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Dans une ambiance très festive, les démocrates ont sacré mardi à Chicago Kamala Harris comme la candidate de leur parti, avant d'acclamer son mari Doug Emhoff puis de chavirer pour Michelle Obama.
"L'espoir est de retour" a lancé l'épouse du premier président noir des Etats-Unis, toujours immensément populaire, comme son mari qui parlera après elle, dans le parti.
"Ma Kamala Harris est plus que prête pour ce moment", a lancé l'éloquente Michelle Obama, dont les propos ont plusieurs fois suscité de véritables rugissements dans la sale survoltée.
La vice-présidente américaine, faisant un pied de nez à son adversaire Donald Trump, a elle fait salle comble mardi à Milwaukee (Wisconsin), dans l'enceinte où le parti républicain a investi l'ancien président.
Kamala Harris y a promis un "avenir de liberté, de possibilités, d'optimisme et de foi".
Le parti, réuni en convention après l'un des mois les plus mouvementés de l'histoire politique américaine, tenait à marquer symboliquement l'entrée en lice de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche.
Cette investiture avait déjà été formalisée lors d'un vote en ligne.
Un à un, sur fond de musique assourdissante et de clameurs, les représentants de chaque Etat américain ont pris la parole pour désigner Kamala Harris comme leur nouvelle candidate pour le scrutin présidentiel du 5 novembre.
Chaque délégation avait choisi un tube célébrant son Etat d'origine. Nombre de représentants arboraient des accessoires colorés ou agitaient des pancartes, donnant à l'ensemble une allure de gigantesque kermesse, animée par un DJ.
- "L'enthousiasme est de retour" -
A la convention démocrate, l'espoir suscité par Kamala Harris rappelle l'élan ayant précédé l'élection en 2008 de Barack Obama.
"Nous étions enthousiastes avec Barack, mais savoir qu’on va le faire une deuxième fois, c’est encore plus enthousiasmant", confie Renell Perry, militante noire de Chicago.
"C’est vraiment similaire, il y avait tellement d’enthousiasme quand Obama était candidat, et cet enthousiasme est de retour, c’est merveilleux", abonde Carolyn Culpepper, déléguée afro-américaine de l’Alabama.
Le 44e président des Etats-Unis (2009-2017) doit s'exprimer en dernier mardi.
Son épouse Michelle, acclamée, est venue vanter "le pouvoir contagieux de l'espoir", dans cette ville de Chicago qui est le fief du couple.
Elle a aussi salué le rire tonitruant de la démocrate, dont Donald Trump se moque constamment.
"J'aime ce rire", avait aussi dit auparavant le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff, dressant un portrait plus personnel de la vice-présidente avant de céder la place aux Obama.
"Amérique, dans cette élection, tu dois décider à qui faire confiance pour l'avenir de tes familles. J'ai fait confiance à Kamala pour l'avenir de notre famille. C'est la meilleure décision que j'ai jamais prise", a-t-il dit.
Il a qualifié sa femme de "joyeuse guerrière", en racontant de touchantes anecdotes sur leur histoire d'amour.
Nul doute que bien des couples se reconnaîtront dans son récit d'un message confus laissé sur le répondeur de Kamala Harris après leur premier rendez-vous.
Le souriant avocat, très impliqué dans la campagne, et la vice-présidente ont une famille recomposée, avec deux enfants qu'il a eus d'une précédente union.
- Transfuge -
L'ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Stephanie Grisham, est venue mettre en garde contre le candidat républicain, qui selon elle n'a "aucune empathie, aucune éthique, aucun respect pour la vérité".
Le milliardaire de 78 ans, en campagne dans plusieurs Etats clés cette semaine, a assuré à Howell, dans le Michigan, que "la criminalité était hors de contrôle aux Etats-Unis", rejetant la faute sur Kamala Harris.
Les crimes violents aux Etats-Unis reculent depuis 2020, année lors de laquelle ils avaient flambé sur fond de pandémie de Covid-19.
Sa rivale démocrate, qui a moins de trois mois pour convaincre les Américains, a attaqué sur le droit à l'avortement, remis en cause depuis une décision en 2022 de la Cour suprême, devenue très conservatrice suite aux nominations faites par Donald Trump.
"Nous allons nous assurer qu'il va en subir les conséquences, et cela se passera dans les urnes en novembre", a lancé la candidate de 59 ans à Milwaukee.
Depuis son entrée fracassante en campagne après le retrait choc du président Joe Biden, Kamala Harris a complètement remobilisé le parti démocrate.
La majorité des sondages la créditent désormais d'une légère avance sur son rival, mais l'élection s'annonce toujours très serrée.
T.M.Dan--TFWP