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L'Ukraine reste au coeur de la campagne présidentielle samedi avec les manifestations prévues contre la guerre menée par la Russie auxquelles participeront l'écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo, qui, comme les autres candidats, critiquent le désormais candidat Emmanuel Macron.
Le chef du parti présidentiel LREM Stanislas Guérini a aussi appelé samedi matin sur LCI à participer à la manifestation à Paris, pour "montrer notre solidarité totale avec le peuple ukrainien", ajoutant que la France continuerait à accueillir des réfugiés et à "livrer des armes" à l'Ukraine.
Sur la même ligne que l'exécutif, Anne Hidalgo a pour sa part prôné sur France 2 "l'unité" et "la livraison des armes en ukraine comme ce qui est fait aujourd'hui car ce qui se joue en Ukraine aujourd'hui c'est aussi notre liberté en Europe".
Yannick Jadot, qui a rencontré vendredi soir l'ambassadeur d'Ukraine en France, Oleg Shamshur, a promis de maintenir la mobilisation et le soutien au peuple ukrainien. Il compte aussi continuer à dénoncer "la complicité" des entreprises qui, comme Total, poursuivent leurs activités en Russie.
Interrogée lors d'un déplacement samedi matin au Grau-du-Roi dans le Gard, Marine Le Pen a pour sa part réitéré son opposition à la livraison d'armes, estimant que "c'est rajouter des armes à la guerre". "C'est sur la diplomatie qu'il faut tout miser" et "réfléchir à des sanctions mais dont je dis qu'elles ne doivent pas avoir comme conséquence l'effondrement économique de notre propre pays", a-t-elle affirmé sans autre précision.
- "Choquant" -
Sur un plan plus politique, elle a qualifié de "choquant" le "mélange des genres entre le président de la République et le candidat" qui a diffusé vendredi une vidéo de campagne filmée dans son bureau à l'Elysée.
"Ca vous choque pas que les moyens de l'Élysée soit mis à disposition du candidat, ça vous choque pas que la lettre de candidature soit publié sur le compte officiel du président de la République française? Moi, ça me choque énormément".
Avant de conclure: "C'est surtout très révélateur, ça démontre qu'Emmanuel Macron, veut rester président le plus longtemps possible et ne souhaite pas, à quasiment aucun moment, être véritablement un candidat".
Comme elle et tout comme le reste de l'opposition, la candidate LR Valérie Pécresse insiste pour que candidat Macron vienne "dans l'arène pour débattre", estimant un débat télévisé "absolument nécessaire". Pour Anne Hidalgo, Emmanuel Macron "n'échappera pas à son bilan. Un bilan qui a fracturé la France".
Le président sortant a assuré, dans sa lettre officialisant jeudi soir sa candidature, que celle-ci permettrait "un débat démocratique important pour la Nation". Dans sa première vidéo de candidat vendredi soir, il a promis qu'il allait s'"expliquer, convaincre, proposer, être attaqué, critiqué, répondre à la controverse".
Mais peut-être pas à l'occasion d'un débat avec tous les autres candidats avant le 10 avril. Pour rester au dessus de la mêlée en capitalisant sur son statut de chef d'Etat et de grand favori du scrutin.
Emmanuel Macron progresse dans les derniers sondages. Il est crédité de 30,5% des intentions de vote, en hausse de 4 points en une semaine, selon une étude Ipsos-Sopra-Steria publiée samedi, et prendrait le large en distançant de 16 points sa rivale la plus proche Marine Le Pen (14,5%).
- "Pas l'exercice le plus utile" -
"Cela fait cinq ans que le président débat avec les Français. Le plus important, c'est le débat avec les Français", a martelé le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt sur FranceInfo. "Je ne suis pas sûr qu'un débat à 12 autour d'une table, avec parfois des choses un peu étonnantes dans les propositions des uns et des autres, soit l'exercice le plus utile", a-t-il ajouté.
Olivier Dussopt a assuré que "les présidents sortants qui se représentaient ne se prêtaient pas en général à ce genre d'exercice".
Même constat pour le délégué général du parti présidentiel En Marche: "Ce qu'il faut éviter, ce sont ces moments de ball-trap où vous avez un président sortant et tous les candidats qui n'auront qu'une obsession (...) créer un moment de confrontation".
"Cela ne permet pas le débat productif, c'est de la confrontation stérile. Donc il faut trouver les formes pour que cette confrontation soit positive", a ajouté Stanislas Guérini sur France Inter.
La liste définitive des candidats sera annoncée lundi par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius à 12H00 dans une vidéo. Dans la dernière liste publiée jeudi par l'institution, il y en avait 11.
Le candidat d'extrême gauche Philippe Poutou a toutefois annoncé vendredi avoir les 500 parrainages d'élus requis, ce qui ferait 12 candidats, comme en 2017.
T.Gilbert--TFWP