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L'armée israélienne a mené mercredi un raid aérien sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien, et une dizaine de frappes sur une importante ville dans le sud du Liban, après que le Premier ministre israélien a dit être opposé à tout cessez-le-feu "unilatéral".
Au sud de la capitale libanaise, un raid aérien a visé au petit matin le quartier chiite de Haret Hreik, quelques minutes après que l'armée israélienne a émis un ordre d'évacuation du secteur.
L'armée israélienne a indiqué avoir frappé un entrepôt "d'armes stratégiques appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah", bien que son allié américain s'est dit mardi "opposé" à la campagne de bombardements israéliens sur la capitale libanaise.
Il s'agit de la première frappe depuis plusieurs jours sur la banlieue sud de Beyrouth où l'armée israélienne a concentré ses raids depuis le lancement de ses frappes massives au Liban il y a près d'un mois, avant de viser d'autres fiefs du Hezbollah, dans l'est et le sud du pays et au-delà.
Dans le sud du Liban, Howaida Turk, la gouverneure de Nabatiyeh, a fait état d'une dizaine de frappes aériennes israéliennes mercredi sur son chef-lieu, un fief des deux mouvements chiites alliés Hezbollah et Amal.
Le maire de la ville de Nabatiyeh, Ahmad Kahil, a été tué dans l'attaque qui a visé deux bâtiments de la municipalité, ainsi que "plusieurs personnes", a-t-elle ajouté, évoquant "un massacre". Le ministère de la Santé a fait état d'un bilan d'au moins cinq morts.
Depuis le 23 septembre, au moins 1.356 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.
Après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, Israël a déplacé à la mi-septembre le front de la guerre au Liban, affirmant vouloir éloigner le Hezbollah de la frontière et mettre un terme à ses tirs de roquettes, afin de permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60.000 habitants déplacés.
- Salves de missiles -
Le Hezbollah, affirmant agir en soutien au Hamas, a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, le mouvement libanais a poursuivi les tirs sur Israël.
Il a affirmé avoir lancé dans la nuit de mardi à mercredi "une grande salve de missiles" en direction de Safed dans le nord d'Israël et contre des positions de l'artillerie israélienne à Dalton et Dishon (nord-est).
L'armée israélienne a rapporté le tir de 50 missiles sur le nord du pays depuis le Liban, sans faire état de victimes.
Le Hezbollah a assuré qu'il ne serait "pas défait" par l'armée israélienne, qui mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, appuyée par des frappes aériennes.
Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem a prévenu que son mouvement frapperait "partout en Israël", affirmant que "la solution" pour mettre fin à la guerre au Liban est "un cessez-le-feu".
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mardi son opposition à tout cessez-le-feu "unilatéral" au Liban, qui selon lui n'empêcherait pas le Hezbollah de regrouper ses forces dans la zone frontalière.
- "Efforts considérables" -
Alors qu'Israël poursuit ses offensives contre le Hezbollah au Liban et contre le Hamas à Gaza, tous deux alliés de Téhéran, ses dirigeants disent préparer la riposte à l'attaque aux missiles iranienne du 1er octobre.
L'Iran "répondra résolument" à toute attaque israélienne, a martelé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi lors d'un appel mardi avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Le ministre iranien qui effectue une tournée dans la région a affirmé toutefois que son pays "fait des efforts considérables pour protéger la paix et la sécurité de la région".
Après plus d'un an de guerre dans la bande de Gaza assiégée, les forces israéliennes mènent depuis le 6 octobre une offensive dans le nord du territoire palestinien, notamment à Jabalia, où, selon elles, le Hamas tente de reconstituer ses forces.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42.344 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
L.Davila--TFWP