The Fort Worth Press - Aung San Suu Kyi ou le destin tumultueux de la Birmanie

USD -
AED 3.67298
AFN 73.973024
ALL 94.435692
AMD 398.985484
ANG 1.792566
AOA 914.497529
ARS 1046.276101
AUD 1.593875
AWG 1.8
AZN 1.689851
BAM 1.878924
BBD 2.008339
BDT 121.095382
BGN 1.877865
BHD 0.376917
BIF 2942.798136
BMD 1
BND 1.352769
BOB 6.872964
BRL 6.036199
BSD 0.994596
BTN 86.08704
BWP 13.843656
BYN 3.255036
BYR 19600
BZD 1.997963
CAD 1.43289
CDF 2835.000125
CHF 0.905785
CLF 0.036378
CLP 1003.779945
CNY 7.27145
CNH 7.277815
COP 4310.45
CRC 499.654152
CUC 1
CUP 26.5
CVE 105.933384
CZK 24.128009
DJF 177.12131
DKK 7.15836
DOP 61.022941
DZD 134.691133
EGP 50.314602
ERN 15
ETB 124.70473
EUR 0.959385
FJD 2.31275
FKP 0.823587
GBP 0.810075
GEL 2.850194
GGP 0.823587
GHS 15.0503
GIP 0.823587
GMD 72.498351
GNF 8597.089477
GTQ 7.676123
GYD 208.10076
HKD 7.788555
HNL 25.317866
HRK 7.379548
HTG 129.838315
HUF 395.805032
IDR 16202.6
ILS 3.543915
IMP 0.823587
INR 86.420499
IQD 1303.007013
IRR 42087.505244
ISK 139.960209
JEP 0.823587
JMD 156.766675
JOD 0.709301
JPY 155.791505
KES 129.25021
KGS 87.449873
KHR 4007.070736
KMF 479.150008
KPW 900.000111
KRW 1434.634977
KWD 0.30822
KYD 0.828898
KZT 521.173984
LAK 21711.01931
LBP 89070.620899
LKR 295.80171
LRD 195.945816
LSL 18.54339
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.898528
MAD 9.985109
MDL 18.629853
MGA 4662.266671
MKD 59.037174
MMK 3247.960992
MNT 3398.000107
MOP 7.977616
MRU 39.407447
MUR 46.470116
MVR 15.405041
MWK 1724.740852
MXN 20.580298
MYR 4.440502
MZN 63.89843
NAD 18.543568
NGN 1550.389965
NIO 36.597666
NOK 11.27638
NPR 137.736148
NZD 1.76347
OMR 0.384936
PAB 0.99463
PEN 3.715577
PGK 4.050263
PHP 58.402011
PKR 277.304788
PLN 4.077145
PYG 7884.333646
QAR 3.625935
RON 4.773898
RSD 112.351044
RUB 98.518888
RWF 1394.452931
SAR 3.751679
SBD 8.468008
SCR 14.615119
SDG 600.999994
SEK 10.983501
SGD 1.353365
SHP 0.823587
SLE 22.74977
SLL 20969.49992
SOS 568.444918
SRD 35.105012
STD 20697.981008
SVC 8.703045
SYP 13001.999985
SZL 18.539369
THB 33.819867
TJS 10.841772
TMT 3.5
TND 3.180067
TOP 2.342105
TRY 35.653401
TTD 6.754731
TWD 32.740503
TZS 2507.501708
UAH 41.911885
UGX 3675.20996
UYU 43.731386
UZS 12914.909356
VES 55.230623
VND 25175
VUV 118.722008
WST 2.800827
XAF 630.17648
XAG 0.032389
XAU 0.000363
XCD 2.70255
XDR 0.766349
XOF 630.167399
XPF 114.575027
YER 248.999928
ZAR 18.49189
ZMK 9001.207555
ZMW 27.675784
ZWL 321.999592
  • AEX

    3.5700

    918.18

    +0.39%

  • BEL20

    -3.4100

    4264.74

    -0.08%

  • PX1

    73.0400

    7843.71

    +0.94%

  • ISEQ

    -17.8700

    9908.71

    -0.18%

  • OSEBX

    8.9100

    1494.23

    +0.6%

  • PSI20

    -14.4500

    6554.27

    -0.22%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -37.0200

    3126.87

    -1.17%

  • N150

    3.3800

    3381.03

    +0.1%

Aung San Suu Kyi ou le destin tumultueux de la Birmanie

Aung San Suu Kyi ou le destin tumultueux de la Birmanie

Aung San Suu Kyi, condamnée lundi à quatre ans de détention supplémentaires, incarne le destin tumultueux de la Birmanie: icône de la démocratie, puis paria à l'international avec le drame des Rohingyas, elle est redevenue une proie impuissante dans les griffes des généraux.

Taille du texte:

Renversée par l'armée en février 2021 et déjà condamnée à de la prison en décembre, l'ex-dirigeante, âgée de 76 ans, risque au terme de son procès des décennies de détention.

Elle a passé près de 15 ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires. Confinée dans sa maison au bord d'un lac à Rangoun, elle s'adressait alors à des centaines de partisans réunis de l'autre côté de la clôture de son jardin.

Aujourd'hui, sa situation est radicalement différente. Tenue au secret dans la capitale Naypyidaw, ses contacts avec l'extérieur se limitent à de brèves rencontres avec ses avocats.

La junte, bien décidée à la faire définitivement taire, l'a inculpée d'une multitude d'infractions (sédition, corruption, fraude électorale...); beaucoup de ses proches ont été arrêtés, condamnés pour certains à de lourdes peines.

"Je ne crois pas en l'espoir, je ne crois que dans le travail (...) L'espoir seul ne nous mène nulle part", confiait-elle à l'AFP en 2015.

Quelques mois plus tard, son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), remportait un scrutin historique et Suu Kyi était propulsée à la tête de l'exécutif.

Une position qu'elle aurait dû conserver après le triomphe de la LND aux législatives de 2020, si les généraux n'en avaient pas décidé autrement.

- "Fille de mon père" -

La vie d'Aung San Suu Kyi a toujours côtoyé le drame. En 1947, son père, héros de l'indépendance, est assassiné. Elle n'a que deux ans et vit ensuite longtemps en exil, en Inde puis en Grande-Bretagne, l'ex-puissance coloniale.

Elle y mène la vie d'une femme au foyer, mariée à un universitaire d'Oxford, Michael Aris, avec qui elle a deux enfants.

En 1988, elle rentre en Birmanie au chevet de sa mère et surprend tout le monde en décidant de s'impliquer dans le destin de son pays, en pleine révolte contre le régime militaire.

"Je ne pouvais pas, en tant que fille de mon père, rester indifférente", lance-t-elle lors de son premier discours.

La répression de 1988 fait quelque 3.000 morts, mais marque la naissance de l'icône pour tout un peuple écrasé par la dictature depuis 1962.

Autorisée à former la LND, elle est rapidement placée en résidence surveillée et assiste, enfermée, à la victoire de son parti aux élections de 1990, un résultat que la junte refuse de reconnaître.

En 1991, Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la paix mais ne peut se rendre à Oslo. Elle attendra plus de 20 ans pour venir le chercher.

Quelques années plus tard, son mari, resté au Royaume-Uni, meurt d'un cancer sans qu'elle puisse lui dire adieu.

Après près de 15 ans de résidence surveillée, elle est libérée en 2010 et entre au Parlement deux ans plus tard dans la foulée de l'autodissolution de la junte. La victoire de son parti en 2015 lui donne les clés du gouvernement.

- Rupture à l'international -

Rapidement, l'image de l'icône se fendille à l'international.

Certains lui reprochent sa conception autocratique du pouvoir, piégée par sa "position de quasi-princesse adulée dans son pays", commente le politologue Nicholas Farrelly.

Elle est aussi obligée de composer avec les militaires toujours puissants. En 2017, quelque 750.000 musulmans rohingyas fuient les exactions de l'armée et de milices bouddhistes, un drame qui vaut à la Birmanie d'être accusée de "génocide" devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

Suu Kyi ne condamne pas les généraux. Pire, elle défend en personne son pays devant la Cour, niant "toute intention génocidaire".

Mais la victoire de son parti aux législatives de 2020 inquiète les militaires. Elle est renversée.

Enfermée, réduite au silence, "Mère Suu" a peu d'influence sur la Birmanie d'aujourd'hui. De nombreux jeunes ont même renoncé à la non-violence, un de ses principes, et mènent des opérations de guérilla contre la junte.

"La gouvernance de Suu Kyi contient forcément des ratés", relève Sophie Boisseau du Rocher, de l'Institut français des relations internationales. "Mais elle a permis un appel d'air qui donne aujourd'hui au peuple la force de résister".

S.Rocha--TFWP