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Au moins seize personnes sont mortes au passage du cyclone Sitrang dans le sud du Bangladesh où un million d'habitants avaient été évacués des régions de basses terres, ont indiqué les autorités mardi.
Quatorze personnes ont péri la plupart victimes de chutes d'arbres, et deux autres dans le naufrage d'un bateau sur la rivière Jamuna, dans le nord du pays, a déclaré à l'AFP Jebun Nahar, responsable gouvernementale.
"Nous n'avons pas encore reçu tous les rapports sur les dommages" du cyclone, a-t-elle précisé.
Sitrang a touché l'île de Bhola, dans le sud du pays, à 21H00 lundi (15H00 GMT) avant de s'affaiblir tôt mardi et de prendre la direction de l'État de Meghalaya, dans le nord-est de l'Inde, a déclaré à l'AFP Bazlur Rashid, un responsable météorologique.
Les responsables des services météorologiques craignaient que le cyclone ne provoque une onde de tempête de trois mètres de haut. Ce risque ne s'est toutefois pas matérialisé.
- Ecoles fermées -
Dans la région de Barisal, la plus touchée, des pluies et des vents violents ont dévasté de nombreuses cultures maraîchères, a déclaré à l'AFP Aminul Ahsan, l'administrateur du district régional.
Les écoles ont été fermées dans tout le sud et le sud-ouest du pays.
Des arbres ont été déracinés jusque dans la capitale Dacca, pourtant située à des centaines de kilomètres de la tempête.
Dès lundi, "environ un million de personnes" des régions des basses terres, des îles et des berges des rivières avaient été évacuées et installées dans des milliers d'abris situés dans des immeubles où elles ont passé la nuit, a déclaré à l'AFP le secrétaire du ministère de la Gestion des catastrophes, Kamrul Ahsan.
Et mardi matin, beaucoup rentraient chez eux, a-t-il ajouté.
Les autorités ont déclaré avoir parfois dû persuader des villageois réticents à l'idée de quitter leurs habitations.
- 10 millions d'habitants privés d'électricité -
Quelque 10 millions de personnes n'avaient pas de courant dans les 15 districts côtiers du pays depuis lundi, a indiqué un responsable de la division de l'électricité.
Dans l'île de Maheshkhali, dans le sud du Bangladesh, le cyclone a déraciné de nombreux arbres et entraîné aussi des coupures d'électricité et de télécommunications.
"La puissance du vent était telle que nous n'avons pas pu dormir cette nuit, de peur que nos maisons ne soient détruites", a raconté mardi Tahmidul Islam, 25 ans, un habitant de Maheshkhali.
"Des serpents sont entrés dans de nombreuses maisons", beaucoup ont été inondées, a ajouté le jeune homme.
Environ 33.000 réfugiés rohingyas sur l'île de Bhashan Char, exposée aux tempêtes, dans le golfe du Bengale, ont reçu l'ordre de ne pas sortir et aucune victime ni aucun dommage n'y ont été signalés, selon les autorités.
Le Bangladesh, pays d'environ 170 millions d'habitants, est classé parmi les pays les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes depuis le début du siècle, selon l'Onu.
Dans l'État indien voisin du Bengale occidental, des milliers de personnes ont été évacuées lundi vers une centaine de centres de secours, ont indiqué des responsables, ajoutant qu'aucun dommage n'avait été signalé et que la population rentrait chez elle mardi.
Selon les scientifiques, il est probable que le réchauffement climatique rende les cyclones plus intenses et plus fréquents dans les pays d'Asie du Sud, bordés par le golfe du Bengale, mais les procédures d'évacuation se sont aussi grandement améliorées grâce à des prévisions plus précises.
L'an dernier, plus d'un million de personnes ont été évacuées le long de la côte est de l'Inde avant que le cyclone Yaas ne s'abatte sur la région avec des rafales de vent de 155 km/h, équivalent à un ouragan de catégorie 2.
En 2020, le cyclone Amphan, le deuxième "super cyclone" jamais enregistré dans le golfe du Bengale, a fait plus de 100 morts au Bangladesh et en Inde et plusieurs millions de sinistrés.
A.Nunez--TFWP