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Le bilan s'aggrave en Gironde où deux incendies, des "feux compliqués" qui progressent toujours, ont déjà ravagé près de 2.700 hectares de pins mercredi, sur fond de nouvelle vague de chaleur dans le sud de la France.
"Devant l’ampleur des feux de forêts en Gironde", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendrait sur place à 18H30, "auprès des sapeurs pompiers et des élus". "Des milliers d’autres hectares sont encore menacés, nous sommes pleinement mobilisés", a-t-il écrit sur Twitter.
Sept départements du Sud-Ouest, la Drôme et l'Ardèche, étaient mercredi en vigilance orange canicule.
Le numéro vert "canicule" - 0800.06.66.66 - a été réactivé.
En Gironde, les pompiers combattent depuis mardi après-midi deux incendies distincts dans des forêts de pins, l'un à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux où 1.500 hectares ont déjà brûlé, et un second à La Teste-de-Buch, qui a dévoré 1.200 hectares, près de la dune du Pilat, exceptionnellement fermée au public.
"On a deux feux compliqués", avec un "vent tournant sur les deux sites qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif. De plus, à la Teste, c’est du sable, c’est complexe en terme de circulation", a expliqué à l'AFP le commandant des pompiers Matthieu Jomain avant de résumer: "on a de longues heures devant nous".
Les feux sont alimentés "par une végétation sèche, notamment les sous-bois. Evidemment, la chaleur n'aide pas", avait estimé la préfète de Gironde Fabienne Buccio lors d'un point presse sur place.
Des investigations judiciaires sont en cours pour déterminer l'origine des deux incendies. Si à Landiras, elle est pour l'heure indéterminée, à La Teste-de-Buch, "c’est vraiment un accident ou une panne de camion, un camion qui a pris feu en tout cas", a indiqué la préfète lors d'un point de situation dans l'après-midi.
- "Ça fait mal au coeur" -
Dans la nuit, 6.000 personnes logeant dans cinq campings de la zone très touristique du Pilat ont été évacuées au parc des expositions de la Teste-de-Buch.
Si de nouvelles évacuations ne sont pas à prévoir dans l'immédiat, les autorités ont déjà "pré-alerté des habitations, d’autres campings" ainsi que "des habitants, du côté de la base militaire de Cazaux notamment", selon la préfète.
Sur place, sous une chaleur de plomb et sans possibilité de douche, la solidarité s'organise pour venir en aide aux déplacés de la nuit qui ont pour la plupart laissé leurs affaires dans leurs tentes et caravanes.
"On voit ça a la TV et on se dit que ça ne va jamais nous arriver, et puis forcément quand ça nous arrive, ça fait un peu bizarre. Les cris des gens (...) l'odeur de la fumée tout ça, c'est flippant", raconte à l'AFP Pascal Cordonnier, touriste évacué venu de Troyes.
"Ils peuvent quitter les lieux où ils sont hébergés mais pas retourner dans leur camping. Ils ne bougeront pas jusqu’à demain au moins (...) l'enjeu est trop risqué", a insisté la préfète.
Pour la mairie, aidée de la protection civile et de la "solidarité" des communes voisines, il s'agit donc de "trouver des solutions pour loger les gens chez l'habitant". "Certains proposent une chambre, ou leur jardin pour planter les tentes", explique Bruno Pastoureau, adjoint à l'éducation du maire de La Teste de Buch.
"Voir notre forêt qui brûle, ça fait mal au coeur", soupire-t-il.
Entre 700 et 800 sapeurs-pompiers sont engagés, aidés de "10 moyens aériens, soit à peu près la moitié de ce que compte la France", et des "colonnes de renfort arrivent", selon la préfète.
La préfecture de la Gironde avait placé mardi le département en vigilance orange feu de forêts (vigilance "élevée"/niveau 3 sur 5), "au vu des conditions météorologiques".
Météo-France s'attend à un nouvel épisode caniculaire, le deuxième en un mois, d'une durée "de huit à dix jours", avec un pic probablement "entre samedi et mardi" 19 juillet.
En Ile-de-France, la préfecture de police a décidé de réduire mercredi la vitesse sur les autoroutes et voies rapides en raison d'un épisode de pollution à l'ozone.
Des pointes voisines de 40° sont attendues dans le sud-ouest jeudi après-midi, selon Météo-France.
Les risques élevés d’incendie ont conduit des villes comme Nîmes à renoncer à tirer son feu d'artifice du 14 Juillet ou adapter, comme à Toulouse ou Lourdes, les festivités.
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M.Delgado--TFWP