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Deux pilotes d'un avion Rafale, un instructeur et son élève, ont perdu la vie mercredi après être entrés en collision avec un autre Rafale dans une zone boisée en Lorraine, tandis qu'un troisième, aux commandes de l'autre appareil, a pu s'éjecter, sain et sauf.
"Nous apprenons avec tristesse les décès du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens, lors d'un accident aérien en mission d'entraînement en Rafale", a annoncé sur X (ex-Twitter) le président de la République Emmanuel Macron mercredi soir.
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu se rendra jeudi à la base aérienne 113 de Saint-Dizier pour une visite hors presse, a indiqué le ministère.
Deux avions de chasse de l'Escadron de transformation Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne) se sont percutés "lors d'une manœuvre de combat", selon le ministère.
Cette collision a eu lieu "au retour d'une mission de ravitaillement en Allemagne", avait précisé sur X l'armée de l'Air.
Les deux avions se sont écrasés à proximité de la commune de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle). Le pilote du premier Rafale s'est éjecté et a été récupéré légèrement blessé par les secours, mais de vastes recherches avaient été mises en place pour retrouver les occupants du biplace.
Son épave a elle été repérée "plus tard dans l'après-midi" sur la commune d'Harmonville (Vosges), à six kilomètres de Colombey-les-Belles, a indiqué le ministère.
- "Des débris partout" -
"Les enquêtes de sécurité et judiciaires en cours détermineront les causes de cet accident", a-t-il poursuivi.
Le capitaine Sébastien Mabire était pilote de chasse depuis 2013 et instructeur au sein de l'escadron de transformation Rafale 3/4 "Aquitaine" depuis août 2022, a précisé l'armée de l'Air et de l'Espace sur X.
Le lieutenant Matthis Laurens, pilote de chasse breveté en 2021, était affecté sur Rafale au sein du régiment de chasse 2/30 "Normandie-Niémen" depuis novembre 2023 et poursuivait son instruction au sein de l'escadron de transformation Rafale 3/4 "Aquitaine", selon la même source.
Concernant le pilote rescapé, le maire de Colombey-les-Belles, Benjamin Voinot, qui a participé aux recherches, a raconté à l'AFP qu'il s'était éjecté avant le choc et avait atterri en parachute près du stade de sa commune. Un appareil, carcasse encore fumante, a été retrouvé dans une zone forestière.
"Il y avait encore des petites flammes que les pompiers ont arrosées avec de la mousse", a-t-il rapporté.
Alexis Valiton, un agriculteur âgé de 28 ans, a lui aussi participé aux recherches avec les secours après avoir entendu la collision et vu le pilote sortir des nuages en parachute.
"Sur un bon hectare, il y a des débris partout et en mille morceaux, de la tôle, du plastique, des espèces de gros fusibles, il y a de tout..", a-t-il raconté à l'AFP.
Le maire a précisé que le ciel était couvert de gros nuages au moment de la collision. "La visibilité était compliquée", a-t-il dit.
- 200 gendarmes -
L'accident s'est produit à environ 35 km au sud-ouest de Nancy, tout près de la base aérienne de Nancy-Ochey et à la limite du département des Vosges.
Tous les axes routiers entre Colombey-les-Belles, Autreville et Harmonville, deux communes des Vosges ont été bloqués par les gendarmes, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont vu passer dans l'après-midi un véhicule de l'identification criminelle, des hélicoptères et des drones, dans une zone boisée et champêtre dominée par une ligne à haute tension, dont des câbles apparaissent coupés.
Selon le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Meurthe-et-Moselle, 54 pompiers étaient à pied d'œuvre. Deux cents gendarmes d'active et de réserve sont engagés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, des Vosges et de la Meuse, ainsi qu'un hélicoptère et quatre drones, selon la gendarmerie.
- "Trois boules de feu" -
Samuel Gris, adjoint au maire de Thuilley (Meurthe et Moselle), et ancien infirmier dans l'Armée de l'Air, a raconté avoir entendu une explosion. "J'ai levé la tête et j'ai vu un avion en flammes tomber en vrille (...) j'étais stupéfait, démuni, on voit l'avion tomber, on ne peut rien faire".
Karine Legendre, une mère de famille qui circulait en voiture, a raconté à l'AFP avoir "vu trois boules de feu tomber du ciel". "Et après on a vu une immense fumée noire. Ca m'a fait peur, je me suis demandé ce que ça pouvait être".
L'armée a précisé à l'AFP que tous les pilotes concernés étaient de nationalité française.
L'escadron de transformation des Rafale "a pour mission principale la formation des pilotes et des navigateurs des forces armées françaises", précise sur X l'armée de l'Air.
Les accidents impliquant des Rafale sont relativement rares. Un appareil s'est écrasé en Corrèze en 2007, tuant son pilote, et deux autres se sont percutés au large de Perpignan en 2009, faisant un mort.
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