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A un mois du premier tour, les candidats de tous bords s'attachent vendredi à rester au plus près des préoccupations des Français, essentiellement la défense du pouvoir d'achat, dans une campagne hors norme toujours sous pression de la guerre en Ukraine.
"Les gens sont serrés à la gorge, aujourd'hui on ne peut pas continuer comme ça", s'est emporté le numéro deux de LFI Adrien Quatennens sur France 2, à propos des prix de l'énergie qui flambent et du pouvoir d'achat.
Avant de rappeler les propositions de Jean-Luc Mélenchon de bloquer les prix des produits de première nécessité et de geler le prix du carburant à 1,4 euro le litre (contre 2 actuellement).
Le candidat Insoumis, le mieux placé à gauche (11%) et en hausse dans les sondages, se rapproche de la candidate de droite Valérie Pécresse et de celui de l'extrême droite Eric Zemmour, au coude-à-coude autour de 11-13%.
- "Grelotter" -
Fustigeant ceux qui prônent de "simplement baisser le chauffage", Adrien Quatennens a estimé qu'il fallait "vraiment être né avec une cuillère d'argent dans la bouche pour tenir ce genre de discours et n'avoir jamais précisément grelotter", rappelant qu'il y avait "12 millions de personnes en France qui vivent dans les passoires thermiques".
Diminuer son chauffage d'un degré constitue une des dix solutions avancées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Une solution également mise en avant par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire qui a appelé les Français "à faire un effort" sur leur consommation.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, en déplacement dans les Hauts-de-France sur le thème du pouvoir d'achat, a estimé que "l'explosion" des prix de l'énergie était "hors de contrôle" et "une urgence", accusant le gouvernement d'inaction.
Celle qui conforte sa deuxième position avec 17-18% dans les sondages, promet que si elle était élue le litre du gazole baisserait de 44 centimes et celui de l'essence de 34 centimes. Sa proposition phare est de ramener de 20% à 5,5% la TVA sur l'électricité, le gaz et les carburants.
- "Guerre dans le porte-monnaie" -
Le sujet du pouvoir d'achat, "déjà présent avant la crise en Ukraine sera encore plus présent" car "on va passer d'une guerre vue à la télé à une guerre vue dans le porte-monnaie" alors que "le prix de l’essence atteint des niveaux absolument délirants", a également souligné, Ian Brossat, porte-parole du candidat communiste, sur Public Sénat.
Il a aussi rappelé que Fabien Roussel demandait que Total verse "zéro dividende" en 2022. Cet argent serait "rendu par l'Etat aux automobilistes français".
L'exécutif a déjà mis en place plusieurs "amortisseurs" face au choc énergétique avec notamment le gel du prix du gaz, une indemnité inflation et prépare un nouveau plan, avec une aide spécifique sur les carburants, comme l'a annoncé le président-candidat Emmanuel Macron, toujours grand favori du scrutin.
- Se faire du "gras" -
"Ca coûte quand même 20 milliards d'euros à la Nation ces mesures", a rappelé le Premier ministre Jean Castex en déplacement dans le Jura. "Nous avons aussi des rentrées fiscales puisqu'elles sont assises sur le renchérissement des prix de l'énergie, je suis très transparent avec vous c'est 4 milliards et demi".
"Entre 20 milliards et 4 milliards et demi, ce n'est pas certain que l'État, comme je le lis parfois, se fasse du gras sur la crise énergétique, c'est bien évidemment le contraire", a-t-il lancé.
A l'heure de mettre un bulletin dans l'urne le 10 avril, les sujets "nationaux" compteront le plus et en premier lieu le pouvoir d'achat, devant la santé et la situation économique du pays qui ravit la 3ème place à la sécurité, selon un sondage BVA pour Orange et RTL. Viennent ensuite les retraites, l'avenir du système social et la sécurité.
Quant au débat particulièrement musclé jeudi entre Eric Zemmour et Valérie Pécresse, Marine Le Pen y a vu "une hormone de croissance de l’abstention".
Les 25 premières minutes de joutes sur TF1/LCI ont réuni au total 5,6 millions de téléspectateurs en moyenne, selon les chiffres de Médiamétrie. La deuxième partie du débat sur LCI, a réuni 1,4 million de téléspectateurs en moyenne.
S.Palmer--TFWP