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L'armée israélienne a mené mercredi des dizaines de frappes meurtrières au Liban, tuant notamment le maire d'une ville du sud et provoquant d'importantes destructions, près d'un mois après le début d'une guerre ouverte contre le Hezbollah libanais.
Parallèlement à sa guerre contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien à Gaza, deux mouvements alliés de l'Iran, Israël affirme préparer sa riposte à l'attaque aux missiles iranienne lancée le 1er octobre contre son territoire.
Au Liban, l'armée israélienne a visé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah où elle a dit avoir visé un entrepôt d'"armes stratégiques" du mouvement libanais pro-iranien.
Après le début de ses frappes massives contre le Hezbollah il y a près d'un mois, elle avait concentré ses raids sur la banlieue sud avant de cibler d'autres fiefs du mouvement, dans l'est et le sud du pays et au-delà.
Le maire de la ville éponyme, Ahmad Kahil, a été tué dans l'une des frappes qui a visé deux bâtiments de la municipalité et un centre médical adjacent, a-t-elle indiqué, évoquant "un massacre". Au total, 16 personnes ont péri à Nabatiyeh, selon le ministère de la Santé.
L'armée israélienne a indiqué y avoir visé "des dizaines de cibles du Hezbollah" en coordination avec ses forces navales.
"Plus de 15 bâtiments ont été entièrement détruits à Cana, un véritable désastre", a déclaré un secouriste, Mohammed Ibrahim, après une frappe israélienne sur ce village du sud du Liban.
- "Catastrophe pour tous les enfants" -
Le Hezbollah a fait état de "violents combats rapprochés" avec les soldats israéliens près d'une zone frontalière dans le sud du Liban, où Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre. Il a dit avoir lancé dans la nuit des "salves de missiles" sur Israël.
Depuis près d'un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées au Liban, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.
L'Organisation mondiale de la santé a appelé à "cesser les attaques" contre les établissements de santé au Liban.
L'UNICEF a qualifié de "catastrophe pour tous les enfants du Liban" la destruction d'au moins "28 installations d'approvisionnement en eau" affectant "plus de 360.000 personnes", principalement dans le sud, exposant les enfants à des maladies comme le choléra ou l'hépatite.
Après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le front de la guerre au Liban.
Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah de sa frontière et mettre un terme à ses tirs de roquettes, afin de permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60.000 habitants déplacés par les tirs du mouvement libanais.
- Escalade entre l'Iran et Israël -
Le Hezbollah, affirmant agir en soutien au Hamas, avait ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, le mouvement libanais poursuit le combat contre Israël, en affirmant qu'il ne serait "pas défait" par l'armée israélienne.
Le numéro deux du mouvement, Naïm Qassem a prévenu que son mouvement frapperait "partout en Israël", affirmant que "la solution" pour mettre fin à la guerre est "un cessez-le-feu", auquel le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est opposé.
Ennemi d'Israël, l'Iran "n'hésitera pas à soutenir" le Hamas et le Hezbollah, ont assuré les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Et le chef de la diplomatie Abbas Araghchi, en tournée dans la région, a martelé que l'Iran "répondra résolument" à une éventuelle attaque israélienne.
Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a jugé "très improbable" une attaque israélienne contre ses installations nucléaires.
M. Araghchi s'est rendu en Jordanie, voisin d'Israël, où son homologue Ayman Safadi a prévenu que le royaume "ne sera pas un champ de bataille pour qui que ce soit".
- "Un vrai risque" de famine à Gaza -
Après plus d'un an de guerre dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et en proie à un désastre humanitaire, les forces israéliennes mènent depuis le 6 octobre une offensive dans le nord du territoire palestinien en affirmant que le Hamas y reconstitue ses forces.
A l'approche de l'hiver, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a mis en garde contre "un vrai risque" de famine dans le territoire palestinien, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont déplacés.
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42.409 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
J.Barnes--TFWP