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Le rassemblement de militants "antibassines" a été "extrêmement massif" dans le Poitou et les opposants ne comptent pas "s'arrêter" jusqu'à l'obtention d'un moratoire, ont-il déclaré dimanche après une semaine de mobilisation relativement calme qui a culminé samedi avec une manifestation plus houleuse.
"C'était extrêmement massif. Et nous avons pu réussir nos objectifs qui étaient de demander un moratoire et de visibiliser la filière agro-industrielle, remonter aux sources des problématiques des bassines qui sont l'accaparement par l'agro-industrie", a déclaré Johanne Rabier, du collectif Bassines Non Merci.
"On va pas s'arrêter de toute façon, c'est vital", a-t-elle ajouté.
Dimanche matin, au "Village de l'eau" à Melle (Deux-Sèvres), de nombreux opposants commençaient à plier leur tente et quitter, en voiture ou en auto-stop, le campement de plusieurs milliers de personnes établi depuis mardi, sans aucune présence des forces de l'ordre, a constaté l'AFP.
Leur manifestation contre les "bassines", réserves d'irrigation controversées, a tourné court vendredi après un début d'incendie causé par un lacrymogène dans un champ de paille. Puis, samedi, les militants ont brièvement bloqué un site céréalier sur le port maritime de La Rochelle avant une manifestation rassemblant 6.000 à 10.000 personnes et émaillée de heurts, sans blessés graves.
"On a semé de très belles graines et il y aura un avant et un après Village de l'eau", a assuré Julien Le Guet, porte-parole de Bassines Non Merci. "On n'a jamais été aussi près" d'un moratoire sur les "bassines", veut-il croire.
Après les violences de mars 2023 à Sainte-Soline, le responsable s'est félicité de l'issue de la mobilisation, "sans tomber dans le piège" du syndicat agricole Coordination rurale qui voulait venir "protéger les fermes", un appel finalement peu suivi.
Le syndicat agricole FNSEA s'est lui félicité auprès de l'AFP de la retenue des agriculteurs, à qui elle avait adressé un "appel au calme".
Selon les autorités, neuf personnes ont été légèrement blessées à La Rochelle, et sept interpellées.
Le parquet a indiqué dimanche que six gardes à vues allaient être levées avec trois convocations devant le délégué du procureur pour intrusion dans la zone portuaire, une ordonnance pénale pour rébellion et participation à une manifestation interdite, et enfin convocations devant le tribunal correctionnel, l'une pour intrusion dans un Ehpad, l'autre pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations.
Une dernière garde à vue a été prolongée "car l'individu donne une fausse identité", selon le parquet.
C.Dean--TFWP