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Emmanuel Macron s'est adressé aux Français mercredi soir sur la guerre en Ukraine, les assurant qu'il ferait tout pour les "protéger" des conséquences du conflit, reconnaissant que cette crise venait "percuter" la campagne présidentielle à 39 jours du scrutin.
Lors d'une allocution télévisée, le chef de l'Etat a déclaré que la France se "tenait" aux côtés de l'Ukraine, sept jours après le début de l'invasion russe que "nous avons tout fait pour éviter". Il a salué le fait que la France et ses alliés aient "pris de manière rapide et proportionnée des sanctions à l'égard de la Russie" tout en affirmant que "nous ne sommes pas en guerre contre la Russie".
"La Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur", "cette guerre n'est pas un conflit entre l'Otan et la Russie" et "encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge", a-t-il ajouté accusant le président russe Vladimir Poutine d'être le "seul" à avoir provoqué la guerre.
Le président Macron a encore dit vouloir oeuvrer pour donner plus d'indépendance à la France et à l'Europe notamment en matière de défense et énergétique. Il a aussi mis en garde les Français contre les conséquences de ce conflit, évoquant l'arrivée de réfugiés ukrainiens sur le territoire ou encore l'impact sur la croissance économique et les prix de l'énergie disant qu'il n'aurait qu'"une boussole, vous protéger".
En réaction, la candidate d'extrême droite Marine Le Pen a estimé sur Twitter que "Emmanuel Macron incarne autant qu'il constate les politiques qui ont affaibli la France et l'Europe".
De son côté, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a affirmé sur LCI qu'"il y a des gens qui poussent à la guerre et je veux être celui qui pousse à la paix", saluant la "prudence" du président mais regrettant qu'il ne propose pas par exemple "le blocage" des prix.
Avec cette allocution solennelle, le chef de l'Etat reste au-dessus de la mêlée dans ses fonctions régaliennes - il avait présidé dans la matinée un nouveau conseil de défense -, mais il n'a toujours pas officialisé sa candidature.
Parlant de la campagne en cours, il a admis que la guerre "vient percuter notre vie démocratique" mais que le débat aurait bien lieu alors que l'opposition craint de voir les sujets nationaux, comme le pouvoir d'achat ou la santé, éclipsés par la crise internationale.
Plusieurs candidats dont Marine Le Pen ont de nouveau dit craindre que les Français soient privés de débats.
"Il va falloir qu’il prenne son autre casquette de candidat à la présidentielle parce qu'il doit un bilan aux Français", a déclaré Mme Le Pen lors d'une visite au Salon de l'agriculture.
Car à 39 jours du scrutin, le plus grand flou entoure la manière dont il annoncera aux Français son souhait de briguer un second mandat. Emmanuel Macron doit aussi envoyer au Conseil constitutionnel avant vendredi 18h00 une déclaration de patrimoine et une lettre indiquant son consentement à être candidat.
- Taubira jette l'éponge -
Loin des champs de bataille, cette "drôle de campagne" présidentielle compte une candidate de moins. Figure et , Christiane Taubira a mis "un terme à un inutile suspense" en se retirant à la mi-journée de la course à l'Elysée.
L'ancienne ministre de la Justice de François Hollande, créditée dans les derniers sondages de seulement 2% des intentions de vote, ne comptait que 181 signatures d'élus, très loin des 500 requises, selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel.
La Guyanaise de 70 ans a fustigé dans son discours le "délitement de notre démocratie", critiquant les partis "qui n’en finissent pas d’agoniser", "boudés par leurs militants", "délaissés par leur électorat" et qui "n’ont plus que leur capacité de nuisance".
Plusieurs de ses rivaux de gauche dont l'écologiste Yannick Jadot lui ont aussitôt tendu la main assurant qu'elle serait "bienvenue" chez eux.
Christiane Taubira s'était lancée tardivement, le 15 janvier, dans la course à l'Elysée avec l'ambition de rassembler une gauche divisée.
Fin janvier, elle était sortie vainqueure de la Primaire populaire, une initiative citoyenne inédite avec près de 400.000 votants. Mais les principaux candidats de gauche avaient refusé de faire union, l'accusant même d'ajouter de la confusion à la division de sa famille politique avec une "candidature de plus".
- Raffarin soutient Macron -
A droite, passe difficile pour Valérie Pécresse. Elle accuse une baisse dans les sondages, qui la placent souvent derrière ses rivaux d'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour. La candidate LR n'a toujours pas reçu le soutien officiel de l'ancien président Nicolas Sarkozy, qui selon plusieurs médias ne se prive pas de la critiquer en privé.
Et mercredi, c'est même Jean-Pierre Raffarin, ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac (2002-2005), qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron.
"Je pense que Valérie Pécresse n'a pas cette capacité aujourd'hui d'être un barrage à l'extrême droite" et d'être au second tour, a argumenté sur LCI M. Raffarin, qui a quitté LR depuis plusieurs années.
Faux, a affirmé Valérie Pécresse qui s'est posée mercredi soir sur France 5 comme la seule "vraie alternance à Emmanuel Macron" capable de le battre.
S.Rocha--TFWP