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Les forces kurdes traquent jeudi les jihadistes retranchés dans une prison et autour de l'établissement dans le nord-est de la Syrie, dont les autorités ont annoncé la veille avoir repris le contrôle une semaine après l'attaque sanglante du groupe Etat islamique (EI) qui a fait plus de 200 morts.
Les opérations de ratissage à l'intérieur de la prison ont abouti a la découverte "de poches de terroristes" dissimulés dans une section de l'établissement où environ 60 à 90 combattants sont toujours retranchés, ont indiqué dans un communiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS) appelant les récalcitrants à se rendre.
Les FDS, dominées par les Kurdes et fer de lance de la lutte anti-EI en Syrie, avaient déclaré mercredi avoir repris le contrôle total de la prison de Ghwayran, mettant fin à six jours de combats. L'administration autonome kurde contrôle de vastes régions du nord et nord-est de la Syrie.
L'attaque lancée le 20 janvier par l'EI contre cette prison où étaient détenus plusieurs milliers de jihadistes est la plus importante offensive de l'EI depuis sa défaite territoriale en Syrie en 2019 face aux forces kurdes.
Les combattants des FDS, soutenus par la coalition dirigée par les Etats-Unis qui combat l'EI, "ont passé au peigne fin les cellules et les quartiers autour de la prison à la recherche de jihadistes", a indiqué de son côté l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
"Les avions de la coalition ont visé pendant la nuit des combattants de l'EI retranchés dans des zones autour de la prison, tuant au moins sept d'entre eux", selon l'OSDH.
- Crise "loin d'être terminée" -
Pas moins de 151 jihadistes, 53 combattants kurdes et sept civils ont été tués dans les violences à Hassaké depuis le début de l'attaque contre la prison le 20 janvier, selon la même source.
Cet établissement abritait au moins 3.500 jihadistes parmi lesquels au environ 700 mineurs au moment où l'EI avait lancé un assaut avec des camions piégés et des armes lourdes. L'ONU et des organisations de défense des droits humains ont fait également état de centaines de mineurs enfermés dans cette ancienne école reconvertie en centre de détention.
"La reprise de la prison par les forces dirigées par les Kurdes met fin à cette épreuve meurtrière, mais la crise plus large impliquant ces prisonniers est loin d'être terminée", avait estimé mercredi l'ONG Human Rights Watch mercredi.
Les prisonniers qui se sont rendus ont été transférés vers des installations plus sûres, selon les FDS. Les Kurdes réclament en vain depuis des années le rapatriement de quelque 12.000 jihadistes de plus de 50 nationalités -- de pays européens et autres -- détenus dans leurs prisons.
Mais la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier l'ensemble de leurs citoyens détenus dans les prisons et camps sous contrôle des Kurdes, se contentant de rapatriements au compte-gouttes.
Des experts voient dans l'assaut jihadiste une étape vers la résurgence de l'EI, qui s'est replié dans le désert syrien après sa défaite en Syrie et en 2017 en Irak, pays voisin.
N.Patterson--TFWP