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Le journal russe indépendant Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef est le dernier Prix Nobel de la paix, a annoncé vendredi soir la suppression de certains de ses contenus liés à l'Ukraine afin d'éviter des sanctions.
"La loi sanctionnant les +fausses nouvelles+ sur les actions des forces armées russes est entrée en vigueur (...) nous sommes obligés de supprimer de nombreux contenus. Mais nous avons décidé de continuer à travailler", a annoncé le journal.
"Le Parquet général et Roskomnadzor (le régulateur des médias, ndlr) exigent que Novaïa Gazeta et d'autres médias indépendants retirent les contenus décrivant les opérations militaires sur le territoire ukrainien comme une guerre, une agression ou une invasion. Sinon, il y (aura) des amendes énormes et la perspective de la liquidation des médias", a déclaré le journal sur son site.
Pour prendre cette décision, Novaïa Gazeta a effectué un sondage auprès de ses abonnés.
Sur près de 6.500 personnes ayant répondu, 94% ont voté pour "continuer à travailler sous la censure militaire, en répondant aux exigences des autorités", tandis que seulement 6% des sondés se sont exprimés en faveur d'une "suspension du travail de la rédaction jusqu'à la fin de l'opération spéciale".
Le Parlement russe a adopté vendredi de lourdes sanctions pénales en cas de distribution d'"informations mensongères sur l'armée". Des peines pouvant aller jusqu'à quinze ans de prison sont prévues en cas de propagation d'informations visant à "discréditer" les forces armées.
Cette loi doit désormais être signée par le président Vladimir Poutine pour entrer en vigueur.
L.Davila--TFWP