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Au douzième jour de leur invasion, les forces russes poursuivaient leur siège de Marioupol, le grand port du sud-est de l'Ukraine.
Les lignes de front ont peu évolué au cours des dernières 24 heures, la capitale Kiev restant sous contrôle ukrainien, tout comme Kharkiv (nord-est), malgré d'intenses bombardements russes.
Voici un point de la situation établi à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place et de services d'urgence, ainsi que de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales. Moscou pour sa part communique très peu sur son offensive.
- L'Est -
Kharkiv, à 50 km de la frontière russe, était toujours lundi aux mains des troupes ukrainiennes malgré d'intenses bombardements, selon des observateurs occidentaux. La deuxième ville ukrainienne, frappée de plus en plus fort, est désormais encerclée, de mêmes sources.
Les forces russes mènent aussi une offensive à partir des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk (est), mais l'ampleur de leur avancée restait inconnue.
Les combats ont été intenses autour et à l'intérieur de la ville de Sumy (nord-est), où le gouvernement ukrainien fait état d'un pilonnage russe.
- Kiev et le Nord -
Kiev reste sous contrôle ukrainien, malgré d'importants bombardements. Des observateurs occidentaux ont relevé la présence d'une colonne de centaines de véhicules russes au nord de la capitale, près de l'aéroport de Gostomel.
La ligne de front se trouve désormais à 20 km de Kiev, selon des sources françaises.
D'intenses affrontements ont eu lieu dans les environs de Gostomel, mais la colonne n'a que peu progressé ces derniers jours. Le maire de cette ville a été tué par les forces russes, ont indiqué les autorités locales.
L'Ukraine garde également le contrôle de Tcherniguiv, au nord de Kiev, dont le centre-ville a été pilonné ces derniers jours, tuant de nombreux civils.
L'armée russe semble avoir fait des progrès "minimes" sur le terrain durant le week-end, selon le ministre de la Défense britannique.
- Le Sud -
Les Russes assiègent la ville portuaire de Marioupol, qui résiste toujours. Des tentatives d'évacuation de quelque 200.000 civils ont échoué à plusieurs reprises. Les deux camps se rejettent mutuellement la responsabilité de ces échecs.
La prise de cette cité d'importance stratégique permettrait à la Russie d'effectuer la jonction entre ses forces en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà conquis les villes clés de Berdiansk et de Kherson et menacent désormais Mykolaïv, plus à l'ouest, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass (est).
Odessa, où se trouve le principal port d'Ukraine - sur la mer Noire -, encore aux mains des Ukrainiens, n'a pour l'instant pas été touchée. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de se préparer à bombarder la ville.
- L'Ouest -
L'ouest de l'Ukraine est pour l'instant largement épargné par les combats. Sa plus grande cité, Lviv, est devenue une plaque tournante pour les missions diplomatiques, les journalistes et les Ukrainiens cherchant à se mettre en sécurité ou à fuir dans un pays voisin.
M. Zelensky a affirmé dimanche que des frappes russes avaient détruit l'aéroport de la ville de Vinnytsia, à quelque 200 kilomètres au sud-ouest de Kiev, bien au-delà de l'avant-garde des forces d'invasion.
- Victimes -
La Russie a annoncé mercredi dernier que 498 de ses militaires avaient été tués en Ukraine, selon le premier bilan annoncé de ses pertes dans cette guerre, qui n'a pas été actualisé depuis.
L'Ukraine et des observateurs occidentaux assurent de leur côté que le bilan est très nettement supérieur. Kiev affirme que plus de 11.000 soldats russes ont péri.
L'ONU a déclaré vendredi avoir comptabilisé 364 civils tués en Ukraine, dont 25 enfants, un bilan potentiellement largement sous-évalué.
- Réfugiés -
Quelque 1,7 million de personnes ont déjà fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion de ce pays le 24 février, dont plus de la moitié ont été accueillies en Pologne, selon le dernier comptage du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
W.Knight--TFWP