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Le président américain Joe Biden a estimé mardi qu'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait permettre d'éviter une attaque iranienne contre Israël, à l'heure où la communauté internationale redouble de pressions pour éviter un conflit généralisé au Moyen-Orient.
L'Iran a rejeté l'appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces de riposte armée contre Israël, qu'il accuse d'avoir assassiné le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran.
Les pressions internationales se multiplient aussi pour parvenir à un cessez-le feu dans la bande de Gaza, où la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël a fait près de 40.000 morts, selon le mouvement islamiste palestinien.
Joe Biden a estimé mardi qu'un accord sur un cessez-le-feu pourrait dissuader l'Iran, alors que les discussions en vue d'une trêve dans le territoire palestinien doivent reprendre jeudi à la demande des pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte.
"C'est ce que je crois", a-t-il dit, interrogé sur ce scénario, en assurant qu'il "n'abandonnait pas" l'objectif d'un cessez-le-feu bien que les négociations deviennent "difficiles".
Face au risque d'une extension de la guerre, Joe Biden et ses homologues de France, d'Italie, d'Allemagne et du Royaume-Uni avaient appelé lundi Téhéran à "renoncer à ses menaces d'attaque militaire contre Israël".
"La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté", a réagi mardi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Les tensions à travers le Moyen-Orient ont redoublé, depuis le début de la guerre à Gaza, entre Israël d'une part, et d'autre part l'Iran et les groupes armés qu'il soutient, notamment le puissant Hezbollah libanais.
L'Iran et ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen menacent Israël de représailles armées depuis l'assassinat du chef du Hamas et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
- "Aucun lieu sûr" -
Washington avait dit lundi prévoir "une série d'attaques conséquentes" pouvant intervenir dès "cette semaine" de la part de l'Iran et de ses alliés.
"Nous travaillons à la fois à éliminer les menaces et préparer toutes les éventualités afin d'être en mesure d'attaquer là où nous le déciderons", a assuré mardi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, en visite sur une base du nord d'Israël, frontalier du Liban.
L'armée israélienne, en alerte à la frontière nord où les échanges de tirs sont devenus quotidiens avec le Hezbollah, poursuit aussi son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza.
La sous-secrétaire générale de l'ONU, Rosemary Di Carlo, a appelé mardi "toutes les parties" à la désescalade. "Dix mois après le début de la guerre, la menace d'une escalade régionale est plus palpable et plus effrayante que jamais", a-t-elle dit.
Dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, "la situation reste catastrophique pour les civils. Aucun lieu n'est sûr à Gaza, mais les civils continuent à être évacués dans des zones de plus en plus réduites", a ajouté Mme Di Carlo.
La branche armée du Hamas a annoncé mardi avoir tiré deux roquettes sur Tel-Aviv et sa banlieue depuis Gaza, pour la première fois depuis plus de deux mois. Selon l'armée, l'une d'elles est tombée en mer.
Mardi, une frappe israélienne a tué dix membres d'une même famille à Khan Younès, dans le sud du territoire, selon un responsable médical. Seule une petite fille de trois mois a survécu.
Israël a annoncé que ses négociateurs participeraient jeudi à de nouvelles discussions sur une trêve associée à la libération des otages retenus à Gaza.
Ces discussions ont pour cadre un plan en trois phases annoncé le 31 mai par Joe Biden et alors présenté comme émanant d'Israël, qui prévoyait, dans un premier temps, une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas a réclamé dimanche l'application de ce plan, "plutôt que de mener plus de négociations".
- "Moment vital" -
Dans ce contexte très tendu, le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a soulevé un tollé international en priant mardi comme 3.000 fidèles juifs sur le site hautement sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, à l'occasion d'une fête juive.
Les Etats-Unis ont qualifié d'"inacceptable" la prière du ministre dans ce lieu où les non-musulmans sont autorisés à se rendre, mais sans prier. "Cela aussi détourne l'attention de ce qui nous semble être un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu", a déclaré un porte-parole du département d'Etat.
L'ONU, l'Union européenne et Paris ont dénoncé une "provocation". Plusieurs capitales arabes ont également protesté.
Evoquant la guerre à Gaza pendant ce déplacement, le ministre israélien a affirmé qu'il fallait "gagner cette guerre, pas aller à des discussions à Doha ou au Caire".
Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, après l'attaque sur son sol qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
L'offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 39.929 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.
T.Dixon--TFWP