The Fort Worth Press - Le fleuve colombien Atrato avait gagné au tribunal, il a perdu sur le terrain

USD -
AED 3.67293
AFN 69.796611
ALL 89.561263
AMD 387.956124
ANG 1.81002
AOA 929.485341
ARS 962.250186
AUD 1.46376
AWG 1.80125
AZN 1.70015
BAM 1.764971
BBD 2.027956
BDT 120.023102
BGN 1.75903
BHD 0.376878
BIF 2913.049755
BMD 1
BND 1.29911
BOB 6.940647
BRL 5.461099
BSD 1.004349
BTN 84.101615
BWP 13.267221
BYN 3.287009
BYR 19600
BZD 2.024618
CAD 1.35402
CDF 2870.000462
CHF 0.84599
CLF 0.033731
CLP 930.74996
CNY 7.06298
CNH 7.06497
COP 4175.75
CRC 519.840285
CUC 1
CUP 26.5
CVE 99.507269
CZK 22.45205
DJF 178.855039
DKK 6.678555
DOP 60.249498
DZD 132.133
EGP 48.502987
ERN 15
ETB 112.720062
EUR 0.895285
FJD 2.196902
FKP 0.761559
GBP 0.753045
GEL 2.682498
GGP 0.761559
GHS 15.769193
GIP 0.761559
GMD 69.000151
GNF 8680.508559
GTQ 7.769154
GYD 210.204763
HKD 7.792045
HNL 24.913148
HRK 6.799011
HTG 132.518814
HUF 353.226047
IDR 15177.25
ILS 3.750095
IMP 0.761559
INR 83.653397
IQD 1315.724167
IRR 42105.000218
ISK 136.360214
JEP 0.761559
JMD 157.784555
JOD 0.708697
JPY 142.883993
KES 129.570272
KGS 84.362198
KHR 4074.10081
KMF 442.500398
KPW 899.999433
KRW 1327.469701
KWD 0.30502
KYD 0.836977
KZT 481.087934
LAK 22177.104623
LBP 89944.410353
LKR 304.677595
LRD 200.869895
LSL 17.642764
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.779953
MAD 9.771864
MDL 17.451179
MGA 4540.614679
MKD 55.34994
MMK 3247.960992
MNT 3397.999955
MOP 8.062123
MRU 39.700601
MUR 45.949632
MVR 15.350387
MWK 1741.531465
MXN 19.212095
MYR 4.22502
MZN 63.895038
NAD 17.642207
NGN 1642.804652
NIO 36.96017
NOK 10.45224
NPR 134.549409
NZD 1.59728
OMR 0.384942
PAB 1.004413
PEN 3.769447
PGK 3.985689
PHP 55.609837
PKR 279.309589
PLN 3.81925
PYG 7830.999134
QAR 3.662346
RON 4.454015
RSD 104.81896
RUB 93.348762
RWF 1341.791341
SAR 3.752564
SBD 8.320763
SCR 13.955091
SDG 601.502368
SEK 10.118465
SGD 1.291075
SHP 0.761559
SLE 22.847303
SLL 20969.494858
SOS 573.983505
SRD 30.072502
STD 20697.981008
SVC 8.788482
SYP 2512.529936
SZL 17.628003
THB 33.145995
TJS 10.696946
TMT 3.51
TND 3.042735
TOP 2.349797
TRY 34.064801
TTD 6.82215
TWD 31.927501
TZS 2724.440304
UAH 41.634784
UGX 3736.091182
UYU 41.160545
UZS 12788.326174
VEF 3622552.534434
VES 36.732994
VND 24600
VUV 118.722009
WST 2.797463
XAF 591.901428
XAG 0.032133
XAU 0.000387
XCD 2.70255
XDR 0.744347
XOF 591.928134
XPF 107.624694
YER 250.350274
ZAR 17.45341
ZMK 9001.196433
ZMW 26.592125
ZWL 321.999592
  • AEX

    13.8400

    906.47

    +1.55%

  • BEL20

    29.1500

    4253.93

    +0.69%

  • PX1

    145.1800

    7590.09

    +1.95%

  • ISEQ

    178.1200

    9965.04

    +1.82%

  • OSEBX

    20.1700

    1420.55

    +1.44%

  • PSI20

    -15.5400

    6739.34

    -0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -30.5700

    2560.08

    -1.18%

  • N150

    45.2600

    3373.15

    +1.36%

Le fleuve colombien Atrato avait gagné au tribunal, il a perdu sur le terrain
Le fleuve colombien Atrato avait gagné au tribunal, il a perdu sur le terrain / Photo: © AFP

Le fleuve colombien Atrato avait gagné au tribunal, il a perdu sur le terrain

Ce devait être un symbole planétaire de la protection des droits de la nature. Huit ans après une décision sans précédent de la justice colombienne lui octroyant une personnalité juridique, le fleuve Atrato, dans l'ouest de la Colombie, reste la victime de l'exploitation minière illégale et des groupes armés.

Taille du texte:

En l'absence de routes, ses 750 kilomètres au coeur de la jungle constituent l'artère principale, la ligne de vie d'une région historiquement marginalisée, le Choco, à la population majoritairement afro-colombienne (87%) et la plus pauvre du pays.

Il y a quelques décennies, le fleuve était encore un refuge paradisiaque contre la chaleur implacable de la jungle. Mais aujourd'hui, il déborde de mercure, utilisé par les chercheurs d'or pour séparer les sédiments des particules du précieux métal.

Le manque de volonté de l'Etat, le "manque d'intérêt pour (la création de) politiques publiques" et la corruption sont quelques-uns des obstacles qui ont empêché de passer de la théorie à la pratique, veut croire Jorge Palacio, le magistrat qui a rédigé l'arrêt rendu en 2016 par la Cour constitutionnelle.

L'un des "gardiens" du fleuve (désignés comme tel par la décision du juge Palacio) ne cache pas sa tristesse lorsqu'il se souvient des eaux cristallines dans lesquelles il se baignait enfant.

"Nos parents nous ont laissé (...) une rivière transparente, diaphane. Aujourd'hui nous avons l'obligation de faire de même et je pense que nous échouons", déplore à l'AFP Ramón Cartagena, 59 ans.

- "Entité vivante" -

En 2016, l'arrêt historique de la Cour constitutionnelle a déclaré que le fleuve, son bassin et ses affluents étaient une "entité vivante" et un "sujet de droits" à la protection et à la conservation.

Mais l'Atrato est un cas d'école: il montre que les avancées juridiques n'ont que peu d'effets s'ils ne s'accompagnent pas de politiques publiques efficaces sur le terrain. Une histoire édifiante pour les pays du monde qui négocieront à la COP16, en octobre en Colombie, pour concrétiser leur engagement de placer 30% de la planète sous protection environnementale d'ici 2030.

L'immense serpent d'eaux vives s'avance du sud au nord jusqu'à la mer des Caraïbes. Pour les populations isolées de tout, l'Atrato est nourriture, transport, commerce, tradition et vie.

La Cour a nommé 14 gardiens chargés d'en être les représentants légaux. Mais M. Cartagena estime que l'arrêt n'a pas changé grand-chose, voire rien du tout.

"Huit ans après, nous ressentons un goût amer (...) l'exploitation minière illégale continue de s'étendre chaque jour".

Les gardiens dénoncent les menaces de mort répétées, dans le pays le plus dangereux pour les défenseurs de l'environnement. "C'est un fleuve dont les droits ont été lésés et violés", résume Ligia Ortega, une écologiste de 67 ans.

La source de l'Atrato jaillit d'une une montagne à 3.900 mètres d'altitude, sur les hauteurs de la coquette localité de Carmen de Atrato.

Son eau y est cristalline et potable, mais à peine quelques kilomètres en aval, elle révèle déjà sa pollution, et s'avère être un condensé des problèmes gravissimes que connait la Colombie: le pillage des ressources, la pauvreté, l'absence de l'État et la guerre des groupes armés, ici les guérilleros de l'ELN guévariste et le Clan del Golfo, le plus grand cartel de drogue du pays.

- "Rythme d'escargot" -

La mise en oeuvre de l'arrêt de 2016 se fait à un "rythme d'escargot", dénonce M. Cartagena.

Des dragues artisanales, d'imposantes embarcations bricolées, aspirent et retournent le lit du fleuve à la recherche d'or. La soif du métal jaune mutile ainsi le lit du Rio Quito, l'un des principaux affluents de l'Atrato.

"Les gens ont peur de dénoncer, tout le monde se tait", déplore Bernardino Mosquera, 62 ans, gardien de ce bras brisé par d'immenses dolines d'eau saumâtre et contaminée.

Des études montrent que le mercure ronge la santé des habitants de ces rivières. Les dragues, en retournant les fonds terreux, libèrent "d'autres éléments métalliques toxiques, tels que l'arsenic, le plomb et le cadmium", explique José Marrugo, de l'université de Cordoue.

Arnold Rincon, directeur de l'autorité environnementale locale, assure que le niveau de mercure est "inférieur" aux normes tolérées, mais reconnaît l'absence étude sur les poissons. Près de 34% des parties de la rivière "dégradées par l'activité minière" ont pu être récupérées, affirme M. Rincon.

Sur le marché de Quibdó, capitale du Chocó, les vendeurs se plaignent. "Les gens ont peur d'acheter du poisson, parce qu'il y a beaucoup de mercure et que certaines personnes ont été gravement touchées", explique Narlin Córdoba, 46 ans.

- "Pas de progrès" -

Selon le Bureau du médiateur colombien (ombudsman), "il n'y a aucune preuve d'un quelconque progrès qui contribuerait à la conservation effective" de la zone fluviale.

Les groupes armés vivent de l'or. Chaque drague produit "plus de 150 grammes d'or par jour", détaille le général Wilson Martínez.

Rien qu'en 2024, l'armée a détruit 334 de ces engins illégaux dans l'Atrato.

L'Atrato "est comme une artère du corps humain (...). Sans lui, nous n'existerions pas", observe Embera Claudia Rondán, 41 ans.

À quelques kilomètres de la source, la compagnie minière canadienne El Roble, qui n'a pas répondu à l'AFP, exploite légalement le cuivre, l'or et l'argent avec un contrat qui est en passe d'être prolongé.

Les activistes remettent en cause ses activités, tout en reconnaissant qu'elle a été le moteur économique de la région depuis son arrivée il y a plus de 30 ans.

A.Maldonado--TFWP