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Les autorités allemandes et polonaises ont déclaré lundi soupçonner une algue toxique d'être largement responsable de la mort de plus de 100 tonnes de poissons dans le fleuve Oder qui traverse les deux pays.
"Les examens conduits jusqu'à présent ont confirmé la présence d'algues" toxiques "prymnesium parvum", a indiqué le vice-ministre polonais de l'Environnement, Jacek Ozdoba, sur Twitter.
Côté allemand, les derniers résultats de "l'Institut Leibniz et de l'université de Vienne confortent le soupçon que le développement en masse d'une algue toxique pourrait être responsable de la mort des poissons", a renchéri un porte-parole du ministère de l'Environnement allemand, Andreas Kübler, lors d'une conférence de presse régulière à Berlin.
Le porte-parole a toutefois souligné que les causes expliquant une mort aussi massive des poissons et des moules étaient "multiples".
La micro-algue incriminée, appelée aussi "algue dorée", est fréquente dans les estuaires et se développe normalement dans les eaux saumâtres à la teneur en sel moindre que la mer.
Si elle a pu proliférer à ce point dans les eaux douces de l'Oder, cela indique une salinité anormale du fleuve, qui pourrait avoir des causes industrielles, a pointé le porte-parole.
Le niveau élevé de sel peut aussi avoir été favorisé par le faible niveau des eaux et les températures élevées, selon les experts.
Berlin et Varsovie s'efforcent d'établir la cause de cette pollution massive de l'Oder, dont l'ampleur a été révélée à la mi-août.
Des deux côtés, on a très tôt soupçonné des substances chimiques d'avoir joué un rôle. La ministre polonaise de l'Environnement, Anna Moskwa, avait toutefois précisé par la suite qu'"aucun des échantillons testés jusqu'à maintenant" n'avait "montré des substances toxiques".
Le désastre a quelque peu tendu les relations entre les deux pays. L'Allemagne a ainsi accusé la Pologne d'avoir tardé à l'informer sur l'étendue de la pollution.
Samedi, Anna Moskwa a elle mis en garde contre "un nouveau fake news diffusé en Allemagne", après que la ministre de l'Environnement du Brandebourg eut émis l'hypothèse de pesticide dans l'eau.
La ministre polonaise a fait un parallèle avec des déclarations antérieures des autorités de ce Land selon lesquelles des traces de mercure avaient été repérées dans l'eau, affirmation qui ne s'était pas vérifiée.
En Pologne, le gouvernement s'est retrouvé sous le feu des critiques pour ne pas avoir pris de mesures rapides.
Les premiers signalements de la mort massive de poissons dans l'Oder ont été faits par des habitants et des pêcheurs à la ligne polonais dès le 28 juillet.
Ces dernières années, l'Oder était connu pour être un fleuve relativement propre, avec environ 40 espèces de poissons y vivant.
L.Holland--TFWP