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Regrouper les mesures de soutien au pouvoir d'achat en un chèque unique et les réserver aux revenus allant jusqu'à 1,2 Smic: le Cercle des économistes a dévoilé dimanche ses propositions pour amortir l'inflation, en clôture des 22e Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
"Les douze prochains mois seront décisifs pour limiter toute tension économique et sociale", estiment les organisateurs des Rencontres dans leur déclaration finale.
"Pour maintenir le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires (...) il serait judicieux de regrouper les dispositifs de soutien" au pouvoir d'achat en "un chèque unique destiné aux ménages qui en ont le plus besoin", et d'une durée maximale de douze mois pour éviter d'alimenter l'inflation, poursuit la trentaine d'économistes membres du Cercle.
Ces derniers proposent d'allouer ce chèque aux personnes dont les revenus vont jusqu'à 1,2 Smic, soit un peu plus de 1.560 euros nets mensuels.
"Ce sont ceux qui souffrent, ceux qui ont réellement besoin qu'on leur file un coup de main, qu’on doit privilégier", a résumé en clôture de l'évènement le président des Rencontres d'Aix Jean-Hervé Lorenzi.
La coprésidente du Cercle des économistes Françoise Benhamou a quant à elle appelé à "augmenter le Smic" sans renoncer à un "travail de réflexion de fond sur la répartition des revenus", pour éviter d'entraîner une "smicardisation de toute la société".
Si le gouvernement n'a pas été aussi précis que le Cercle sur le degré de ciblage des aides, la Première ministre Élisabeth Borne a confirmé samedi que le "travail était en cours" pour resserrer à terme le périmètre des bénéficiaires.
Le Cercle des économistes s'est en revanche distingué de l'exécutif en soutenant l'idée d'une taxe de 25% sur les "surprofits liés à la conjoncture" que certaines entreprises réaliseraient, notamment dans le secteur énergétique.
Cette mesure "exceptionnelle" contribuerait au financement des dispositifs de soutien au pouvoir d'achat, "à la manière du Royaume-Uni et de l'Italie", ajoutent les économistes.
A court terme, le Cercle plaide aussi pour une "baisse significative des impôts de production" sur les entreprises. Le gouvernement s'est engagé à supprimer l'un d'entre eux, la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dès 2023.
Sont aussi préconisées une réforme des politiques publiques centrée sur "la culture du résultat" et "l'intégration d'un maximum de personnes en âge de travailler sur le marché de l'emploi", en particulier les jeunes et les seniors.
A plus longue échéance, le Cercle des économistes demande des "investissements massifs" de 100 milliards d'euros "dans les domaines de l'éducation, de la recherche, de l'innovation et de la transition écologique".
Autant d'investissements qui doivent in fine "contribuer à la croissance de long terme" et, en référence au thème des Rencontres d'Aix 2022, "nous permettre de réussir les transformations du monde", lit-on encore dans la déclaration finale.
Pour autant, Jean-Hervé Lorenzi a reconnu en clôture des rencontres que parmi les économistes, "personne ne (savait) exactement ce qui (allait) se passer dans les 12, 13 ou 14 mois" à venir.
Sur trois jours, les 22e Rencontres d'Aix ont réuni 5.500 personnes sur place et plus de 400.000 personnes en ligne, selon les chiffres communiqués par l'organisation.
S.Jones--TFWP