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Il regrette "la "symbolique": Jean-Michel Blanquer a fait amende honorable, mardi, d'avoir passé ses vacances à Ibiza alors que se décidait le protocole sanitaire dans les écoles, une nouvelle épreuve pour la majorité en vue de la présidentielle à laquelle Arnaud Montebourg va définitivement renoncer.
"Il se trouve que le lieu que j'ai choisi, j'aurais dû en choisir sans doute un autre. La symbolique, je la regrette", a lancé le ministre de l'Education nationale lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.
Il a reconnu dans la soirée sur TF1 "peut-être un peu une erreur", ajoutant toutefois refuser de servir de "bouc-émissaire" à ses détracteurs. Il a souligné qu'avoir défendu "l'école ouverte" l'avait exposé à "beaucoup d'adversité.
Depuis lundi soir, l'opposition déplore "une image désastreuse" après les révélations de Mediapart quant aux vacances de M. Blanquer juste avant la rentrée scolaire.
Cinq jours seulement après la mobilisation massive des enseignants, l'affaire tombe mal pour la majorité à l'approche de la présidentielle, d'autant qu'elle a fait de l'éducation l'un des principaux marqueurs de son quinquennat.
Le Premier ministre Jean Castex a pris la défense de son ministre, estimant que l'appareil d'Etat avait "fonctionné". Mais le soutien est loin d'être unanime au sein de la majorité présidentielle.
Se rendre, en pleine crise sanitaire et au moment d'annoncer un nouveau protocole controversé dans les écoles, sur une île associée à la fête et la jet-set, "ce n'est pas le truc le plus malin du monde, alors qu'il a l'un des plus gros bilans en cinq ans", soupire un membre du gouvernement.
"Le problème c'est Ibiza: dans notre inconscient on l'imagine aux manettes (d'une platine) et en train de danser", critique une cadre de la majorité.
Selon une source au sein de l'exécutif corroborant une information de Politico, le directeur de cabinet du Premier ministre, Nicolas Revel, avait déconseillé à M. Blanquer de se rendre aux Baléares au vu du contexte.
L'épisode pourrait-il sceller le sort de M. Blanquer alors qu'une nouvelle grève se profile à l'horizon?
"Tout dépend de la manif de jeudi, la mobilisation qui va donner le +la+", a répondu mardi à l'AFP une source au sein de l'exécutif, disant en outre ne pas noter "un soutien appuyé du gouvernement" à M. Blanquer, pourtant proche de Brigitte Macron.
La manifestation n'a en tout cas pas reçu l'autorisation du préfet de Paris qui affirme que la déclaration a été déposée trop tard.
- Montebourg renonce -
A gauche, LFI a appelé à la démission, à l'unisson du candidat écologiste Yannick Jadot qui dénonce le "mépris" et l'"irresponsabilité" du ministre, quand Anne Hidalgo préfère s'attaquer à Emmanuel Macron, selon elle "responsable de cette situation".
A droite, on raille "une image désastreuse au moment même où les parents et enseignants se débattent avec un protocole inapplicable", a commenté la députée LR Annie Genevard tandis que Marine Le Pen a brocardé "la désinvolture" du ministre.
La polémique pourrait-elle être éclipsée par le retrait du jour, celui d'Arnaud Montebourg? Le chantre de la "remontada", largué dans les sondages, doit annoncer mardi ou mercredi dans une vidéo qu'il quitte la course à l'Elysée, selon ses proches, sans pour autant se rallier à l'un de ses (ex-)concurrents, après une campagne qui n'aura jamais vraiment décollé.
- "Jumeaux" -
Le pataquès Blanquer intervient inopportunément à la veille du discours qu'Emmanuel Macron doit prononcer mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg.
Voulu à l'Elysée comme l'un des temps forts de la présidence française semestrielle de l'UE, mais aussi de la future campagne du chef de l'Etat en vue de sa réélection, le discours donne aussi l'occasion à ses opposants de se positionner sur ce sujet clivant.
L'écologiste Yannick Jadot, eurodéputé depuis 2019, sera dans l'hémicycle strasbourgeois. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont, eux, présenté dès mardi leur propre vision de l'UE.
La première a fustigé "les jumeaux Macron-Pécresse", des "européistes" auxquels elle oppose son projet "d'une alliance européenne des nations".
Valérie Pécresse était la première invitée d'une nouvelle émission politique sur BFM-TV, présentée par Jean-Jacques Bourdin, qui est visé par une enquête pour agression sexuelle. La candidate LR a conditionné sa participation à un "propos introductif" concernant cette affaire, ce qui a été accepté par la chaîne, a assuré son entourage.
bur-arz-pab-ib/cg/or
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