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Fin de l'aventure présidentielle pour Christiane Taubira, passe difficile à droite pour Valérie Pécresse: la campagne électorale se poursuit mercredi dans l'attente de l'officialisation de la candidature d'Emmanuel Macron, qui doit s'exprimer en soirée sur la guerre en Ukraine.
Loin des champs de bataille, cette "drôle de campagne" présidentielle compte une candidate de moins. Figure et électron libre de la gauche, Christiane Taubira a mis "un terme à un inutile suspense" en se retirant à la mi-journée de la course à l'Elysée.
L'ancienne ministre de la Justice de François Hollande, créditée dans les derniers sondages de seulement 2% des intentions de vote, ne comptait que 181 signatures d'élus, très loin des 500 requises, selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel.
- "Délitement" de la démocratie -
La Guyanaise de 70 ans a également fustigé dans son discours le "délitement de notre démocratie" et la "fracture" entre les institutions et les citoyens, critiquant les partis "qui n’en finissent pas d’agoniser", "boudés par leurs militants", "délaissés par leur électorat" et qui "n’ont plus que leur capacité de nuisance".
Christiane Taubira s'était lancée tardivement, le 15 janvier, dans la course à l'Elysée avec l'ambition de rassembler une gauche divisée.
Fin janvier, elle était sortie vainqueure de la Primaire populaire, une initiative citoyenne inédite avec près de 400.000 votants. Mais les principaux candidats de gauche avaient refusé de faire union, l'accusant même d'ajouter de la confusion à la division de sa famille politique avec une "candidature de plus".
Sept jours après le début de l'invasion russe en Ukraine, le chef de l'Etat reste pour sa part au-dessus de la mêlée dans ses fonctions régaliennes de chef des armées. Il a présidé en matinée un nouveau conseil de défense. Et fera une nouvelle allocution solennelle à 20h00.
"Il n'y aura pas de déclaration de candidature ou d'expression sur la campagne présidentielle dans cette allocution bien évidemment", a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres.
"Il y aura une campagne, il y a aura un débat démocratique, il est important", a-t-il ajouté, répondant aux craintes de l'opposition de voir les sujets nationaux, comme le pouvoir d'achat ou la santé, éclipsés par les crises internationales.
Mais pour la candidate RN Marine Le Pen, "il va falloir qu’il prenne son autre casquette de candidat à la présidentielle parce qu'il doit un bilan aux Français".
"Si le président de la République, par stratégie, essaie de passer au-dessus des réponses qu’il doit aux Français sur ces sujets, il commet une véritable erreur et il est déconnnecté de l'attente forte du peuple", a-t-elle estimé, lors d'une visite au Salon de l'agriculture.
Emmanuel Macron doit envoyer au Conseil constitutionnel avant vendredi 18h00 une déclaration de patrimoine et une lettre indiquant son consentement à être candidat. A 39 jours du scrutin, le plus grand flou entoure la manière dont il annoncera aux Français son souhait de briguer un second mandat.
A droite, passe difficile pour Valérie Pécresse. Elle accuse une baisse dans les sondages, qui la placent souvent derrière ses rivaux d'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour. La candidate LR n'a toujours pas reçu le soutien officiel de l'ancien président Nicolas Sarkozy, qui selon plusieurs médias ne se prive pas de la critiquer en privé.
- Raffarin vote Macron -
Et mercredi matin, c'est même Jean-Pierre Raffarin, ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac (2002-2005), qui apporte son soutien à Emmanuel Macron, "le plus jeune et le plus expérimenté" et qui, selon lui, "a tout en mains pour réussir son second mandat".
"Je pense que Valérie Pécresse n'a pas cette capacité aujourd'hui d'être un barrage à l'extrême droite et donc, par sécurité, il est clair que ceux qui veulent un barrage à l'extrême droite ont à voter Macron", a argumenté sur LCI M. Raffarin, qui a quitté LR depuis plusieurs années.
Plusieurs figures LR avaient rejoint le camp présidentiel après sa victoire en 2017. Les deux Premiers ministres de son quinquennat, Edouard Philippe et Jean Castex, sont d'anciens Républicains, tout comme ses ministres de l'Economie Bruno Le Maire ou de l'Intérieur Gérald Darmanin, deux poids lourds du gouvernement.
Transfuges aussi à l'extrême droite. Marine Le Pen s'est dite mardi soir sur BFMTV "convaincue" que sa nièce Marion Maréchal allait rejoindre la campagne de son rival Eric Zemmour.
"Ca m'attriste personnellement et ça me plonge dans un abîme de perplexité politiquement" car "je suis la seule à pouvoir gagner face à Emmanuel Macron", a-t-elle affirmé, en s'appuyant sur les intentions de vote qui la donnent autour de 17%, en seconde position derrière le président sortant (autour de 25-27%).
X.Silva--TFWP