D'un côté, il se vante d'avoir nommé à la Cour suprême des Etats-Unis les juges qui ont permis de casser en 2022 la protection fédérale du droit à l'avortement, de l'autre il se garde de prôner un bannissement total de l'IVG, impopulaire au plan national.
Qualifiant les propos de son adversaire sur la fécondation in vitro de "tout à fait bizarres", Kamala Harris l'a appelé à "assumer la responsabilité du fait qu'une femme sur trois en Amérique vit dans un Etat où Trump a interdit l'avortement".
Dans la soirée, Donald Trump, 78 ans, répondra aux questions d'électeurs latinos rassemblés à Miami par Univision, le plus grand réseau télévisé hispanophone des États-Unis.
Les deux candidats à la Maison Blanche sont plus que jamais au coude-à-coude, Donald Trump étant parvenu à combler dans les sondages la très légère avance que possédait sa rivale, notamment dans les Etats-clés du nord.
C'est d'ailleurs dans cette région que la vice-présidente concentre ses efforts cette semaine: elle est retournée mercredi en Pennsylvanie, où elle était déjà lundi, après un détour dans le Michigan et avant de mettre le cap dans la soirée sur le Wisconsin.
Mais le résultat de la présidentielle pourrait se décider ailleurs, dans un autre des sept Etats-clés clairement identifiés.
Par exemple en Géorgie, où un juge a bloqué mardi une mesure imposant le comptage manuel des bulletins de vote, alors que le premier jour de vote anticipé a connu une forte affluence.
Dans ce même Etat, l'ancien président Jimmy Carter, qui avait exprimé son voeu de vivre assez longtemps pour apporter son suffrage à Kamala Harris, a voté mercredi par correspondance selon sa fondation, 15 jours après avoir fêté ses 100 ans.
M.T.Smith--TFWP