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Les pompiers des Landes et de Gironde, où est arrivée Elisabeth Borne, continuaient jeudi à affronter des "conditions climatiques extrêmes" dans leur lutte contre le feu, alors que les brasiers se multiplient en France dans des forêts desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Selon l'Elysée, Emmanuel Macron "reste très mobilisé et suit la situation des incendies de près". Il a par ailleurs tweeté en évoquant les personnes sinistrées : "Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l’être, puis reconstruire : personne ne sera oublié".
6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, 10.000 personnes évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Sur la D110, l’unique route ouverte à la circulation, plus à l’est, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
- "On se croirait en Californie" -
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c’est gigantesque… pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait les yeux cernés à l’AFP Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là on se fait déborder de partout. Personne ne peut s’attendre à ça".
La sécheresse qui sévit toujours sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, 35 à 39 degrés sont attendus, localement jusqu'à 40 degrés en Nouvelle-Aquitaine, mais le reste du pays n'est pas épargné avec 31 à 36 degrés sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA.
En tout, plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, ou plutôt de l’ordre de 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l’image d’autres pays comme l’Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
En Gironde et dans les Landes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d’eau".
La Pologne a annoncé qu’elle allait envoyer dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, après l’appel à l’aide lancé par la France.
Le ministre a par ailleurs dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé à ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu’il allait "entrer en contact avec (son ) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
X.Silva--TFWP